Pourtant, pour bon nombre d’entre eux, il était évident que le prochain totalitarisme revêtirait le même uniforme vert de gris. La bête immonde aurait les mêmes oripeaux qu’en 40. Bref, elle viendrait d’extrême-droite. Etant donné que beaucoup de leurs auteurs étaient de gauche, ils le déclarèrent tout naturellement. Comme si, après les horreurs du nazisme, le communisme n’avait pas démontré lui aussi qu’il était capable du pire. Il fallut des années et des décennies avant qu’on admette du bout des lèvres que le communisme ne valait guère mieux que le nazisme.
Durant mes jeunes années, le marxisme avait donc encore une aura. Elle ne devait pâlir que peu à peu. Mais jamais, au grand jamais, le marxisme ne fut pointé du doigt pour ses dizaines de millions de victimes, comme le nazisme le fut légitimement. La gauche, marxiste ou pas, s’en sortait indemne. Elle tenait le haut du pavé et comptait bien le faire fructifier en terme électoral. Alors que le livre noir du communisme n’était pas encore écrit, j’éprouvais le besoin d’avoir de multiples discussions tantôt avec un syndicaliste trotskyste, tantôt avec une étudiante communiste. J’aspirais à les dissuader de suivre la voie du communisme. Mais, chez l’un ou chez l’autre, l’idéologie primait sur l’analyse à froid des crimes commis. Ils ne s’apercevaient pas qu’en honnissant a priori la démocratie occidentale ils ne faisaient qu’excuser les pires régimes meurtriers. Ainsi, lors de la guerre des Malouines, qui opposa Margaret Thatcher au général Videla, l’extrême-gauche emportée par ses fureurs en arriva à soutenir le dictateur argentin. Sa haine de Maggie avait été plus forte. Du coup, cette gauche schizophrène en venait à supporter une dictature d’extrême-droite sans y voir la moindre contradiction. En outre, elle s’est toujours présentée sous un jour romantique (voyez son adulation de midinette pour le Che jusque dans les chansons). Mais il ne faut pas s’y fier. Ses atrocités, elle a pris le parti de les ignorer, telle l’enfant gâtée qu’elle est. Jamais cette gauche n’aura reconnu un écœurement devant les actes des Khmers rouges par exemple, même après les révélations de leur effroyable machine de mort S21. Pour elle, les Khmers rouges resteront pour toujours de valeureux révolutionnaires, ils seront la lumière qui entre dans Phnom Penh en avril 1975. Jamais ils ne dénonceront en eux des génocidaires. Que les Khmers rouges aient vidé la ville de ses habitants, qu’importe. Ils n’y auront vu qu’« une audacieuse transfusion de peuple », selon les mots de Jean Lacouture, figure journalistique d’une gauche éternelle qui aime se la raconter. En parlant de transfusion, pour y avoir du sang, il y en aurait. La machine de mort allait se mettre en branle de manière implacable. Mais au diable ce lourd bilan de morts pour les belles âmes. Qui s’en soucie à gauche ? Personne, sinon comment se fait-il qu’il existe encore un parti communiste en France en 2025. Comment en effet revendiquer le nom de communiste si on ouvre enfin les yeux ?
Les années passant, et l’immigration d’origine islamique s’intensifiant, c’est à un autre danger que nous allions prêter le flanc. Cette fois, il était d’autant plus sournois que les porteurs de ce mal étaient censés être les nouveaux damnés de la terre. Comment aurions-nous eu peur d’eux ? Mais il ne me fallut pas des années pour circonscrire la menace. Probablement que l’atavisme m’y a aidé. Mes ancêtres avaient en effet vécu sous domination musulmane durant des siècles. De ce fait, ils n’ont pu que me transmettre la crainte que leur inspirait la loi musulmane. Il n’en allait pas de même de mon entourage professionnel que je tentais d’avertir. Nous étions dans les années 90 et c’est alors qu’eurent lieu les premiers attentats islamiques. Inutile de dire que je faisais peu d’émules avec mes explications sur le monde arabo-musulman. Les deux guerres du Golfe furent l’occasion pour moi de retracer l’histoire du Proche-Orient avec ceux qui me croisaient. Force est de constater que ce furent autant de coups d’épée dans l’eau. Je n’eus l’attention de mes interlocuteurs que lorsque les premiers coups de couteau résonnèrent dans les oreilles des plus réveillés, il y a dix ans. Et encore ! Il m’aura fallu patienter une éternité pour qu’enfin me rejoignent des personnes inquiètes qu’on ait ouvert la porte à un Islam si intolérant et si violent.
Cependant, à force de guetter l’ennemi islamique comme le héros du désert des tartares, je ne vis pas qu’un ennemi plus insidieux s’était infiltré à la tête de mon propre pays. Il m’aura fallu le covid et les réseaux sociaux pour m’aider à comprendre l’ampleur du problème. Auparavant j’avais bien des doutes sur nos dirigeants successifs. Cependant je n’imaginais pas qu’ils puissent servir d’aussi noirs desseins. Arriva 2020. Là ce fut ma formation scientifique qui fit retentir en moi les sirènes tonitruantes de la raison. Sous mon crâne ce fut haro sur ces répugnants médecins de Molière. Dès lors, je compris que rien de tout ce qui arrivait n’était naturel et qu’on avait ourdi une méchante machination. Il y avait bien eu un précédent avec l’hystérie climatique, mais la supercherie avait eu du mal à prendre. Aujourd’hui, comme beaucoup j’ai fait du chemin. Nous savons comment, par exemple, la pseudo-réponse au covid fut organisée à l’échelle mondiale, ce qui nous sidéra tous à l’époque. Soufflés mais désireux de saisir le cœur du problème, nous découvrions en réalité qu’un autre totalitarisme avait noyauté l’occident : le mondialisme. Et il nous amenait à notre perte. Les échanges dans les manifs et sur les réseaux allaient nous fournir assez d’éléments de compréhension pour nous forger une opinion. A chacun ensuite de recoller les morceaux.
Aujourd’hui, si nous avons à craindre d’abord du mondialisme, n’imaginons pas que les deux autres, le communisme et l’islamisme, somnolent gentiment. Ils attendent leur heure et ne restent pas les bras croisés. Ils poussent leurs pions. On pourrait penser que j’exagère la menace d’un totalitarisme de gauche. Pourtant, vous en avez un aperçu en ce moment même à Paris, à la Gaîté Lyrique, où migrants et gauchistes ont monté une milice qui agresse les passants parisiens, gardant jalousement le territoire conquis et imposant son ordre immonde alentour. Voilà ce que deviendrait la France tout entière sous un Mélenchon. Sauf qu’une variante du virus totalitaire semble s’être développée à partir de la souche du virus mondialiste. Le mondialisme est en train de muter. Sous quelle action ? Et vers quoi mutera-t-il ? En fait, combattu par le trumpisme d’un côté sur les terres où il a pris racine, et réduit à l’Union Européenne d’un autre côté, le système mondialiste n’a d’autre choix que de se régénérer. Et pour cela, il cherche autour de lui à s’appuyer sur un allié de circonstances.