Aujourd’hui que l’abcès est crevé, nous savons que le politiquement correct n’était qu’une étape d’un processus censé se dérouler en douceur. La « gauche morale », qui tient le haut du pavé intellectuel, universitaire et médiatique depuis cinquante ans, en a usé et abusé pour que la population accepte « à l’insu de son plein gré » les conséquences des choix politiques qu’elle entendait faire triompher.
L’écrivain Anthony Daniels, qui s’est fait connaître sous le pseudonyme de Théodore Dalrymple, a écrit un texte souvent repris qui dévoile les dessous du politiquement correct. « Le politiquement correct, écrit-il, c’est de la propagande communiste à petite échelle.
Dans mon étude des sociétés communistes, j’en suis arrivé à la conclusion que le but de la propagande communiste n’était pas de persuader ou de convaincre, ni d’informer, mais d’humilier ; et donc, moins elle correspondait à la réalité, mieux c’était. Quand les gens sont obligés de garder le silence lorsqu’on leur raconte des mensonges les plus évidents, ou pire encore lorsqu’ils sont obligés de répéter eux-mêmes les mensonges, ils perdent une fois pour toutes leur sens de la probité. Accepter des mensonges évidents c’est en quelque sorte devenir soi-même mauvais.
La capacité de résister à quoi que ce soit est ainsi érodée, voire détruite. Une société de menteurs émasculés est facile à contrôler. Je pense que si vous examinez le politiquement correct, il a le même effet et la même intention. »
L’explication proposée par Dalrymple est intéressante. Elle est fondée, me semble-t-il. Selon lui, il s’agit d’un mécanisme d’humiliation. D’ailleurs ne l’a-t-on pas expérimenté pendant le covid ? Les serviteurs les plus zélés du sanitairement correct se sont trouvés à gauche. Songez par exemple à tous ces enseignants qui en redemandaient à propos des gestes barrières. Ils n’ont eu de cesse de maltraiter leurs élèves, au nom du bien commun forcément. Comme le communisme le leur a enseigné. Trump l’a dit, nous avons là la signature de la gauche marxiste la plus radicale. La propension à respecter la doxa totalitaire était déjà bien ancrée dans l’esprit de ces enseignants.
Or c’est cette dérive de la gauche, de l’aile mondialiste à l’ultragauche la plus bornée et la plus querelleuse, qui a rendu caduc le politiquement correct. Trop de français, trop d’européens, trop d’américains ne supportent plus ni le politiquement correct, ni la propagande qui se cache derrière. En retour, la propagande de gauche est devenue agressive, bien loin de l’angélisme dont elle a voulu longtemps se parer. Sur nos médias de service public, France Inter ou France 2, elle outrepasse les bornes. Elle ferait rougir de honte une speakerine soviétique, tant elle ne se gêne plus pour excommunier et insulter. Il n’y a plus aucune nuance. Les nuances que le réel nous enseigne de mettre aux choses sont bannies. Ces médias sont devenus aussi gauchistes que leurs troupes de choc, les militants, les antifas, les zadistes, les punks à chien et autres petites frappes à la Raphaël Arnaud, qui n’hésitent pas à débouler dans les facs (Lyon III ou Assas, oui même Assas), dans les conférences ou dans les meetings casser du rebelle. La gauche n’en finit plus de se déshonorer.
Ses terroristes intellectuels, bien que l’adjectif d’« intellectuel » soit inapproprié les concernant, ne se comptent plus. C’est à qui fera dans la surenchère. Ainsi Marine Tondelier, qui n’a jamais recueilli le vote du peuple pour une charge élective, veut néanmoins interdire X et Cnews parce que la parole n’y serait pas conforme à la sienne. Et ça s’appelle la gauche ! Ou alors la gauche n’a jamais été que l’antichambre du totalitarisme. Qu’elle le dise franchement ! Mais c’est une autre Marine qu’elle et les siens oseront taxer de fasciste. Un comble ! Parce que le politiquement correct n’est plus opérant, il ne reste aux policiers de la pensée, dont fait partie la Tondelier, qu’à étouffer la libre parole. Du politiquement correct au terrorisme intellectuel, tel est le parcours de la gauche. Autrement dit, de l’incitation sournoise et des méthodes subversives qui ont fini par dérailler, elle est passée à la massue de l’interdiction de s’exprimer.