Cependant, les motifs d'espoir les plus significatifs proviennent encore et toujours de Trump et de ses grandes manœuvres géopolitiques. Elles ont pour but, en priorité, d'abattre les bastions du mondialisme, et le premier d'entre eux, le G7. Aussi ses stratèges ont-ils élaboré un projet d'instance internationale, dénommé le C5 (le Core five) et destiné à concurrencer puis évincer le G7. Ce C5 regrouperait les États-Unis, la Chine, la Russie, l'Inde et le Japon, les cinq plus grandes puissances actuelles. « L'idée, rapporte Franck Ntasamara sur Réseau International, est mentionnée dans une version longue non publiée de la National Security Strategy américaine. » Alexandre Douguine le confirme, qui écrit que « l'idée du C5, en tant qu'alternative du G7, est un projet qui découle directement du mouvement MAGA dans la politique mondiale [...] c'est un rejet de la mondialisation, c'est la construction d'une nouvelle architecture internationale basée sur les véritables centres de souveraineté dans le monde contemporain, c'est la version MAGA du monde multipolaire, une sorte de nouvel ordre des grandes puissances. »
Mais, parce que la doctrine souverainiste ne prend pas en compte les BRICS, Trump n'a pas l'intention d'y faire entrer son pays. Au contraire, son C5 pourrait constituer non seulement une alternative au G7 mais aussi un contrepoids aux BRICS en pleine expansion. Ces derniers forment à n'en pas douter, aux yeux de Trump, un partenariat de pays foncièrement hostiles que l'islam radical et le communisme, pour l'essentiel, se partagent.
A coup sûr, l'instauration d'un C5 éliminerait du jeu les nains européens dont la représentation au G7 ne reflète pas leur perte d'influence au plan international. Le C5 l'acterait. Le G7 est en effet de moins en moins en adéquation avec le monde multipolaire émergeant. Songeons que la deuxième et la cinquième puissance mondiale (respectivement la Chine et l'Inde) ne figurent pas au G7 ! L'ONU n'échapperait pas non plus à un déclassement. Ainsi, à plus ou moins longue échéance, les clubs mondialistes péricliteraient au profit de groupes bien plus représentatifs et plus souverainistes.