Des présidents africains l’ont payé de leur vie, un président haïtien également. En occident, seule la Suède n’a pas flanché. Elle s’est distinguée du reste des autres nations. Néanmoins, ses dirigeants ne semblent pas avoir subi de représailles. Il n’en a pas été de même au Japon où Shinzo Abe a payé le prix fort de son indiscipline. Proche de Trump, le premier ministre japonais a été assassiné en juillet 2022. Sa promotion de l’ivermectine à la place des vaccins n’a pas fait que des heureux en haut lieu, semble-t-il. Il fallait faire un exemple pour dissuader toute nouvelle insubordination et resserrer les rangs mondialistes. Ce fut alors au tour du Japon, membre du G7 donc une terre mondialiste, de subir les foudres de ses propres mentors.
Cet assassinat pourrait apporter de l’eau au moulin du commentateur Alexis Cossette, qui, sur la base de l’analyste Mike Benz, développe l’idée que l’OTAN, bras armé du mondialisme, s’est retourné contre les peuples occidentaux au milieu de la décennie précédente, lorsque les mondialistes ont vu monter les périls, les Trump, les Farage, ceux qu’ils appellent si indûment les populistes et qui commençaient d’agréger les peuples mécontents. Le nouvel ordre mondial ayant perçu la menace existentielle à sa porte aurait donc décidé de passer à la manière forte sur son propre territoire. Sans le dire bien entendu. Il leur fallait faire régner la terreur, même en terre conquise.
L’idée est séduisante. Elle est probablement juste dans les grandes lignes. Cependant l’histoire nous apprend que si la CIA, gros bras mondialiste par excellence, a de tout temps œuvré au renversement de chefs d’Etat étrangers ou à la disparition d’opposants politiques encombrants (de l’assassinat de Lumumba, du renversement du guatémaltèque Arbenz voire de son exécution et de l’arrestation de Mossadegh en Iran à la destitution de l’ukrainien pro-russe Ianoukovytch en 2014), l’Agence n’a jamais renoncé à peser par le sang sur la politique intérieure des Etats occidentaux. Les exemples les plus spectaculaires sont bien sûr l’assassinat des Kennedy. Mais n’omettons pas les interventions du réseau Gladio en Europe. Cette organisation secrète est ainsi pointée du doigt dans la mort d’Aldo Moro en 1978. En France, la seule figure ayant défié le mondialisme anglo-saxon a été De Gaulle. A défaut d’avoir eu sa peau, la méthode douce d’une révolution colorée, guidée par des agents américains, a suffi. Si Mai 68 n’a pas emporté la victoire sur le moment, ses répercussions ont fini par écarter le Général du pouvoir.
C’est pourquoi je ne pense pas que le virage de 2015 contre les peuples d’occident soit aussi récent que le prétendent Cossette ou Benz. Ces faiseurs de rois ne limitent pas leur terrain de chasse. Ils ne l’ont jamais limité. Ils n’ont jamais eu de sanctuaire sur lequel ils se seraient interdits d’agir. Ce n’est pas le genre de la maison. Il n’existe pas de lieu saint où le plus grand syndicat du crime se refuse à opérer. Car il faut le voir ainsi, le mondialisme est une immense mafia, non seulement dans ses motifs triviaux mais aussi dans ses méthodes criminelles et sa préférence pathologique pour le sang, pour les moyens radicaux comme la suppression pure et simple de ses rivaux. Quand on tue impunément, le sang appelle le sang. Rappelons les mots de l’historien David Talbot : « En vérité, la CIA devint sous Dulles une véritable machine à tuer. » Donc, dès ses débuts, l’Agence se mit au service du crime. Et ne croyons pas qu’elle se soit amendée depuis. Les faits parlant d’eux-mêmes, ce serait faire preuve d’un angélisme coupable.
Il est vrai cependant que l’époque actuelle est celle où les peuples ouvrent enfin les yeux sur la nature du système et sur la canaille qui les gouverne. Beaucoup ne s’en laissent plus conter. Et des figures séditieuses commencent à émerger.