Les fauteurs de guerre

Le 13/10/2023

Dans Actualités

A plusieurs reprises, j’ai renoncé à m’exprimer sur les événements récents du Moyen-Orient. Je savais par avance la montagne de préjugés et de contrevérités que j’allais lire sur les réseaux sociaux, cette fois venant aussi des milieux patriotes. Et je n’ai pas été déçu. Finalement, après une réticence de plusieurs jours, j’ai décidé de ne plus me murer dans le silence. Si beaucoup ont pris du recul et ont tenu à rejeter dos à dos le Hamas et l’Etat profond israélien, ce qu’il fallait faire, d’autres en ont profité pour asséner leur haine et accuser le sionisme de tous les maux, évitant de s’en prendre directement aux juifs par peur d’être suspectés d’antisémitisme.

Jankélévitch disait déjà, il y a soixante-dix ans, que l’antisionisme était la marque d’un antisémitisme rampant. Le sionisme n’est que la manifestation moderne du nationalisme juif, la revendication d’un peuple à disposer de sa terre ancestrale. Alors pourquoi défendre les nationalismes arabes et en même temps exécrer le nationalisme juif ? Faire une telle exception, c’est justement tomber dans l’antisémitisme ? De l’extrême gauche, qui a versé dedans depuis longtemps, à une droite patriotique hémiplégique, il ressort systématiquement, lors des flambées de violence dans la région (2000, 2009, 2014, 2023), cette rengaine suspecte d’attribuer les raisons du conflit à l’existence même d’Israël.

Remarquez que ces personnes, qui n’ont d’yeux que pour le sort des réfugiés arabes dépossédés de leurs terres, n’ont jamais exprimé la moindre empathie pour les juifs bannis des pays arabes à la même époque, c’est-à-dire en 1948. Pour eux, apparemment, tous les réfugiés ne se valent pas. Par ailleurs, elles parlent de l’antériorité des palestiniens sur cette terre en oubliant, excusez du peu, que le peuple dont se réclament les juifs a, en ces lieux, une histoire de plusieurs millénaires. Le Christ en attesterait !

Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, ces commentateurs tentent de faire la distinction entre sionistes et juifs. Ils seraient farouchement contre les premiers mais pas contre les seconds. Encore une fois, le fait de refuser un état à un peuple, quant on le réclame pour un voisin, ne relève-t-il pas du racisme ? Et du racisme antijuif, qu’est-ce donc sinon de l’antisémitisme ? N’est-ce pas étonnant de leur part de jeter l’anathème sur le sionisme, eux qui se veulent patriotes français ? Le sionisme n’est que l’expression du patriotisme juif. En ce sens, ils rejoignent bien les antisémites professionnels de LFI ou du NPA.

Savent-ils seulement à qui nous devons le sionisme ? Connaissent-ils seulement de nom de Théodore Herzl ? Sa vie, ses idées ? Son action ? Non, rien. Bien sûr ce qu’on pourrait rétrospectivement lui reprocher c’est d’avoir accepté des financements de la part des Rothschild. Mais savait-il au début du XXème siècle (il est mort en 1904) ce que nous savons seulement depuis 2020 ? Il est facile de juger après coup. Je ne sais plus qui disait que les gens s’étonnent toujours que les autres ignorent ce qu’eux savent depuis cinq minutes. Et puis Herzl avait aussi sollicité le pape et le roi d’Italie autant que les Rothschild. La contribution des Rothschild justifie-t-elle de frapper le sionisme du sceau d’infamie ? Rockefeller a fait progresser la condition de la femme malgré des arrière-pensées peu louables. Personne n’a songé à remettre en question les progrès du féminisme à cause de cette filiation, que je sache. Alors pourquoi couvrir d’opprobre l’Etat d’Israël au prétexte que Rothschild aurait financé sa création ?

D’autres critiques pensent que la création de l’Etat d’Israël est une conséquence des souffrances du peuple juif durant la seconde guerre mondiale. Mais, encore une fois, l’idée de s’émanciper avait germé bien avant dans l’esprit de certains israélites. D’un bout à l’autre de l’Europe, les juifs rencontraient des déboires. A l’est, en Russie, lors de pogroms. A l’ouest, en France, avec l’affaire Dreyfus. Mais peut-être que tout cela est méconnu de ces personnes. Je n’ose le croire. Je n’imagine pas qu’elles puissent émettre un avis tranché sans rien connaître de l’histoire des peuples.

Cependant, j’ai évolué depuis 2020 dans mon approche du conflit. Ce n’est pas, bien entendu, sur le Hamas, ses buts et son « œuvre ». Hélas la mouvance islamiste n’a guère changé. Certains ne le reconnaissent même pas comme une entité terroriste, quand d’autres le font du bout des lèvres, contraints et forcés par la nature de ses actes. Mais c’est pour rejeter aussitôt la faute sur les israéliens. Jamais en revanche il ne leur viendrait à l’idée de reprocher au Hamas de se servir de son peuple comme d’un bouclier humain. Ces mêmes personnes ne disent pas non plus un mot contre le régime iranien qui alimente les foyers de violence au Proche-Orient depuis Khomeiny. Ils s’en gardent bien. Soit elles l’ignorent, soit elles n’en disent mot. Deux poids deux mesures. Jamais je n’ai lu sous leur plume que le régime des mollahs était une abomination ou un régime d’apartheid comme je lis hélas trop souvent à propos d’Israël de la part de ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. En réalité, ils ne veulent surtout rien savoir des actions funestes de ces dirigeants. Un peu comme les citoyens aveugles aux manigances de leurs gouvernements pendant le covid.

Je rappelle toujours à propos du Hamas que, même s’il a été instrumentalisé à ses débuts par Israël pour affaiblir l’OLP, et je l’ai déploré à l’époque, fin des années 80, je rappelle que ce mouvement est une excroissance des Frères musulmans égyptiens créés dans les années 20 quand Hitler commençait à beugler dans les tavernes bavaroises. Son fondateur Sheikh Yassin venait des rangs des Frères Musulmans ainsi que les deux autres cofondateurs du Hamas.

Evidemment, dans ce conflit, la haine prend une telle ampleur que personne ne contrôle plus rien, laissant transparaitre le spectre d’une troisième guerre mondiale. Même l’Etat profond américain, qui a souvent pensé s’en servir, s’y est cassé les dents. Aaron Russo le confirmait en 2007. Seul le conflit israélo-palestinien échappait au contrôle du Deep State. Aujourd’hui ce dernier ne fait qu’attiser la haine en ce monde pour se sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve. Et en ce moment, il joue avec le feu.

Mais, si j’ai évolué, comme je le disais, c’est sur les responsabilités de l’appareil d’Etat israélien dont on a pu s’apercevoir qu’il était aussi corrompu qu’ailleurs, aussi malintentionné qu’en France. Car, pour avoir martyrisé sa propre population au temps du covid, il fallait qu’il soit fait du même bois mondialiste. N’a-t-il pas soutenu les néonazis ukrainiens lui aussi ? Le comble pour l’Etat juif. Le Mossad n’a-t-il pas sur la conscience bien des méfaits, au même titre que la CIA, ce qui s’est vu lors de l’affaire Epstein. Au sommet de cet appareil, le fourbe Netanyahu en bon mondialiste a déshonoré le nom de famille qu’est le sien, en servant l’agenda mondialiste. Son ainé Yoni, le héros d’Entebbe, l’avait jadis porté au pinacle, au prix de sa vie, en sauvant celle d’innocents voyageurs.

Alors aujourd’hui, sachant ce que nous savons une fois réveillés, sachant que l’Egypte avait alerté l’Etat hébreu de l’imminence d’une attaque en provenance de Gaza, nous devons envisager que l’Etat profond israélien a laissé faire le Hamas pour mieux lancer une opération de représailles de grande ampleur et déclencher l’apocalypse. Nous devons alors nous y opposer et le dénoncer sachant quelles sont ses intentions mortifères derrière. Toute intervention militaire dans Gaza se solderait par un bain de sang épouvantable, et des palestiniens et des jeunes recrues de Tsahal. Car jamais les victimes ne seront les députés de la Knesset ni les cadres du Hamas.

Aussi je pose la question : pourquoi n’entend-on pas parler de négociations ? C’est bien que des forces machiavéliques sont à l’œuvre pour saper tout retour à la paix. Que les hommes de bonne volonté, et il y en a, s’occupent donc de dénoncer les manœuvres aussi bien des mondialistes que des islamistes. Deux totalitarismes qui se déchaînent à cette heure.

Fort heureusement, le sort de l’occident dépend davantage de Trump que d’incultes qui pensent avoir tout compris. J’ai grand espoir en l’œcuménisme de Donald Trump mais aussi en sa fermeté dans les principes républicains. Quand il aura mis fin à l’Etat profond, il saura amener les peuples à la paix, comme il l’a déjà fait dans d’autres conflits. Cette guerre israélo-palestinienne qui n’en finit pas, il saura la terminer et nous aurons tous à y gagner. Auparavant, les juifs d’Israël et de la diaspora devront bannir ceux d’entre eux qui ont été des pièces maitresses du mondialisme (de Kissinger à Attali, et ils ne sont que trop nombreux) et les arabes de Palestine et d’ailleurs devront mettre un terme aux agissements de leurs ligues islamistes.

Face aux fauteurs de guerre patentés, qui ne se battent que par procuration, il faut répondre par des appels à la négociation et aux bons offices d’hommes de bien, s’il en reste.¾

Hamas Mossad Israël Palestine

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