Rappelons que le journal new-yorkais a longtemps été considéré comme un modèle en occident. Dans la belle démocratie yankee, il se targuait d’être un contre-pouvoir.
Aujourd’hui une de ses figures marquantes, la Rédactrice en chef adjointe, Rebecca Blumenstein, a été invitée à Davos. En réalité elle est venue chercher ses ordres auprès du grand patron. Le New York Times a perdu depuis longtemps son aura avec des journalistes aussi déférents envers le pouvoir.
Son interpellation va être pugnace. En voici une retranscription :
- Rebecca, comment allez-vous ?
- (pas de réponse)
Apparemment, ou bien elle connait l’audace de son interlocuteur et veut l’esquiver, ou bien il est dans sa nature de snober les inconnus qui l'abordent.
- Puis-je vous poser une question rapide ?... Avi, de Rebel News.
- (pas de réponse)
- Comment le public est-il censé croire que le New York Times est ici pour poser les questions difficiles, alors que vous y êtes en tant qu’invitée ?
Avi Yemini lui tend le micro. Rebecca demeure muette, impassible, l’air visiblement gêné. Avi reprend.
- Comment les gens sont-ils censés se fier aux médias grand public ?
C’est alors que la personne attablée avec Rebecca s’avise de répondre à sa place afin de lui éviter l’embarras d’une telle question. Elle bredouille…
- Si ça ne vous gêne pas… Nous aimerions juste, si vous pouviez juste nous donner… merci
Rebecca, qui refuse manifestement la confrontation, choisit ce moment pour opérer un signe de la main et couper court à la tentative d’interview.
- Non.
- Vous ne voulez pas expliquer aux gens pourquoi nous devrions faire confiance aux médias grand public ?... Non, bien sûr, sans commentaire.
Avi s’éloigne, déployant son bras en direction de sa consœur, non sans dépit. Il s’adresse par la suite à son public.
- Nous y voilà. Donc c’est ça le problème. Ici, à Davos, vous avez les médias grand public qui ne sont pas là pour rapporter la vérité… Ils sont là pour participer à l’événement, ce sont des invités avec un badge blanc.
Comme on le voit, si l’interpellation s’est voulue sans concession, elle est restée néanmoins sans réponse.
La morale à retenir pour la secte davosienne c’est que leur citadelle est encore accessible aux sans-dents que nous sommes, et que si les valets du système ne veulent pas être importunés, pour l’heure ils doivent éviter ne serait-ce que d’aller y boire un café.
Cet épisode illustre bien qu’en terrain neutre, à la loyale, ces individus n’ont plus d’arguments. La corruption les a conduits à des actes si répréhensibles qu’ils ne peuvent les assumer. Rebecca Blumenstein face à l’un de ses confrères, a priori moins capé, devrait aisément lui répondre, au moins par une pirouette. Son silence est le nom d’autre chose. Son silence est celui de la honte. La honte de perpétrer des mensonges au fil des pages et d’avoir peut-être un jour à en répondre devant une cour de Justice qui porterait enfin son nom.