Folie

L’histoire nous fait de ces pieds de nez ! Au vingtième siècle, les années 20 ont été surnommées les années folles. On l’impute au fait que le mot d’ordre durant cette époque était la fête. J’ignore si les dépressions qui eurent cours en Allemagne, aux Etats-Unis ou en France, relevaient de la fête, mais passons. Un siècle plus tard, année pour année, a débuté en 2020 une nouvelle décennie qu’on peut, d’ores-et-déjà, qualifier de folle. Les années 20 du vingt-et-unième siècle demeureront à coup sûr comme de véritables et nouvelles années folles. A titre d’illustration, auriez-vous imaginé qu’un jour un corniaud de maire décide de changer le nom de sa ville de Pantin en Pantine, pour ne pas désespérer Fantine, Christine ou Géraldine ?

Sciences Po était une école prestigieuse, avant qu’elle ne sombre sous l’idéologie woke. Une péripétie, au sein de son corps professoral, vient de l’illustrer. Sous le bandeau Le wokisme a-t-il déjà gangrené Sciences Po Paris ?, CNews recevait une professeure de danse de cette école, où elle avait exercé jusque là en donnant pleine satisfaction. Cependant, l’enseignante est maintenant licenciée pour cause de discrimination. Que s’est-il passé ?

Un certain François Braun, ministre de son état, qui partage son patronyme avec une certaine Eva et peut-être plus qui sait, s’est fendu d’un tweet lunaire. Le voici : « Si, comme moi, vous avez vécu les premiers pas de l’Homme sur la Lune en direct, il est temps de réaliser votre nouvelle dose de rappel contre le Covid, afin de rester protégé. » Une photo explicite (cf. photo d’illustration) accompagne le message. Quant à moi, elle me laisse perplexe. Serait-on entré dans une ère de folie douce ou quoi ? Quel rapport peut-il bien exister entre le fait d’avoir vécu ce moment historique et celui d’aller faire ses rappels de vaccins ? La corrélation m’échappe. Car enfin, jusqu’à présent, jamais il n’est venu à l’esprit de nos politiques de nous faire le coup avec les vaccins de la rougeole ou des oreillons. Alors ?

Face à la déferlante covid, deux attitudes diamétralement opposées se sont cristallisées. Soit l’on faisait une confiance aveugle au discours convenu, soit l’on essayait de comprendre avant tout le phénomène en cours. Comprendre est le maître mot. Le terrain psychologique de chacun est bien sûr à prendre en compte, mais laissons-le de côté. Et demandons-nous simplement pourquoi certains ont préféré chercher à comprendre par eux-mêmes plutôt qu’à avaler les élucubrations télévisuelles.