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De notre liberté d’expression à leur liberté de pressions

Le 19/06/2022

Dans Actualités

Lorsque vous inscrivez sur Google les mots Liberté d’expression, voilà le texte que le moteur de recherche renvoie : La liberté d'expression est définie par la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui dispose que « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de ... » Etc. Je vous passe le reste. Ces sentences grandiloquentes que nous sert Google, ce sont celles-là mêmes que le géant s’engage à fouler aux pieds allègrement.

En effet, Google fait partie des grandes entreprises technologiques, elles sont 34 au total, à avoir signé le code anti-désinformation de l’UE. Ces plateformes devront montrer patte blanche pour prouver qu’elles s’attaquent aux contenus dits préjudiciables. Pour cela, elles devront développer des outils adéquats et travailler avec des vérificateurs de faits, les peu reluisants fact checkers qui sévissent déjà dans la grande presse. Ce qu’ils auront réussi à démontrer est qu’ils ont usurpé leur titre. Mais, attendez, ce n’est pas tout. Elles devront de surcroît disposer d’indicateurs de fiabilité sur les informations concernant les sujets considérés comme brûlants. On pense bien sûr au covid19 et à l’Ukraine. La responsable de l’UE chargée de ce code, Vera Jourová, a déclaré que «  les grandes plateformes devront désormais fournir des données significatives qui permettront de mieux comprendre la situation au niveau national ». « Une fois que le code sera opérationnel, a-t-elle enchéri, nous serons mieux préparés à faire face à la désinformation, également de la Russie. »

Après un rodage d’un semestre, le code entrera en application. Convenons d’abord que la sémantique est tout dans cette affaire. Remplacez les mots code par règle inique, désinformation par ré-information et fact checkers par censeurs, et vous lirez un tout autre texte, plus conforme à la réalité, à savoir l’ordonnance d’un régime totalitaire qui cherche à bâillonner les voix discordantes. Avec ce code, il s’agit donc d’une attaque en règle contre tous les contestataires. Plus une seule tête ne doit dépasser devant le gendarme du net. Ce petit espace de liberté que je m’accorde sur le web sera lui aussi traqué pour cause d’outrage, je suppose. Qui plus est, tout se fait le plus tranquillement du monde. Le passant anesthésié par la propagande mondialiste relativise leurs balivernes, leur passe toutes leurs infractions à la loi, même les plus graves, acquiesce à leur dérive totalitaire. Il s’en moque comme d’une guigne. Les mondialistes avancent à bord d’un bulldozer et écrasent toute résistance individuelle sur leur passage, d’un air goguenard. Par son apathie, la masse autorise l’élite à déployer ses chars d’assaut de la pensée. Bientôt il ne restera plus aucun espace de liberté, et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et dire que ce pays a chanté la liberté de penser et la liberté d’expression pour finir par les jeter aux orties l’une comme l’autre. Sans qu’aucune voix ne crie son émoi. Nos générations passées se seront sacrifiées inutilement pour que leurs descendants bradent ce qu’ils avaient conservé de plus cher en eux et pour leur pays. Hélas, ces descendants auront dévoyé leurs grandes idées et auront perdu leur âme à ne pas vouloir mener ce combat.

A un bout donc, vous avez des mastodontes qui vont poursuivre la liberté d’expression sur leurs sites, et de l’autre vous avez les défenseurs de la liberté d’expression qui vont se faire poursuivre en justice s’ils vont trop loin dans la divulgation des magouilles de ces mastodontes. La boucle est bouclée. En 2018, en effet, Elise Lucet montait au créneau pour dénoncer les graves dangers pour la liberté d’expression que faisait courir l’adoption d’une nouvelle loi, dite du secret des affaires, votée alors par les députés de la macronie. Une loi largement méconnue (adoptée au cœur de l’été 2018, tiens donc !) et dont la presse ne s’est guère fait l’écho, ce qui ne nous étonnera pas. On découvre justement la collusion de ces médias, censés être les premiers défenseurs de la liberté d’information, avec le pouvoir mondialiste bien avant le covid. La loi en question, commente une avocate, avait pour but de protéger les informations sensibles des entreprises. Pour ma part, je pense que, comme Davos ne fait rien pour rien mais déploie son arsenal législatif bien avant la bataille, la loi du secret des affaires a été promulguée dans l’intention de couvrir les arrières des monstres du genre GAFAM. Après tout, ce n’était qu’une préfiguration de ce qui allait se passer avec l’industrie pharmaceutique qui parviendra à dégager sa responsabilité dans l’inoculation de ses produits dangereux.

Freedom press

Dans le cas présent, s’inquiète la journaliste mainstream, la presse n‘aura plus la liberté d’informer en raison d’un prétendu intérêt général. Et l’intérêt général, on le sait, cela veut tout dire et rien à la fois. C’est surtout l’alibi pour des lois liberticides concernant la presse et les lanceurs d’alertes. Ils seront sommés de cesser leurs investigations au risque de subir les foudres de la Justice, si ce n’est pire. Dès à présent les reporters, qui bravent le récit officiel, en paient le prix fort. Ainsi Anne-Laure Bonnel, qui nous a décrit la réalité du terrain en Ukraine depuis le mois de février, a vu son compte bancaire bloqué, ainsi que son contrat avec la Sorbonne rompu.

De l’aveu même de Reporter Sans Frontières, si cette loi peut assurer « une protection suffisante pour les journalistes », elle sera « insuffisante pour les lanceurs d’alerte ». Exactement ce qu’il fallait. Mettre des gants avec les médias traditionnels (car les subventionner ne garantit pas une obéissance sans réserve) tout en se prémunissant contre les journalistes indépendants que sont devenus les alerteurs. Ces derniers sont aujourd’hui plus que jamais exposés au rouleau compresseur du système.

L’extradition annoncée du plus célèbre d’entre eux, Julian Assange, vers les USA de Biden n’augure rien de bon. Elle démontre, s’il en était besoin, que le totalitarisme avance ses pions partout sur l’échiquier dès qu’il en a l’opportunité. Sur le front de la liberté d’expression, il inflige actuellement de cuisantes défaites à la résistance, qui présente le défaut alarmant de n’être ni regroupée ni organisée.¾

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