Avant même d’être élu président, le candidat Macron avait, dès février 2017, annoncé la couleur. « Il n’y a pas de culture française, avait-il lancé en guise de provocation. Il y a une culture en France. Elle est diverse. » J’étais alors abasourdi d’apprendre que, de Racine à Victor Hugo, de Marin Marais à Berlioz, de Clouet à Cézanne, ce qui m’avait paru relever pleinement de cette culture, à laquelle j’étais tant attaché, en fin de compte n’en était pas. Que, du fait d’une immigration débridée et assumée, désormais le djembé avait autant voix au chapitre que la viole de gambe, la statuaire africaine que le grand Coysevox ou les contes d’Orient que ceux de Flaubert.
Macron, en briguant le poste suprême de la république française tout en comptant bien éradiquer sa culture, mérite le qualificatif de fossoyeur. Son reniement de ce qui a fait la légende de notre pays est une offense non seulement à ses habitants mais à tous ses illustres disparus qui ont fait de lui le pays des lumières, le pays de la culture. Si l’Allemagne a brillé par sa philosophie et sa musique, l’Italie par sa peinture et son chant, la France quant à elle a excellé dans presque tous les domaines, la peinture, la littérature, la musique, l’architecture… jusque dans les actes de la vie quotidienne, avec ses arts de la table et de la mode, son art de la conversation ou encore celui de ses jardins. Aucun autre peuple européen n’a, durant l’âge classique, porté la culture à un degré si abouti, en en faisant un art de vivre.
C’est tout cela que Macron a tenu à effacer… d’une phrase. C’était dès le départ la mission de ce farouche zélateur du Nouvel Ordre Mondial, promoteur infatigable de la cancel culture. De par son projet, selon son expression même, projet de destruction, il rejoignait déjà les démonteurs de statues, ces séides d’extrême-gauche toujours prêts à servir de supplétifs au Nouvel Ordre Mondial. L’épidémie de déboulonnage de statues d’hommes dits controversés participait des efforts du système pour effacer la culture d’origine. Le prétexte entièrement fabriqué de la mort de George Floyd a ouvert la porte à ces actions dans le monde occidental. Parce qu’ils accusaient Colbert, le mémorable ministre de Louis XIV, d’avoir été à l’origine du code noir, des militants prétendument antiracistes exigèrent de déboulonner sa statue. Or, pour bien montrer que l’argument historique ne tient pas une seule seconde, d’autres de leurs congénères en Martinique détruisirent au mois de mai 2020 la statue de Victor Schœlcher, qui avait pourtant mis fin à l’esclavage, lui. Non, la véritable motivation fut ici et ailleurs de faire disparaitre une culture, de faire table rase, comme si elle n’avait pas existé. Un peu comme les talibans le firent avec les fameuses statues des Bouddhas de Bâmiyân en 2001. Ces humanistes souhaitaient effacer toute trace culturelle qui ferait de l’ombre à l’Islam. A moins qu’il ne s’agisse d’un tyran, dont la statue est renversée par la foule, s’en prendre à l’art statuaire, surtout après des siècles, est la signature du totalitarisme, de quelque bord qu’il soit.