Après L’heure c’est plus L’heure

Le 10/05/2024

Dans Actualités

Il y a une douzaine d’années sortait une série, The Hour (L’Heure), qui retrace l’épopée fictive d’une émission de télévision de la BBC dans les années cinquante. A cette époque-là, en 2012, on voyait encore les grands médias occidentaux, malgré leurs carences, comme des parangons de vertu. A l’origine de cette émission, on découvre une rédaction d’intrépides journalistes politiques qui se lance à la poursuite des corrompus et des manipulateurs avec l’intransigeance de la jeunesse.

La première saison ressemble à une chronique politique. Sa toile de fond : la crise du canal de Suez et l’aventure militaire franco-anglaise contre Nasser. Ayant une haute idée de la profession, l’équipe de journalistes saisit l’occasion de fustiger les entreprises bellicistes des gouvernants occidentaux, dont celle de leur premier ministre Anthony Eden. Revendiquant une liberté totale de la presse, et passant outre les pressions de leur hiérarchie, ils ne tournent pas autour du pot avant de dénoncer à l’antenne les manœuvres tantôt dilatoires tantôt agressives de l’Etat profond et sa volonté de plonger dans la guerre des populations foncièrement pacifistes.

Mais c’est la seconde saison qui nous intéresse ici. Dans le prolongement de la première et bien qu’éloignée cette fois de tout contexte historique, celle-ci a pour vocation de mettre en lumière les connivences et les collusions diverses entre la pègre, le milieu politique, le monde des affaires et le complexe pro-nucléaire. N’oublions pas que nous sommes en pleine guerre froide.

Les six épisodes de cette seconde saison brossent sans fard le portrait d’une élite de pouvoir qui se permet tous les crimes, toutes les malversations et toutes les mystifications. L’intrigue mêle des dirigeants de grandes firmes, ceux du lobby nucléaire trempant dans des opérations noires avec des politiques, et une mafia intégrée au système qui prend soin de faire chanter les uns et les autres après les avoir compromis, en leur jetant dans les bras des prostituées et en les photographiant dans des positions scabreuses. Trafic d’influence, trafic d’esclaves sexuelles, chantages et assassinats émaillent l’histoire de ce conglomérat d’intérêts. Tout le monde aura reconnu la bête immonde, ce que l’on nomme sous le raccourci d’Etat profond.

Evidemment la série ne fait pas l’impasse sur les pressions que subissent les journalistes et les patrons de presse, lorsque ces derniers ne sont pas eux-mêmes vendus. Cependant les héros de la série font preuve d’une intégrité sans tache. Incorruptibles et bien décidés, ils révèlent scandale sur scandale au prix de leur propre sécurité. Ces médias se voyaient encore beaux, il y a dix ans. D’authentiques chevaliers blancs !

Il est vrai qu’au sortir de l’opération H1N1 on doit aux médias d’avoir renâclé à embarquer dans le narratif pandémique. Les mondialistes en avaient ensuite tiré les leçons. Dès lors, s’ils voulaient que les peuples embrayent dans le narratif, encore devaient-ils être embrigadés par les mainstream. Dans les années qui suivirent, ils préparèrent le terrain en arrosant les grands journaux, la presse écrite dans sa quasi-totalité, ainsi bien sûr que les chaines de télévisions. Des trusts allaient concentrer entre leurs mains les médias privés tandis que les appareils d’Etat infiltrés s’occuperaient de mettre au pas radios et télés publiques.

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Dix ans plus tard, en 2020, ils étaient fin prêts pour déclencher l’opération covid. La tenue de l’Event 201 le prouve suffisamment. Il s’agissait en quelque sorte d’une générale ! Cette fois, en possession des grands organes de presse qui ronronneraient le même discours de peur sur toutes les chaînes, ils parviendraient à subjuguer un public captif.

Entre temps, des médias comme la BBC avaient perdu toute velléité d’indépendance et d’objectivité et encore plus la résolution de divulguer les preuves pourtant visibles du complot. Aussi, dès 2021, des foules en colère manifestèrent en bas de ses locaux à Londres pour lui signifier combien elle avait à leurs yeux perdu toute éthique et qu’elle déshonorait de ce fait la profession. Nous étions loin alors de la BBC de The Hour. Nous étions passés de la fiction lénifiante à la cruelle réalité en dix années à peine. Les journalistes n’étaient plus des Lucien Bodard, des Joseph Kessel ou des Pierre Dumaillet. Ce n’était plus que des Cohen, des Aphatie ou des Pujadas. Des lèche-bottes et de sales propagandistes ! Le totalitarisme mondialiste avait pris possession des derniers bastions qui lui faisaient défaut en 2009. Mais dans le même temps la comédie démocratique prenait fin. Le rideau se levait sur la triste réalité de notre régime politique. Avec la mauvaise foi des conteurs médiatiques s’envolaient nos dernières illusions.

Il est surprenant de la part d’Arte d’avoir inscrit à son replay cette série qui dénonçait avant l’heure, si j’ose dire, la mainmise du Deep State et ses méthodes mafieuses, elle qui n’hésite pas comme ses consœurs à relayer la doxa ambiante et à ostraciser ceux qui dénoncent le même complot que celui décrit par The hour. De qui se moque Arte ? A longueur de temps, elle propage la parole mondialiste tout en se payant le luxe de la dénoncer sur son replay. Arte n’est qu’une chaîne schizophrène ! Elle fait mine de dénoncer le complot de l’establishment d’un côté, au moyen du divertissement, et de l’autre, par son traitement de l’information, elle s’incline devant ce Léviathan. Ce qui est sûr, c’est que, passée la Manche, la BBC n’est plus ce qu’elle était.¾

 

Photo d’illustration : The Hour, Courtesy Kudos Film & Television Ltd – © BBC

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