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Egyptologie et mondialisme

Le 19/05/2025

Dans Actualités

La juxtaposition de ces deux mots a de quoi intriguer. Mais attendons la suite... Le XIXème et le XXème siècle ont vu naître cette branche de l’archéologie qu’on nomme l’égyptologie. En ces temps-là, non seulement il a fallu inventer des méthodes scientifiques pour percer les mystères de l’Antiquité égyptienne, non seulement il a fallu de l’ingéniosité aux pionniers tel Champollion pour déchiffrer les hiéroglyphes ou tel Howard Carter pour exhumer des tombeaux de pharaons dans la Vallée des Rois, mais encore leur a-t-il fallu à tous des yeux pour voir et un esprit critique pour se poser les bonnes questions, à défaut de les résoudre. Hélas, cette époque est révolue. Aujourd’hui, plus question de se demander comment les égyptiens de la quatrième dynastie ont-ils pu construire la Grande Pyramide. Non que les égyptologues aient trouvé la solution. Mais ils ont un récit à inculquer au public, une chronologie à lui faire admettre. Et là aussi celui qui persiste à poser des questions embarrassantes se voit qualifier de complotiste. Eh oui, là aussi ! Dès lors, peut-être percevez-vous la relation entre égyptologie et mondialisme.

En 2025, quand les amateurs d’énigmes archéologiques veulent visionner des documentaires sur l’Egypte pharaonique, ils ont le choix, aussi bien à la télévision que sur Youtube. Cependant, dans les mainstream, les sujets sont affligeants. On passera plus de temps à ergoter sur une fibule ayant appartenu ou pas à Toutankhamon que de comprendre comment et par qui ont été bâties les pyramides du plateau de Gizeh. On préfèrera discourir sur l’éventualité que le buste de Néfertiti, exposé à Berlin, soit une copie plutôt que d’essayer de percer les secrets du Grand Sphinx. Pourtant les cicatrices bien visibles sur ses flancs indiquent qu’il a subi une érosion semblable à celle que des eaux de pluie répétées occasionnent à long terme. Et c’est précisément en cela que ces stigmates dérangent, comme on va s’en apercevoir plus loin.

Lorsque je me suis rendu en Egypte, en novembre 2018, comme n’importe quel touriste, j’ai visité le site des pyramides attribuées à Khéops, Khephren et Mykérinos. J’étais accompagné d’un guide, un copte vivant au Caire. Nous y avions passé presque toute une matinée, quand le guide nous emmena visiter le Temple de la Vallée. Il était intarissable sur la religion des anciens égyptiens et sur leur panthéon de divinités. Mais le groupe sous sa coupe, qu’il appelait aimablement la famille royale, était saturé de ses explications. Aucune ne concernait pourtant l’étrangeté du lieu, un « temple » aux murs cyclopéens. Pas une fois il n’attira notre attention sur l’énormité des blocs qui composaient les parois de cet édifice et sur leur élaboration. Et personne ne posa la moindre question. Las de cette situation, je l’interpelai afin de savoir s’il nous resterait du temps pour aller admirer le Sphinx. Car enfin je ne m’imaginais pas quitter les lieux sans avoir vu la merveille des merveilles. Je lui rappelai que l’intitulé du voyage était tout de même Sourires du Sphinx ! Il était temps d’aller le voir, insistai-je, avant qu’il ne soit trop tard ! Contrarié par mon intervention, il nous lâcha sur le site sans un mot à propos de la colossale statue, nous donnant seulement rendez-vous dans le bus.

L’origine du Sphinx a vraiment de quoi intriguer. N’étant pas spécialiste, je n’entrerai pas dans les détails. Mais ses marques d’érosion, selon les géologues qui l’ont étudié, témoignent d’une époque bien antérieure aux 2500 ans avant JC, date que l’historiographie officielle attribue à sa création. En effet, l’époque où le plateau de Gizeh aurait pu subir de tels épisodes pluvieux remonte environ à 10 000 ans avant JC, une ère qu’on appelle le Dryas récent. De toute évidence, remettre en question le récit universitaire qui veut que l’ensemble pyramides plus sphinx date du milieu du troisième millénaire avant JC est sacrilège pour les égyptologues. Ces derniers n’ont que faire de l’avis des géologues, ni d’ailleurs de l’opinion de n’importe quel autre spécialiste avec lequel ils pourraient croiser leurs données. Ces égyptologues du sérail travaillent en vase clos et n’ont surtout besoin d’aucun avis d’expert en dehors de leur domaine. Leur objectif principal semble se limiter à garder jalousement les clés du discours sur l’ancienne Egypte. Et peu importe ses invraisemblances. Il est probable que mon guide n’avait jamais entendu parler de ces remises en question ou alors qu’il voulait les ignorer.

Un autre égyptien, Zahi Hawass, a su se rendre incontournable jadis, tant sur le site cairote que sur nos écrans de télévision. Combien de documentaires l’ont mis en scène avec son fameux chapeau de cow-boy ! Il faisait partie du folklore. Mais Zahi Hawass a été aussi un des gardiens du temple qui ont eu la mainmise pour forger le discours officiel. Aussi a-t-il tout fait pour démolir les alternatives à ce discours. Il veillait à l’orthodoxie jalousement. Ayant été longtemps à la tête du Conseil des Antiquités égyptiennes, il s’est montré intransigeant. Ses obstructions sont devenues légendaires, notamment à l’encontre de certaines demandes d’investigations prometteuses et, qui plus est, non invasives. On ne peut s’empêcher de penser que leurs conclusions auraient pu briser sa vision académique.

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Venons-en au fait. La question qui demeure intacte, celle que personne n’a tranchée, reste bien celle du comment. Comment les anciens égyptiens sont-ils parvenus à ériger les pyramides de Gizeh, compte tenu de leurs modestes moyens : des burins de cuivre et des boules de dolérite. En entrant dolérite dans Google, le moteur de recherche soutient que ce matériau permettait de travailler le granit et par voie de conséquence le calcaire. Or, la youtubeuse Julie Couvreur, une amatrice d’égyptologie fort avertie, nous a appris dans un live intitulé L’héritage de l’Egypte que le pape de l’égyptologie avait lui-même tenté de prouver cette assertion. Il s’agit du réputé Mark Lehner, un égyptologue qui a fait carrière et s’est hissé au premier rang de sa discipline. Cela lui a valu de participer à de nombreux reportages destinés au grand public. Or son expérience s’avéra être un fiasco total. Il voulait reproduire l’érection d’une pyramide, d’une hauteur de six mètres, avec de petits blocs de calcaire et des outils rudimentaires comme ceux cités plus haut. Il n’y parvint pas, même avec un matériau aussi tendre que le calcaire. Alors ne parlons pas de granit ! La technique de rampe si souvent évoquée s’avéra aussi inopérante. Finalement, l’ouvrage fut achevé au moyen d’engins modernes ! Evidemment, il ne fut pas fait une grande publicité autour de cette expérience. On s’en doute. Ce qui n’empêche pas ses collègues de continuer à prétendre que les anciens égyptiens étaient bien les bâtisseurs des pyramides de Gizeh.

Mais Julie Couvreur ne s’arrête pas à cette énigme. Bien d’autres la font se questionner. Et ce que j’apprécie chez elle ce sont ses questions simples, issues de ses observations. Les réponses conventionnelles auxquelles on la renvoie étant clairement irrecevables. En outre, elle ne se perd pas en théories fumeuses, comme beaucoup, sur l’emplacement, les proportions ou les alignements de ces édifices dynastiques. Des pratiques que dénonçait déjà en son temps l’astronome Gérard de Vaucouleurs. Il accusait ainsi l’Abbé Moreux, pourtant à l’origine de sa vocation, de s’être livré à pareilles élucubrations. Le bon abbé se vantait d’avoir retrouvé certaines constantes universelles à partir des dimensions de la grande pyramide d’Egypte. Vaucouleurs dénigrait ce genre de déductions hasardeuses. Aussi, pour mieux les réfuter, il partit à son tour des dimensions de son propre bureau pour retrouver les mêmes constantes. Le fait d’y parvenir devait prouver l’inanité du raisonnement.

Julie Couvreur, de son côté, goûte peu aussi ce genre de démonstrations. Elle demande plutôt qu’on soit en mesure de reproduire ce qu’on avance sur les prétendues capacités des égyptiens de l’antiquité. N’est-ce pas là justement le propre d’une démarche scientifique ? Mais les égyptologues ont-ils toujours une démarche scientifique ? Elle évoque encore la façon dont les grands blocs pesant plusieurs centaines de tonnes, ceux par exemple du Temple de la Vallée, ont été travaillés pour être assemblés. Et ses questions sont pertinentes à plus d’un titre. Comment prétendre qu’une civilisation à peine sortie du néolithique soit parvenue à de telles prouesses, alors même qu’il nous faut les machines les plus modernes pour en faire autant ! Comment seulement déplacer ces monstres de blocs de granit, comment les tailler et les ajuster pour les assembler sans le moindre interstice et pourquoi se compliquer la tâche en réalisant des encoignures au sein même des blocs empilés plutôt que de les tailler pour qu’ils se rejoignent aux encoignures ? Bien entendu ces questions passent au-dessus de la tête de nos égyptologues. S’ils se les posaient, ils seraient contraints de chercher les réponses auprès de physiciens et de chimistes. On l’a dit, ils préfèrent fonctionner en circuit fermé. Et ils ont mieux à faire, semble-t-il. Ils doivent se prononcer, nous attendons leur verdict avec impatience, sur la fibule de Toutankhamon !... Tout ceci est fort regrettable, parce qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Les chercheurs ont montré jadis plus de témérité pour sortir des sentiers battus.

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Ne serait-ce qu’attribuer ces pyramides à Khéops ou à Khephren, se plaint notre youtubeuse, est sujet à caution, tant les indices, sur lesquels la science officielle se base, sont minces. Je n’entrerai pas dans les détails ici non plus. Mais le fait est qu’elle a raison. Je ne conseille qu’une seule chose à mes lecteurs intéressés par le sujet, c’est d’aller l’écouter sur sa chaîne Une autre réalité. Elle remarque encore que si les pyramides de Gizeh ont été construites, d’après l’histoire officielle, par des pharaons de la IVème dynastie, par quel prodige l’Egypte a réussi en si peu de temps à les ériger, vu les tentatives antérieures, et surtout comment se fait-il que les pharaons suivants n’aient pu au moins faire jeu égal en réalisant pareil exploit ? Les pyramides des dynasties suivantes se révèleront en effet d’une facture bien médiocre à côté.

Au cours du siècle dernier, l’establishment a peu à peu verrouillé le récit sur l’Egypte pharaonique. Le dogmatisme idéologique s’est déployé petit à petit. Il est loin le temps où les hypothèses les plus sulfureuses émanaient des conservateurs des Antiquités égyptiennes eux-mêmes. Ainsi celui du British Museum, E. A. Wallis Budge, n’hésita pas à affirmer en 1904 que le Sphinx remontait à la nuit des temps, à une époque bien plus reculée que celle de Khephren. Mais ça c’était avant, lorsqu’une certaine liberté de ton avait cours. Aujourd’hui, si un chercheur pose seulement trop de questions dérangeantes, les portes se fermeront devant lui et sa carrière en sera compromise. Le mondialisme, par le système implacable qu’il a imposé un peu partout, tient à ce qu’en matière d’histoire aussi son récit fasse loi, même s’il frise le psychédélique par moments. Les élites se sont mises au diapason depuis longtemps et ce sont elles qui ont de l’emprise sur les fouilles et le roman historique. Cela va des notables occidentaux à leurs homologues égyptiens. Non seulement, par une pression constante, ils empêchent la recherche d’explorer de nouvelles voies, ils étouffent les discours originaux en ne leur accordant aucune audience et en les dépréciant, mais encore ils mettent délibérément en avant les pires élucubrations pour mieux faire l’amalgame entre leurs auteurs et d’authentiques enquêteurs à l’esprit indépendant !¾

 

Photo d’illustration : Image créée avec Grok

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