Alors, à quoi assistons-nous ? A un premier ministre (Bayrou) qui demande la confiance pour continuer de mener sa politique européiste, qui sait qu’il ne l’obtiendra pas et qui démissionne, bien content d’empocher les subsides qui vont avec la fin de son mandat et bien content de ne pas être tenu responsable, à l’avenir, de l’effondrement du pays à tous niveaux. Un successeur est nommé aussitôt (Lecornu) qui va battre tous les records (27 jours) avant de proposer au chef de l’Etat un gouvernement. Après un mois de tractations dans le plus grand secret, la liste de ses ministres est enfin déclarée… un dimanche soir ! Autre incongruité. Mais on n’est plus à ça près. Ce premier ministre fraîchement nommé, on s’en aperçoit, ne fait que reconduire des ministres macronistes (de mémoire 12 sur 18) et rappelle même des figures aussi unanimement haïes que Bruno Le Maire. Tout ça pour ça, entend-on dire partout. L’indignation domine les commentaires le lundi matin. C’est alors que le premier ministre, à la surprise générale, annonce sa démission, affirmant ne pas pouvoir éviter la censure dans ces conditions. Bref, rien ne change depuis Barnier. La stupéfaction passée, les rires fusent. Et de constater que tous les records sont battus. En particulier celui du plus court des gouvernements : 15 heures ! Bravo. Chacun aurait aimé faire partie des heureux démissionnés qui toucheront quand même des émoluments sans avoir exercé leur mandat. Que demande l’« élite » !
Macron, gêné aux entournures, missionne, pour 48 heures, le démissonnaire, qui aussitôt se met en quête de sa nouvelle mission : éviter la dissolution de l’Assemblée qui ne profiterait qu’au RN et éviter au forcené de l’Elysée de se retrouver acculé à sa propre démission. Les deux jours étant écoulés, rien ne sort clairement de cette zizanie. Macron se mure dans le silence. Il joue la montre. Pendant ce temps-là les français invités à ce lamentable spectacle, où les politiques piétinent toutes les règles comme des garnements des parterres de fleurs, sont priés de jouer les spectateurs candides et de croire les niaiseries débitées sur les chaines de télévision et les spéculations sans fin sur ce qu’il en sortira. Est-ce cela la démocratie ? Si nous étions vraiment en démocratie, le peuple retournerait aux urnes pour rebattre lui-même les cartes sans qu’ensuite les partis ne détournent son vote au profit d’une gauche mondialiste ultra-minoritaire dans le pays. Mais cette gauche, de Macron à Mélenchon, ne sait plus comment conserver le pouvoir. Macron louvoie, Mélenchon aboie. Le peuple est trop remonté contre elle. Voyez seulement le PS, ce parti croupion (1.75% à la dernière présidentielle), qui continue de truster les directions de nos institutions : Conseil Constitutionnel, Conseil d’Etat, Cour des Comptes… Et le voilà qui a l’outrecuidance de faire comme s’il était sorti gagnant des dernières législatives et qui brigue, avec sa morgue habituelle, le poste de premier ministre. Regardez-les ces trois zombies du PS, Faure, Vallaud et Kanner, avec leur face de carême, réclamer tout le gâteau ! Pas une seconde ils n’auront eu une pensée pour ces 67 millions de français qui souffrent après quarante ans d’Etat socialiste. Seule leur avidité leur sert de boussole.
Le mercredi, Lecornu vient s’épancher à la télévision, au 20 heures, pour reconnaître que la situation est bloquée. Néanmoins, dans un galimatias de politicien, il y aurait selon lui une majorité de députés ne voulant pas se saborder par une dissolution. Ils savent, ces mufles, que la colère gronde. On a compris surtout qu’ils tiennent à leurs postes et se moquent comme d’une guigne des français. Une majorité est introuvable cependant pour voter le budget. Encore une fois, le PS et LR tirent chacun la couverture à soi et font monter les enchères. Encore deux jours de perdus, mais on n’est plus à ça près. Macron devrait donc nommer un énième premier ministre et la situation est tellement ubuesque que ce pourrait bien être… Lecornu ! Dans la séquence actuelle, c’est certainement l’épisode qui ferait le plus rire dans les chaumières, si tel était le cas. Spectateurs, vous êtes priés d’applaudir les amuseurs publics ! Comme dit le Canard, y aura-t-il un Lecornu bis ? …après Le biscornu. Admirez le sens de la formule chez ses journalistes, eux-mêmes si compromis vis-à-vis du système.