Les grands inquisiteurs

Le 10/12/2023

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Robert Kennedy Jr  a tenu à ce que nous ne nous fassions plus d’illusions sur les médias en affirmant que la CIA avait « compromis les journalistes du monde entier ». Il a ajouté avec son franc-parler qu’elle était « le principal bailleur de fonds du journalisme dans le monde ». Après avoir rappelé l’histoire de l’opération Mockingbird, le vaillant électron libre de la politique américaine a expliqué que Barack Obama avait relancé l’opération, avec des moyens, on peut s’en douter, bien plus performants qu’il y a cinquante ans. De plus, la CIA aura jeté ses filets sur les médias européens comme jamais.

Que la presse ici ne fasse plus son travail, ne dévoile pas les sales tripatouillages d’Ursula Von der Leyen, les contrats malhonnêtes avec Pfizer, les politiques suicidaires menées par les européistes, qu’elle ne parle ni de l’affaire Epstein ni des casseroles de la macronie et encore moins des scandales de pédophilie, qu’elle les couvre plutôt, voilà qui en dit long sur l’empire qu’exerce la CIA. Faut-il que son emprise soit omniprésente pour tenir en laisse la presse occidentale tout entière !

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Les éternels sceptiques iront réentendre les paroles d’Udo Ulfkotte, journaliste allemand qui reconnut avoir menti délibérément à son public durant sa carrière. « Je suis journaliste depuis 25 ans, confessa-t-il. On m’a appris à mentir, à trahir et à ne jamais dire la vérité au public. J’ai été payé par la CIA, les sociétés secrètes et les milliardaires américains. Les journalistes sont utilisés pour manipuler les gens. » Ulfkotte ne fit pas de vieux os après cette courageuse confession. Elle lui coûta la vie. Les benêts préfèreront croire que sa mort fut sans lien. Heureux les simples d’esprit !

Il n’y a pas de honte à avouer avoir été berné toute une vie par un système éprouvé de manipulation mentale. Non, aucune honte. Encore faut-il savoir s’en extraire une fois le pot aux roses découvert. Sur un exemple évocateur, on va s’apercevoir que les médias depuis longtemps couvrent de leur silence les crimes de l’Etat profond.

Ceux qui me lisent savent que l’affaire JFK m’intrigue particulièrement. Or j’apprenais il y a peu que le procureur du District de la Nouvelle-Orléans, l’audacieux Jim Garrison, lorsqu’il instruisait l’affaire, avait été invité sur le plateau du Tonight Show de Johnny Carson, l’animateur vedette, le 31 janvier 1968. L’interview ne fera pas l’objet d’une scène dans le film d’Oliver Stone JFK, et c’est dommage. Garrison savait qu’il devait se méfier des talents de celui qu’il avait en face de lui. Il avait eu déjà maille à partir avec certains médias, qui l’avaient accusé de tous les maux. De plus, avant l’émission, des avocats de NBC l’avaient débriefé, rédigeant un condensé de ses réponses auxquelles Carson allait pouvoir se référer pour le mettre en défaut. Un guet-apens semblait avoir été tendu à Garrison pour le discréditer, lui et ses thèses, à une heure de grande écoute. Cependant Carson ne connaissait pas assez le dossier et ses complexités. C’était un atout dans la manche de l’attorney. Quand Carson lui demanda naïvement pourquoi le gouvernement aurait l’intention de dissimuler des preuves, Garrison lui répondit :

- Ne me le demandez pas, demandez-le plutôt à Lyndon Johnson. Lui doit avoir une réponse.

C’est alors que Garrison s’empara de son attaché-case, en sortit une liasse et lança :

  - Peut-être ferais-je mieux de vous montrer ces photos…

Il brandit devant la caméra une série de clichés. Ils montraient pour la première fois trois hommes emmenés par la police de Dallas avec leurs fusils de chasse au moment de l’attentat. A n’en pas douter, ces hommes faisaient partie du complot et devaient prendre JFK pour cible. Les photos venaient de tomber entre les mains de Garrison. Elles provenaient d’un consultant en informatique qui avait collecté plus de 500 clichés pris à Dealey Plaza, le 22 novembre 1963, et les lui avait transmis. Lorsque Carson réalisa la portée de ces photos, « il se jeta sur le bras de Garrison tel un cobra », le tirant violemment vers le bas pour que ces photos sortent du champ de la caméra.

- Des photos comme celle-là ne passent pas à la télévision, répliqua Carson, pris d’un coup de sang.

- Bien sûr que si, rétorqua Garrison, la caméra peut les retransmettre.

Carson lui empoigna encore plus vigoureusement le bras et d’un air cassant :

- Non, ça ne se peut pas.

Pour la troisième fois, Garrison brandit la photo, mais le voyant rouge de la caméra s’était éteint. La direction du show l’avait coupée et une autre avait pris le relais offrant une image moins affolante pour les coupables. Avant que Carson ne change de sujet, Garrison eut le temps de ce commentaire :

- Ces hommes, que vous venez de voir et qui ont été arrêtés, n’ont jamais été revus. Ils se sont tous enfuis.

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Ces trois personnages qu’on appellera les trois clochards furent arrêtés par des policiers dans la gare de triage voisine de Dealy Plaza et relâchés ensuite sans qu’il reste aucune trace de leur interrogatoire. C’était probablement une des équipes chargées de tirer sur JFK. Carson ne décoléra pas contre son invité, le reste du show. Mais c’était son problème que d’avoir voulu épargner les criminels du complexe militaro-industriel, certainement pas celui de Garrison qui avait montré au peuple américain une preuve accablante qu’on cherchait à lui cacher. Dans son ouvrage Sur la piste des assassins, il se demanda pourquoi ces gens en plein cœur de l’industrie médiatique étaient si allergiques à l’idée d’une conspiration. Etait-ce si difficile d’admettre qu’un président ait été éliminé par une cabale au plus haut niveau dans le but de modifier la politique menée ? Il se demanda aussi pourquoi les plus grands journaux ne s’étaient pas saisis de ces photos sur le champ ? Il entrevit parfaitement ce qui avait dû se passer pour qu’elles ne sortent pas dans la presse, habituellement si friande de scoops. « Un haut responsable fédéral du renseignement, envisagea-t-il, avait dû expliquer aux éditeurs les conséquences écrasantes sur la sécurité nationale qui pourraient résulter de la parution de ces photos ». Les médias mainstream avaient été gentiment persuadés de suivre la version officielle du tireur solitaire. Que ce soit intentionnellement ou par incompétence, de la même manière que les autorités de Dallas avaient laissé s’échapper tant de suspects potentiels, les médias avaient ratifié l’assassinat.

Comme dans cette affaire tout n’a été que mensonges et manipulations quand ce ne fut pas des assassinats, on ne s’étonne pas que la vidéo de ce Tonight show ait disparu elle aussi. Inutile d’espérer voir ce moment d’anthologie où Carson s’interpose physiquement pour que la vérité ne sorte pas ! Seule la bande son subsiste et encore peut-être pas complète… On dit que Carson aurait pu travailler dans le renseignement avant d’être l’animateur star qu’il est devenu. Cela laisserait supposer qu’il était lui-même un pion de la Compagnie à l’intérieur de la chaîne NBC. Quoiqu’il en soit, en tentant d’entraver la manifestation de la vérité, Carson a montré son vrai visage, celui d’un minable larbin de l’Etat profond et certainement pas celui d’un journaliste intègre. Quant à sa partialité en faveur de la Commission Warren, elle apparait maintenant encore plus suspecte.

Si donc, dès les années 60, les médias étaient visiblement au service du crime d’Etat, que la CIA les supervisait, tout laisse à penser que la situation a perduré. Je rappelle qu’à l’occasion de l’épisode de Three Mile Island, en 1979, un ancien du renseignement américain reconverti chez CBS avait lui aussi contribué à manipuler l’opinion.

Qu’Obama ait réactivé ou pas Mockingbird, en tout cas un tournant semble avoir été pris en 2017 à l’accession au pouvoir de Trump. En réaction à cette dernière, Obama avant de quitter le Bureau ovale aurait lancé une initiative d‘envergure : la création d’un complexe de censure à l’échelon occidental. Nous allons voir dans quelle mesure les médias y participent encore. C’est ce que nous apprennent les CTIL Files dont la teneur a été révélée au Congrès américain, ce 30 novembre. Ils offrent une vision d’ensemble assez terrifiante de la machine de guerre informative, à côté desquels les Twitter Files ne sont qu’un aimable hors d’œuvre.

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Un lanceur d’alerte vient en effet de publier des documents démontrant qu’un groupe agissant dans l’ombre poursuivait le but d’établir une censure agressive à l’échelle industrielle dans tout l’occident, incluant médias, fact-checkeurs, secteur privé et institutions du type Mivilude. Ce groupe s’appelle le CTIL, pour Cyber Thread Intelligence League (Ligue du renseignement du cyberespace). Pour mener à bien leur guerre cognitive contre les dissidents, ils ont élaboré une stratégie de sécurité cognitive, autrement dit de censure de la liberté d’expression. Il faut savoir lire entre les lignes et traduire leur jargon totalitaire. En pratique, elle consiste à noyauter les réseaux sociaux par une armée de petites mains et de faux comptes (trolls humains, robots automatisés…), à créer une industrie du fact-checking pour discréditer les voix dissidentes par tous les moyens, à promouvoir des influenceurs pour favoriser le discours dominant, à infiltrer la dissidence et y semer la dissension.

Son but premier fut de dénigrer la contestation à l’encontre des démocrates Obama, Hillary Clinton ou John Podesta et même du socialiste Macron. Mais, plus généralement, ils ont cherché à faire passer les discours critiques pour du terrorisme intellectuel. Si vous ne pensez pas comme on vous dit de le faire, notamment dans les grands médias, vous serez assimilés à des terroristes de la pensée. Et votre discours, aussi humaniste soit-il, à une discours de haine, entendez un discours trop libre. Ils aiment aussi trafiquer le langage et affubler leurs adversaires de leurs propres travers. L’odieux chantage exercé par les médias à l’encontre des opposants au covidisme est une parfaite démonstration de leurs nouvelles méthodes d’intimidation.

Terp

SJ Terp

A la tête de cette entreprise de lavage de cerveaux, la plus vaste jamais réalisée, se trouvent un prestataire militaire américain Pablo Breuer et une chercheuse de la Défense du Royaume Uni Sara-Jayne Terp, qui se sont mis au boulot dès 2018. Ces deux comploteurs ont cherché cependant à rester dans l’ombre. Mais ce fut peine perdue. Il se trouve toujours un lanceur d’alerte pour braquer le projecteur sur les fautifs.

Un rapport interne déplore que les gouvernements et les grands médias n’aient plus le contrôle total de l’information. « Pendant longtemps, y est-il écrit, la capacité d’atteindre un public de masse appartenait à l’Etat-nation (par exemple aux Etats-Unis par le biais des licences de diffusion accordées à ABC, CBS et NBC). » Et de regretter que les choses se soient compliquées pour eux. Voilà une preuve de la participation délibérée des grands médias dans la diffusion de la parole officielle et dans la censure des discours alternatifs. Aujourd’hui la communauté du renseignement, il n’y a qu’à constater d’où viennent ces deux mercenaires que sont Breuer et Terp, s’efforcent par tous les moyens d’endiguer le flux de la libre expression. Pour ce faire, nos deux grands inquisiteurs travaillent à une autre échelle que Carson. Les temps ont changé. Non seulement ils ne s’exhibent plus mais ils sévissent un peu partout et violent sans vergogne les principes démocratiques fondamentaux, à commencer aux Etats-Unis par le premier amendement.

La trahison décomplexée des médias en 2020 a été pour beaucoup d’entre nous un facteur d’indignation. Et pourtant, nous voyons à la lumière des informations précédentes que leur trahison remonte à bien plus longtemps. Notre indignation n’a eu d’égale que notre ignorance des faits. Durant le covid, ils ont continué à servir les mêmes intérêts criminels qu’auparavant. Sauf que les donneurs d’ordre sont passés à la vitesse supérieure sans trop de précautions. Ils sont entrés dans une phase de militarisation de l’information, si bien que désormais la censure ne passe plus inaperçue.¾

 

Photo d'illustration : Breuer et Terp

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