Le géopolitologue Gérard Vespierre était invité récemment dans l’émission Ligne Droite de Radio Courtoisie. Il a fait le bilan de la situation au Proche-Orient presque jour pour jour un an après le 7 octobre 2023. Il a montré que, si Israël avait été divisé tout ce temps, le pays s’était regroupé autour de Netanyahu depuis la stupéfiante opération des bipeurs et la décapitation du Hezbollah. Hamas et Hezbollah se retrouvaient désormais l’un et l’autre sans commandement, et, bien qu’ils puissent encore nuire, leurs capacités étaient fortement réduites. Par ailleurs, interrogé sur la réaction d’Erdogan qui a qualifié Israël d’état génocidaire, suite aux opérations de Tsahal au sud Liban, Vespierre a répondu sans détour, dénonçant l’hypocrisie du dirigeant turc. En effet, celui-ci est fort mal placé pour parler de génocide, lui dont l’armée a passé par le fil de l’épée tant de kurdes. Petit rappel à tous les amnésiques ! Vespierre ne s’arrête pas en si bon chemin et, à l’attention des amnésiques de France et de Navarre, il rappelle que le Hezbollah, loin de représenter un mouvement de résistance, a sur les mains le sang de 58 paras français morts dans l’explosion du Drakkar en octobre 1983. Sans parler de l’attentat contre le QG des Marines. Ce bain de sang signait la naissance de la milice terroriste.
Les français ont la mémoire courte, quand ils n’ont pas de mémoire du tout. C’est mieux pour exonérer le Hezbollah et derrière lui, le tireur de ficelles iranien. Et les islamo-gauchistes, dans leur croisade, continueront à prétendre qu’Israël commet en Palestine un génocide. Arrêtons-nous un moment sur la définition de ce mot. Le Robert de 1981 le définissait comme la destruction méthodique d’une ethnie. Depuis, cette définition a opportunément changé. Aujourd’hui ce mot désigne l’éradication totale ou partielle d’un peuple. Ce rajout de « partielle » fait toute la différence. Il suffit maintenant qu’une fraction même minime d’une ethnie soit éradiquée pour qu’on brandisse le mot de génocide. Les colporteurs islamiques auraient tort, dès lors, de se gêner. Le président algérien Tebboune l’a bien compris, qui n’a pas hésité à accuser notre pays, la patrie des droits de l’homme, d’avoir commis à son tour un « génocide » durant la colonisation. Il n’y a décidément plus de limites à la victimisation dans la propagande islamique ! Oser affirmer maintenant qu’Israël a planifié un génocide à Gaza, ce serait prétendre que les israéliens ont voulu en finir avec les arabes de Palestine, tout ou partie, eux qui leur ont donné depuis toujours des représentants à la Knesset. L’emploi inconsidéré du mot génocidaire est typique des islamo-gauchistes. Il fait partie de leur arsenal dialectique au même titre que le mot complotiste pour les mondialistes. En revanche, ils n’ont pas exprimé la moindre colère contre les milices arabes janjaweed qui commettent pour le coup un réel génocide au Darfour, en l’occurrence contre une ethnie d’Afrique noire. Alors cessons d’user de mots qui ne reflètent pas la réalité et qu’on sort uniquement pour discréditer l’ennemi. A ce jeu-là, les islamo-gauchistes n’ont rien à envier à leurs homologues mondialistes. Et, entre fascistes, ils ont jusqu’ici fait cause commune et se sont faits la courte échelle. Au vu de la tournure que prennent les événements, rien n’indique qu’il en sera ainsi, longtemps encore.
Quant à l’argument de dire que l’Iran a riposté suite à l’élimination de plusieurs figures du Hamas ou du Hezbollah et donc de reporter la faute du déclenchement des hostilités sur Israël revient à faire endosser à Poutine la faute du déclenchement de la guerre en Ukraine. Je dis ça pour les patriotes qui tiennent deux discours différents selon le conflit, quand ça les arrange. Car personne ne peut ignorer que l’Iran fait la guerre depuis longtemps à Israël à la fois en étant derrière le Hezbollah, sa création, et en aidant le Hamas. Le Liban est devenu, depuis sa prise en otage par le Hezbollah, un proxy pour l’Iran, dans sa guerre par procuration contre Israël. Le Hezbollah est l’OTAN de l’Iran, le Liban son Ukraine. Et, après toutes ces années, il y en a encore pour croire que la guerre a été lancée à l’instigation d’Israël ! L’Iran l’a menée, depuis février 1979 où il est tombé sous la coupe de mollahs sanguinaires, comme Khomeiny ou Khamenei, plus proches de maffieux que de religieux comme on les conçoit ici. Cette guerre n’a certainement pas démarré en 2023, pas plus que le conflit en Ukraine n’a démarré en 2022.
Il y a un an, on comptait mille deux cents morts israéliens, dont trois quarts de civils. Selon certains, cela ne semble pas assez pour qu’Israël se soit permis de répliquer avec rage à Gaza contre le Hamas, le responsable du carnage. Quant au Liban, le fait que, depuis, soixante mille habitants du nord Israël ne soient toujours pas rentrés chez eux suite aux tirs du Hezbollah sur leur région, cela ne semble pas davantage constituer un casus belli aux yeux des belles âmes qui continuent à faire preuve d’hémiplégie, quand il s’agit d’Israël. Pour elles, ces israéliens sont des déplacés, quand les gazaouis sont des réfugiés. Comprenne qui peut.
De l’affrontement hélas inévitable avec l’Iran sortira peut-être la solution pour une voie négociée. Du moins faut-il l’espérer dans l’optique de faire taire les armes, mais alors toutes les armes !¾
Photo d’illustration : Les troupes du Hezbollah n’ont rien à envier au bataillon Azov, la kalachnikov en plus au centre de leur drapeau, signe, je suppose, d’une aspiration à la paix !