Les hypnotiseurs

Le 31/07/2022

Dans Actualités

Avez-vous entendu parler de la récente confession du Dr Deborah Birx, la coordinatrice de la crise covid 19 à la Maison Blanche sous l’ancien président Trump ? Ceux qui se contentent des mainstream l’ignorent, c’est certain. Les autres en auront peut-être eu vent. Ce médecin menait la danse covidiste avec Fauci en 2020. Elle disait alors : « Pour atteindre l’immunité de groupe […] il faut que 70 à 80% des américains soient vaccinés. »

A l’occasion de la sortie de son livre, le Dr Birx confiait en ce mois de juillet : « Je savais que ces vaccins n’allaient pas protéger contre les infections et je pense que nous avons surjoué les vaccins.» Voilà qui est inouï ! Mais la brave dame oublie de dire que des gens qui ont refusé le vaccin ont été licenciés en raison du principe qu’on ne serait jamais infecté en le prenant et d’un chantage à la solidarité. Biden l’a soutenu, Castex n’a pas dit autre chose... Mais, si tous les décisionnaires qui ont poussé aux vaccins savaient pertinemment qu’ils étaient inefficaces au point qu’ils l’avouent aujourd’hui, ne devront-ils pas en répondre ? S’en offusquant, Tucker Carlson en vient, lors de son édition du soir, à poser la question subsidiaire : Quand est-ce qu’on les inculpe ?

Dr birx

Dans nos médias ce n’est pas encore que des voix mainstream, aussi écoutées que celle du présentateur vedette de Fox News, exprimeront un récit discordant du récit officiel et demanderont des comptes. Pourtant, comme en écho à l’interview du Dr Birx, l’ultime sortie de Delfraissy, en guise de revirement mal assumé, aurait de quoi interpeller le parti pris des médias français.

Mais quand bien même, serait-ce suffisant pour extraire la masse de la sorte d’hypnose dont elle a été une victime consentante ? Autrement dit, la chute des mainstream aurait-elle une influence aussi déterminante que celle qu’ont eue les médias au début de l’opération covid ? En d’autres termes, après que les médias ont jeté un sort sur elle, la population a-t-elle une chance d’être désensorcelée ?

La masse a été placée sous hypnose d’autant plus facilement qu’elle était déjà fort angoissée par des thèmes préoccupants auxquels on l’avait soumise (terrorisme, climat...). L’intoxication médiatique a joué à fond, et l’hypnose a opéré. Deux ans après, mission accomplie.

Seulement pour que l’hypnose agisse, les médias ne durent faire entendre qu’une seule voix. Alors ils ont, ouvertement et en chœur, fait la chasse aux autres. Toute parole discordante n’était plus le fait d’une divergence d’opinion mais devint un acte complotiste de la part de son auteur.

Mais maintenant, pour sortir la foule de cet état hypnotique, le fait de s’en prendre aux médias de grand chemin (l’expression est de Slobodan Despot, en référence aux bandits de grand chemin) et d’ôter à ces hypnotiseurs tout moyen d’action néfaste aura-t-il l’effet escompté, comme ça reste ma conviction depuis longtemps ? L’ennui, toutefois, est que la masse a tellement somatisé qu’elle a fait sien le langage des hypnotiseurs, qu’elle s’est accaparée leur sémantique viciée.

Partons donc du principe énoncé par beaucoup qu’un régime totalitaire s’impose à la masse sous la forme d’une hypnose, celle-ci étant pratiquée dans le cas présent par les médias. Précisons d’emblée que la pratique ici n’a rien de thérapeutique. Au contraire elle a des visées hégémonistes et pernicieuses.

Et, pour commencer, faisons un état des lieux sommaire. Le commentaire que suscite la carte de la photo d'illustration est celui d’une grande disparité des opinions, en Europe, concernant les médias. Néanmoins, même en France où le % de confiance est particulièrement faible et s’érode depuis un certain nombre d’années, on s’aperçoit qu’une fraction substantielle de la population persiste à adhérer au narratif médiatico-politique.

Nonobstant donc le désamour des français pour la classe journalistique, selon Claude Chollet de l’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique, si certains militent sans vergogne dans le cadre de leurs activités pour le compte du mondialisme, beaucoup s’autocensurent afin de conserver leur poste, quand d’autres craignent carrément la police de la pensée qui sévit dans les rédactions, souvent à l’instigation d’une poignée d’entre eux. Ce qui rejoint en tous points un autre témoignage, celui d’un ancien président de France 2.

Le la est donné bien sûr par Davos et de plus loin par Washington, où vivent les chefs d’orchestre. Leur courroie de transmission : les grandes agences de presse à leur solde. De là tombent les nouvelles autorisées que reprennent à l’unisson les médias. Parfois ce sont mêmes des algorithmes qui suppléent les journalistes dans les salles de rédaction. Elon Musk, passé en phase dénonciatrice, a eu ces mots : « Les médias sont une machine à cliquer, déguisée en machine à rechercher la vérité. » Pour eux, tous les moyens sont bons. Et de nous présenter un compte-rendu tendancieux que la réalité contredit chaque jour un peu plus. Par conséquent, plus que jamais, les médias doivent user de contre-vérités, de mensonges et de boniments. Certains apparaissent dorénavant si grossiers que l’on espèrerait que la masse sorte enfin de sa léthargie. Ne voilà-t-il pas que la sieste engendrerait des AVC, à en croire le très mondialiste 20 minutes ! On aura tout lu. Tout pour attribuer aux effets des injections les causes les plus baroques.

20 min la sieste a l origine des avc

Autre signe de l’avachissement du journalisme mainstream : devant un Pujadas qui affirmait croire davantage les autorités ukrainiennes que les russes, Alexis Poulain faisait remarquer, fort à propos, qu’un journaliste n’a pas à croire l’un plutôt que l’autre mais à faire en toute honnêteté son travail d’investigation pour s’approcher de la vérité. Quelle belle leçon ! Une leçon qui nous amène tout droit à ce courage de la vérité dont parlait Michel Foucault.

Michel foucault

Michel Foucault lors d'un cours au Collège de France sur la Courage de la vérité

C’est Mattias Desmet qui a exhumé cet ouvrage méconnu du philosophe français, tiré de ses cours au Collège de France. Au moins n’est-il pas oublié en Belgique. Desmet en fait une lecture actualisée. Foucault y oppose le franc-parler à la rhétorique. Il distingue la vérité de la rhétorique. Le franc-parler devient de plus en plus rare dans la société. Il est employé quand on sent que le discours public pêche par l’absence de quelque chose, dont personne ne veut parler, et qu’il se referme sur une langue de bois. Toute voix, qui usera de son franc-parler, rompra cet insupportable silence. Sans cela, la société ne peut continuer à vivre. Elle devient inhumaine. En ces temps actuels, et c’est là que s’exprime Desmet, il faut qu’un certain nombre de personnes continuent à user de leur franc-parler. On a constaté qu’à l’occasion du covid la science était devenue de la pure rhétorique. La rhétorique sert, dit Foucault, à susciter chez l’autre des convictions auxquelles l’orateur ne croit pas lui-même. On voit que des virologues et des épidémiologistes en ont usé pour asseoir le discours officiel. Mais il s’agissait d’une rhétorique, d’un art de la parole uniquement, et non pas d’une vraie science dont le but est d’énoncer la vérité. En fait c’est la société dans son ensemble qui a perdu de vue la nécessité impérative de rechercher et d’énoncer la vérité, pas seulement les idéologues ou les épidémiologistes. La vérité est cruciale si la société ne veut pas tomber entre les mâchoires du totalitarisme. Desmet rajoute que dans ce cas ce ne sont pas seulement les dirigeants à tous niveaux qui vont user de stratagèmes et de mensonges pour instaurer leur ordre, mais aussi la partie de la population qui s’est « totalitarisée »  et qui va donc tout pardonner à ses dirigeants, leurs mensonges et leurs duperies. Aux médias leurs inepties comme leurs œillères, sans parler de leur parti pris. Ainsi on s’est aperçu que toutes les affaires concernant Macron ou Biden n’ont pas suffi à les faire honnir. La masse les couvre par son silence. Voilà pourquoi, dit Desmet, l’autre partie de la population doit continuer à dire le vrai dans cette période. Elle doit user de son franc-parler. La vérité doit continuer se faire entendre coûte que coûte. En conséquence, pour paraphraser Mao qui s’y connaissait en totalitarisme, que des centaines de milliers d’esprits s’épanouissent, que des centaines de milliers de voix combattent l’empire du mensonge en diffusant la vérité !

Sans aller aussi loin que Desmet, mon analyse le rejoint au bout du compte. Je pense qu’il faut saper ce suppôt du totalitarisme rampant, ce pilier que sont les médias. Car, plus de récit, plus d’hypnose. Plus d’hypnose, plus de collaboration de masse. Pour ma part, sachant que les médias sont là pour véhiculer l’idéologie, ils l’incarnent aux yeux de la foule. Et donc, comme je l’ai écrit dans un billet précédent, que l’un des trois piliers du totalitarisme cède et tout l’édifice s’écroulera. Un édifice bâti sur des montagnes de mensonges n’a aucune chance de traverser les siècles. Aussi brocarder le baratin médiatique en ayant le courage du franc-parler constituera l’inlassable travail de sape de la fraction résistante des peuples.¾

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