Les spéculations continuent d’aller bon train à propos des forces antimondialistes. Au début, pour mieux comprendre le mondialisme et son émergence, on nous a fait comprendre qu'il fallait réviser notre conception de l'histoire au moins sur les 150 dernières années. Que le mouvement de résistance Q était né, sous sa forme moderne, des suites de l'assassinat de JFK, le premier des événements profonds de l’ère moderne, selon l’expression de Peter Dale Scott. C’est-à-dire des événements de grande envergure programmés par le Deep State afin d’atteindre ses objectifs vitaux. Pour autant, devrions-nous tirer un trait sur notre accusation des autres régimes totalitaires au prétexte de ne pas avoir vu celui qu'on a réchauffé en notre sein ? Devrions-nous blanchir tous les Pol Pot, les Mao, les Staline, les Chavez, les Assad, les Hussein, les Khomeiny, passés et présents ? Du passé faisons table rase ? De toute évidence, non. C'est là que doit s'arrêter notre aggiornamento, au risque de tomber de Charybde en Scylla.
De plus on a laissé entendre que la situation était sous contrôle des patriotes. Que Trump était aux avant-postes et qu’une opération Storm destinée à éliminer les têtes du mondialisme était déjà déclenchée. Plus tard des personnages tout à fait crédibles sont venus nous le confirmer. Mais encore une fois, tant que l’on ne verra pas concrètement les murs du mondialisme se lézarder, il sera difficile de ne pas douter. Pour y croire, nous voulons en ramasser les premiers débris, ressentir que le grand vent de l’histoire s’est mis à souffler, comme l’ont fait ceux qui assistèrent à la chute du Mur de Berlin, symbole de l’effondrement du bloc soviétique. Ceux qui expriment ouvertement leur incrédulité ne sont pas d’infâmes pessimistes mais des personnes qui attendent de voir au grand jour les résultats de ce fameux écroulement qu’on nous promet si souvent. Trop de données du problème nous demeurent cachées, qui n’augurent pas forcément d’une issue positive. Cela devrait en tous cas nous inciter à faire preuve de davantage de circonspection. Nous avons cru trop facilement la doxa pendant si longtemps, qu’il ne serait pas sage de donner crédit les yeux fermés à des alerteurs trop sûrs d’eux-mêmes. Ne leur en déplaise, dans le monde cartésien qui est le nôtre, nous ne nous forgeons une opinion raisonnable que sur la base d’indices avérés et robustes.
De même que je ne crois pas à l’omnipotence inéluctable de l’Etat profond, de même je ne crois pas que la situation soit sous contrôle des patriotes. Hélas les choses sont bien moins favorables qu’on veut bien le dire. Un français de Floride a déploré, il y a quelques jours, qu’une tête de plus autour de Trump venait de mordre la poussière, en l’occurrence son ancien avocat Rudy Giuliani. Ce dernier fait face, en effet, à une succession de déboires infligés par la caste pour avoir osé se dresser sur son chemin. On sait ce qu’il en coûte de prendre le parti de Trump, le seul président antisystème depuis JFK. Notre français s’en désolait en ces termes : « Voilà des gens qui ont tout perdu pour sauver leur pays. Ces gens ont tout perdu pour être du côté de Trump. Et quand je pense qu’il y a des imbéciles heureux qui disent que tout est prévu, que tout va bien et que c’est le plan… » Ce compatriote des Amériques a parfaitement raison. On a beau vouloir rester positif dans la vie, il y a des moments où se répéter que tout se déroule bien, alors que la situation est critique, relève plutôt de la psychiatrie que de la résistance. Une certaine Sylvie Lanne, agacée elle aussi, écrit : « Faire confiance au plan Q, ok, faire des recherches depuis 4 ans, ok, sauf que dans la réalité c’est autre chose, les décès et les effets secondaires graves sont bien réels. » Les morts des effets secondaires attestent, si besoin était, que nous ne regardons pas un film.
Néanmoins je veux terminer par un message d’espoir pour 2024. Bien que la situation semble mal-en-point dans l’optique d’une délivrance des peuples, gageons que le système en lui-même est si nécrosé que les premiers éboulis pourraient apparaître d’eux-mêmes dès cette année.¾
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