Finalement, c’est le génocide du Darfour (région occidentale du Soudan) qui doit retenir notre attention à cause de sa longévité. Entre 2003 et 2008, il a fait 300 000 morts ! Le coupable était le pouvoir de Karthoum, alors entre les mains du président soudanais Omar-el-Béchir. Il sera plus tard poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et pour génocide. Dans sa sinistre entreprise, le bourreau s’est appuyé sur les milices arabes Janjawids, sorte de section d’assaut du désert. Il restera en poste jusqu’en 2019, gardant des appuis à la Ligue Arabe, en Chine et en Russie ! Au cours de ce conflit les Janjawids ont commis des crimes effroyables contre les tribus noires-africaines, non-arabophones. Leur objectif : éradiquer ces populations. Quelle ne fut pas ma sidération, lorsque j’appris que ce conflit ancestral se poursuivait encore en 2024 ! Cette fois ce sont les RSF (Forces de Soutien Rapide), issues des Janjawids, qui affrontent les forces armées soudanaises (SAF) et qui progressent au Darfour ! Leurs exactions n’ont pas cessé : massacres de femmes, d’adolescents et de personnes âgées. Personnes arrêtées et battues durant leur exode, personnes brûlées… Les Janjawids sont alliés accessoirement au Hamas et au Hezbollah. Il fallait que ce soit dit. Là encore les tribus non arabes sont ciblées par les Janjawids, en particulier les noirs massalits. Human Rights Watch parle de milliers de morts et de centaines de milliers de réfugiés. Eric Montana est-il au courant et conscient de tous ces génocides non imputables aux israéliens ou n’ont-ils aucune importance à ses yeux pour qu’il les ignore ?
Mais passons sur le cas Montana et sur celui de tant d’autres. Passons sur ce torrent de haines ressassées plutôt que d’analyses géopolitiques sérieuses. Et venons-en donc à la querelle Cossette-Laïbi. Il se trouve que Salim Laïbi a déclenché la première escarmouche. Dans l’affaire du boxeur algérien, il avait fait partie de ceux qui défendaient l’Etat algérien coûte que coûte et il avait soutenu que le boxeur était bel et bien une femme. Or, en dépit de toutes les preuves anatomiques et génétiques fournies par Cossette, il n’en démordit pas. Pour lui, l’Etat algérien ne pouvait être suspecté de couvrir un mensonge. Réaction clanique de sa part. Salim Laïbi n’est pas Boualem Sansal.
La controverse aurait pu en rester là si ce sujet n’en avait pas masqué un autre. Laïbi allait attaquer Trump en le traitant de « prostituée du lobby sioniste ». A ma connaissance, Laïbi n’a jamais traité Sarkozy de « prostituée du lobby qatari » ! Et pourtant… Pourquoi en ce cas un traitement spécial pour Trump ? Sa diatribe se poursuit par cette phrase : « Il veut coloniser les pays voisins pour le bénéfice de Tel-Aviv !!! » Ah bon !!! D’où sort-il cette conviction ? Argument gratuit et extrapolé, au mépris des faits. Et de finir par un injurieux « Cette ordure est malade ». J’ai remarqué que Laïbi a tendance à pathologiser ses adversaires. Notez l’absence complète de justification. Rien ne vient légitimer ses insultes. Et d’ailleurs, comme on va le voir, Cossette lui rappelle qu’il a apporté toutes les preuves qui le contredisent. En réalité, Laïbi réagit à une bribe de phrase qu’aurait prononcée Trump : « Israël parait minuscule sur la carte, comparé aux autres pays du Moyen-Orient. Y a-t-il moyen d’en avoir davantage ? » Voilà tout le crime de Trump. Voilà ce qu’on lui reproche, lui qui a rappelé ses troupes du Moyen-Orient, lui qui n’a déclenché aucune guerre, même contre l’Iran belliciste des mollahs, lui qui n’a que le mot paix à la bouche, lui surtout qui parle à toutes les parties en présence et a initié les accords d’Abraham. Et pour quelques mots dont j’ignore s’ils ont été vraiment prononcés, si la traduction est fidèle et s’ils recouvrent la moindre velléité de sa part, voilà que Salim Laïbi s’enflamme et montre l’intolérance qui est la sienne dès lors qu’on chatouille sa susceptibilité de musulman. Lui aussi, l’ai-je jamais entendu critiquer un régime islamique ? Certes, je n’ai pas entendu la totalité de ses interventions, mais j’en doute. Ses indignations géopolitiques, il les réserve au seul état non musulman du Moyen-Orient. Etat qui n’a jamais été accepté par les presque deux milliards de musulmans sur Terre, qui n’ont de cesse, eux, de vouloir étendre leur emprise par l’immigration et l’entrisme des démocraties. Dois-je rappeler à Salim Laïbi le triple non de Khartoum ? Résolution prise par les pays arabes en 1967 pour s’opposer à la paix avec Israël, à sa reconnaissance et à des négociations avec lui. De cela d’ailleurs, Eric Montana ne parle jamais non plus. Sait-il seulement ce que cela fait de vivre entouré d’ennemis dont l’unique but est de vous faire disparaitre ? De voir l’existence de son pays remise en question depuis soixante seize ans par tant de foules fanatiques sur le point d’en découdre ? D’être le juif des nations ? J’en doute, puisque lui-même en est venu à épouser la haine de ces pays hostiles et pourtant peu estimables en matière de droits de l’homme. Aujourd’hui néanmoins certains pays arabes sont prêts à la négociation et même à la reconnaissance et à la paix. C’est un pas fantastique qu’a fait franchir Trump à ces pays et à Israël. Cependant, tant que des organisations fascistes, tels le Hamas et le Hezbollah, ainsi que leurs commanditaires dont l’Iran du débonnaire Khamenei, mettront de l’huile sur le feu, les espoirs d’une paix durable seront minces. Notez par ailleurs que je ne fais pas confiance non plus aux mondialistes qui dirigent Israël, souvent au détriment du peuple israélien. On s’en est aperçu pendant le covid.
Et lorsqu’Israël fait un pas en direction de la paix, en tient-on compte ? Nullement. Ainsi, en 2005, Ariel Sharon, la bête noire des islamo-gauchistes bien avant Netanyahu, avait ordonné l’évacuation de la bande de Gaza. Qui l’en avait félicité à l’époque ? Personne. La gauche avait fait de la surenchère à l’image du Hamas et la communauté internationale ne lui en avait pas su gré.
Cossette se garde bien de défendre Israël. Il a même lâché du lest, concédant aux pro-palestiniens que la réponse israélienne au 7 octobre dépassait les bornes. D’abord il n’a aucun intérêt personnel à le faire en tant que patriote canadien, mais surtout il est encouragé à préférer le camp de Trump pour son projet d’abattre l’Etat profond. Ce n’est pas tant qu’il veuille fermer les yeux sur les dangers de l’islamisme, il a esquissé le sujet lorsqu’il a dénoncé l’immigration submersive, entretenue par le mondialisme. Mais il préfère se focaliser sur ce dernier. Dans une réponse à Laïbi, il réfute que Trump soit sous l’emprise des sionistes. C’est fou d’ailleurs comme ce mot dévoyé électrise certains. Et il finit par lui lancer : « J’espère que Laïbi prendra la peine d’écouter les arguments irréfutables que j’avance avant de se ridiculiser en public ; le minimum pour une réponse intelligente sera de faire un tour de la littérature avant de se prononcer… ». La paresse intellectuelle révolte en effet l’intelligence. Et ses arguments ne sont autres qu’une vision rationnelle et le rappel de faits parlant d’eux-mêmes. Ce qui m’a plu dans la réponse de Cossette, c’est qu’il incite son contradicteur à réviser ses livres d’histoire, à analyser l’enchaînement des événements, avant de juger de la situation et des torts des uns et des autres. Mais des faits réels indubitables, Laïbi n’en a que faire. Seule sa boussole islamocrate lui dicte son attitude. Si les deux se sont retrouvés dans le même camp anticovidiste, c’est surtout parce qu’ils s’étaient découverts un ennemi commun, les mondialistes. Il fallait qu’une union de circonstances se fasse pour dénoncer efficacement leurs agissements. Mais, au-delà de cette période, leurs visions se révèlent antinomiques. Cossette n’apportera jamais son soutien au projet islamique parce qu’il est d’essence totalitaire, encore moins au prix de la négation du réel.
Aujourd’hui que la complexité de la réalité reprend ses droits, que l’islamisme est perçu comme une menace aussi grave et imminente que le mondialisme, ceux qui ont choisi l’Islam par appartenance à une culture n’ont que faire du camp patriote. Et la controverse Cossette-Laïbi est très symbolique à cet égard. Croyez-moi, du jour où la France deviendra islamique, et elle en prend hélas le chemin, notre ami Salim ne formulera plus aucune critique contre elle.¾