Trump et les souverainistes

Le 28/06/2025

Dans Actualités

« On ne peut pas caractériser le totalitarisme par les moyens qu’il emploie mais par le but qu’il vise. »  Alain de Benoist

Il y avait jadis dans nos vies Tintin et les picaros. Il y a aujourd’hui Trump et les souverainistes. Ayant fait partie de ces derniers, ma déception vis-à-vis d’eux n’en est que plus grande. Quant à Trump, peut-être ai-je eu trop d’attentes envers son action politique. De fait, le conflit Israël-Iran a pour effet de dévoiler les aspects sombres des uns et les limites de l’autre. Si je garde encore espoir de voir Trump terrasser l’Etat profond, comme Saint Georges le Dragon, en revanche mon divorce d’avec les souverainistes est consommé.

Le camp souverainiste, des résistants au totalitarisme ? Laissez-moi rire ! Tous de potentielles recrues pour l’Iran totalitaire. Pourquoi ne rejoignent-ils pas Mélenchon, après tout ? Tocsin, Ligne droite, GPTV, Les patriotes avec Philippot, Asselineau… tous fustigent Israël ! Et tous font preuve de complaisance avec l’Iran des mollahs. Le peuple iranien qui souffre depuis 46 ans sous le joug islamiste n’a rien à espérer d’eux. La palme de la soumission, je la décernerai à la journaliste Clémence Houdiakova qui recevait en début de semaine avec beaucoup d’obséquiosité l’ambassadeur d’Iran en France ainsi que son valet, un certain Tremblais, ex du Figaro Magazine, tous deux défendant la position des mollahs. Ce dernier, à son seul nom, symbolise toute la soumission de l’occident à l’Islam. Houdiakova en une fois s’est lamentablement compromise. Elle se dit résistante au totalitarisme mondialiste et elle tombe, énamourée, dans les bras des enturbannés et autres barbus. Seule, la chaine mainstream CNews rétablissait les vérités. Elle avait invité le franco-iranien Emmanuel Razavi, dont l’analyse du régime théocratique devrait être connue de tous en raison de la cruauté, des buts et des mensonges de ses membres. Mais non, au lieu d’inviter ce vaillant journaliste iranien, madame Houdiakova déroule le tapis rouge aux nazislamistes perses ! On est au-delà de la déception. Quel déshonneur, madame ! Avec le bilan de l’islamisme depuis 50 ans en France, on devrait tous être des résistants à ce totalitarisme-là. Eh bien il n’en est rien ! La gauche se vautre dans la collaboration avec lui, la droite à la de Villepin aussi, ainsi que tous les souverainistes, je dis bien tous ! Houdiakova rejoint Stoquer et les autres. Tous font avec l’islamisme ce qu’ils reprochent au RN de faire avec le mondialisme, c’est-à-dire de composer avec et en fin de compte de se soumettre. Aujourd’hui je n’accorde plus aucun crédit à ces gens-là. Ils ont choisi leur camp. Et ce n’est pas le mien. Mais par pitié, plus de leçons, vous les souverainistes, qui vous faites passer pour les blanches colombes de la paix. Vous êtes d’abjects munichois. Pire, des collabos du totalitarisme d’en face ! Et vous, madame Houdiakova, vous pour qui j’avais encore quelque estime, je vous considère d’ors-et-déjà comme un des ennemis de l’intérieur, au même titre que tous ceux qui descendent dans les rues de Paris ou de Toulouse en brandissant, à côté des drapeaux palestiniens, des drapeaux de la république islamique d’Iran. Vous avez franchi un pas que je ne saurais pardonner. Et à moins de faire contrition, c’est une tache indélébile dont vous ne vous laverez jamais. Vous avez relayé la propagande d’un Etat totalitaire et guerrier. L’avez-vous fait pour le mondialisme en invitant des macronistes ? Non, bien sûr. Alors, maintenant, nous savons à qui nous avons affaire. La prochaine fois, n’oubliez pas de porter le tchador devant une éminence islamique. Il vous siéra à merveille.

Houdiakova n’en est pas à son coup d’essai. En novembre 2024, elle recevait Youssef Hindi et Edouard Husson, qui, de notoriété, ne sont pas des amis d’Israël. Remarquez au passage le manque de pluralité des points de vue. Ils étaient invités pour la sortie d’un livre qui « dénonçait la dérive religieuse de l’Etat d’Israël ». Ces deux hommes et cette femme sont des comiques. La première des dérives religieuses et la plus sanguinaire n’est-elle pas celle qui a emporté l’Iran en 1979 ? Houdiakova les a-t-elle jamais reçus pour parler de cette dérive, que dis-je, de cette spirale de fanatisme ? En tout cas, je n’en ai pas souvenir. Je n’ai pas souvenir non plus que Husson et Hindi aient eu l’honnêteté d’aborder la dérive religieuse iranienne. Je crois plutôt que la stigmatisation d’Israël fait partie des exécrables penchants de ces trois-là.

A vous, monsieur Dreslincourt, vous qui considérez, comme tant d’autres patriotes, que c’est le « petit satan » Israël qui a lancé les hostilités, je n’ai qu’un conseil à vous donner : ouvrez des livres d’histoire contemporaine et instruisez-vous entre deux webjournaux ! Si vous persistez dans votre analyse boiteuse, ne venez pas vous plaindre lorsque la France tombera à nouveau sous les coups des islamistes déjà très infiltrés dans notre société. Ce sont les mêmes islamistes ici qu’à Téhéran.

Screenshot 20250625 185506 youtube

A vous, monsieur Asselineau, vous qui avez osé dire sur TVL qu’ « il y a des dictatures bien pires que la dictature iranienne », je n’ai qu’un mot : les bras m’en tombent ! Venant de votre part, c’est impardonnable. Et faire sciemment l’impasse sur le projet totalitaire des mollahs, c’est une vilénie. Vous comparez l’Iran à des dictatures comme celles d’Afghanistan ou d’Arabie Saoudite. Et alors ? Ce n’est pas parce que ces pays sont aussi des dictatures que ça exonère celle des mollahs ! S’il faut vous mettre les points sur les i, alors oui l’Iran est certainement l’une des pires dictatures, parce que son régime vise à se propager avec son dogme politico-religieux sur tout le globe. Quoiqu’il en soit, les femmes iraniennes apprécieront, les homosexuels iraniens apprécieront, les opposants politiques iraniens apprécieront ce langage aplaventriste. Encore une fois que cet homme lise, pour sa gouverne, Emmanuel Razavi ! Je le croyais pourtant féru d’histoire. Et puis le régime est si peu dictatorial, n’est-ce pas monsieur Asselineau, qu’à peine le cessez-le-feu signé il a fait pendre trois hommes pour espionnage au profit d’Israël. La répression n’aura pas tardé. La petite communauté juive d’Iran sent déjà le vent du boulet de la persécution s’abattre sur elle. Mais Asselineau nous l’assure, ce n’est pas la pire dictature. Ah, nous voilà rassurés. Au moins, monsieur, en soutenant comme vous le faites le régime iranien, vous retrouvez-vous en bonne compagnie, celle de l’Algérie. Il faut savoir ce que l’on veut.

TVL emprunte décidément une mauvaise pente. La chaîne a encore donné la parole à un partisan du facislamisme perse, un avocat franco-iranien, et a repris dans un short son mantra : « C’est Israël qui a agressé l’Iran, il n’y a même pas de débat ! » Eh bien oui monsieur, il n’y a pas de débat mais pour dire le contraire. C’est l’Iran, monsieur, qui agresse depuis 1979 le petit Etat hébreu, ne vous en déplaise. Vous aussi, lisez un peu !

Au tour de Philippot. Ce monsieur était encore en culottes courtes qu’Israël se retrouvait en butte à l’islamisme persan. Alors qu’il ait le culot de comparer la guerre Israël-Iran à la guerre d’Irak de Bush est consternant. Il nie en effet qu’Israël ait quelque chose à craindre du nucléaire iranien. Que le nucléaire iranien est un faux prétexte au même titre que les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Il balaie l’argument d’un revers de main. Qu’il aille dans les rues de Netanya ou de Tel-Aviv poser la question. Il verra comment il sera reçu. Le pays vit sous une épée de Damoclès depuis que l’Iran arme des tueurs autour de lui et prépare un holocauste nucléaire. L’uranium que possède l’Iran est enrichi à 60%. Trois pour cent suffiraient pour des applications civiles. C’est donc bien dans le but de créer une arme nucléaire, qui nécessite de l’uranium enrichi à 90%, qu’ils enrichissent le leur. Et pourquoi l’Iran y tient après tant d’années, sinon pour éradiquer Israël. C’est écrit noir sur blanc dans leurs textes. C’était même inscrit sur une horloge à Téhéran qui faisait depuis 2017 le compte à rebours de cet anéantissement prévu pour 2040. L’horloge de l’apocalypse israélienne ! Cette horloge si symbolique du fanatisme iranien était installée place Palestine. Un symbole ! Eh bien l’armée de l’Air israélienne l’a détruite tout comme les portes de la prison d’Evin. Encore un symbole ! Certains esprits chagrin ont fait le procès à Israël d’avoir mis en danger la vie des prisonniers politiques. Mais c’est sans compter sur le fait que Tsahal avait bien pris soin de ne pas détruire les bâtiments où elle les savait détenus. Et avec tout ça Philippot ose parler de « prétexte » de la part d’Israël ! Il ne vaut guère mieux que le média gauchiste Blast qui titrait aussi sur « les vraies raisons derrière le prétexte nucléaire ». Lui, l’homme qui ne croyait pas que Macron truquait les élections, ne croit pas non plus que l’Iran veuille détruire l’Etat hébreu. On sait quoi penser de tout ça. Quand on se fie à des menteurs professionnels, monsieur Philippot, que ce soit Macron ou les mollahs, pas étonnant de se faire systématiquement avoir. Dans le cas d’Israël, le pays joue sa survie. Vous pas ! Alors Israël fait bien de compter d’abord sur lui. Si vous ne l’avez pas compris, placer sa confiance dans la parole de chefs d’Etat totalitaires vous discrédite à jamais. 80 ans seulement après la fin de la Shoah, beaucoup osent faire la morale au peuple juif alors qu’une seconde tentative de le supprimer de la surface de la terre est proclamée haut et fort par les successeurs d’Hitler. Qu’Israël s’angoisse à une telle perspective laisse Philippot de marbre. Qu’importe ! Cet homme n’est après tout qu’un résistant de salon et certainement pas un grand homme politique.

Maintenant à De Villepin, la mascotte des souverainistes. En 2001 celui-ci avait confié au directeur du Monde de l’époque « qu’Israël n’était qu’une parenthèse de l’Histoire » et que ce pays était amené à disparaître. Ceci tenait plus lieu d’un souhait formulé à voix basse que d’une considération d’historien. Aujourd’hui ses liens, sinon financiers, du moins culturels avec le Qatar, sa proximité idéologique avec le monde islamique et son aversion d’Israël en ont fait la coqueluche des patriotes. Davantage encore que son opposition à la guerre en Irak de Bush fils.

Autre anti-israélien, très courtisé par les souverainistes : l’intellectuel Emmanuel Todd. Comme d’autres du même acabit, il vient de la gauche et y est resté. Il a voté NFP en 2024, rappelons-le. Pour lui, les USA de Trump et Israël sont pires que l’Iran. Diable ! L’éternelle gauche qui persiste et signe dans ses erreurs et ses fautes les plus graves ! Voilà à qui s’en remettent, pour penser le monde, tant de souverainistes.

Evacuons les prises de position attendues d’un Michel Collon, ex-communiste et anti-israélien forcené, et celles de tant d’autres soi-disant spécialistes, chouchous des médias alternatifs, ou encore de nombreux internautes trumpistes telle Sylvia de Miami qui brille par sa méconnaissance crasse du dossier moyen-oriental. Seulement force est de constater que tout ce petit monde abhorre Israël et mène une campagne contre lui depuis bien longtemps. On apprend même que certains tel Meyssan ont eu des relations étroites avec le régime iranien. Après cela, ces personnages iront parler de servir la vérité et la démocratie. Leurs accusations à l’encontre d’Israël et le manque de preuves, qui ne les gêne pas, le disputent chez eux à leur mutisme concernant les dictatures islamiques. Depuis 2023 et même avant, je trouvais qu’on leur faisait une place imméritée dans les médias alternatifs. Je comprends aujourd’hui pourquoi. En fait, ce qui rassemble cette faune pseudo-journalistique n’est pas tant son penchant pour le monde arabo-musulman que sa haine pour le signe juif. Cela s’appelle tout simplement l’antisémitisme. Villepin l’est par nature et Mélenchon par opportunisme. Et tous ces gens creusent un peu plus le sillon vers le fascisme qui va absorber la France. Le fascisme vert de l’islam. A terme, je ne peux être que pessimiste, car si nous parvenions à vaincre le mondialisme, trop de français adopteraient l’islam pour avoir la paix, en suivant ces deux affreux modèles. Mais ce serait la paix des lâches et non celle des braves. Qu’ils ne se fassent pas d’illusions : ils auraient alors, et l’islam et la guerre.

Mais revenons à ce conflit de douze jours. Ecoutez-les les obsédés du compassionnel à sens unique qui s’apitoient sur les victimes iraniennes alors qu’Israël n’a jamais ciblé les civils et qui ne disent jamais rien des victimes israéliennes, mais alors rien du tout, alors que l’Iran ne cible qu’elles. On voit ce qui les anime. Ils se taisent sur la criminalité des dirigeants iraniens et morigènent les israéliens qu’ils ont décidé de rendre responsables de tous les maux de la terre. Notamment du mondialisme, au motif que de nombreux juifs, que j’ai moi-même dénoncés, le servaient avec fidélité. Il n’y a qu’à voir comment ils ont jugé sans preuve qu’Israël était coupable de l’assassinat de JFK. Leur antisémitisme les aveugle et fait qu’ils n’ont aucune compassion, la moindre empathie pour les israéliens. Voulant à tout prix conserver leur confiance en Trump, ils cherchent de façon systématique à montrer les dissensions entre lui et Netanyahu tout en taisant les admonestations assassines de Trump envers Khamenei comme ce « vous vous êtes pris une raclée ».

Les uns préfèrent penser que Trump a tordu le bras de Netanyahu (comme Rougeyron ou Cossette) tandis que d’autres croient dur comme fer que Trump obéit au lobby sioniste, ce qui est une opinion très répandue chez les antisionistes qui se disent patriotes. La conduite de Trump ne facilite pas les choses. Ses positions sont souvent confuses et versatiles en ces temps de guerre. Je ne suis pas sûr qu’il ait les épaules d’un Churchill pour affronter à la fois le mondialisme et le totalitarisme islamique. Je préférais de loin le Trump des cent premiers jours. Ses décisions actuelles nourrissent une grande inquiétude. Il dit avoir fait mouche avec ses bombardements de sites nucléaires mais tant qu’aucune confirmation crédible ne sera faite, il sera difficile d’affirmer quoi que ce soit. Dans l’ensemble, les souverainistes ne lui en ont pas voulu pour ces frappes et pourtant, si un autre les avait ordonnées, ils l’auraient accusé de servir le Deep State avec des guerres sans fin à la clé, au profit, comme de bien entendu, d’Israël. Mais ils ont plutôt épargné Trump. En tout cas, après cette guerre, au mieux les israéliens auront gagné quelque répit. Mais ce à quoi on a abouti est loin de la paix idyllique dont Cossette et les autres se repaissent lorsqu’ils évoquent les conflits du Proche Orient soi-disant réglés par Trump. Très loin ! Pourquoi ? Parce que dans les deals à la Trump, la lutte contre le totalitarisme islamique n’entre pas en ligne de compte. Et c’est un tort majeur. Voyez le danger qui se profile à l’horizon, en l’occurrence à New York. Avec le candidat « démocrate » Mamdani, on assiste, atterré, au triomphe de l’islamisme au sein même du mondialisme. Un totalitarisme en ayant caché un autre, ayant accouché d’un autre, ce dernier aura raison de l’Amérique, si Trump ne réagit pas aussi contre ce péril.

Quelques exemples alarmants de notre permissivité à l'islamisme en France et aux USA

Je voudrais avoir à ne pas parler aussi souvent d’Israël au fil de ce blog, mais le monde musulman, dans sa conquête de la planète, fait un abcès de fixation sur ce minuscule pays. C’est pourquoi je me vois contraint de revenir souvent sur le sujet. Et, qu’on se le dise, si Israël devait tomber, la France et les Etats-Unis ne seraient pas loin de suivre. Après samedi vient toujours dimanche.



Photo d'illustration : L’horloge de l’apocalypse israélienne à Téhéran en 2017 © AP/Ebrahim Noroozi

Totalitarisme Israël Islamisme Souverainisme Iran