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Un Donald qui n’a rien de Trump

Le 18/01/2024

Dans Actualités

La semaine dernière, une passe d’armes s’est déroulée sur le plateau de Pascal Praud. A sa grande surprise, le très policé Gérard Carreyrou s’est rebellé contre la tyrannie européenne et le tournant totalitaire que prend l’Europe à laquelle il était pourtant si favorable. Une Europe emmenée par des figures non élues et qui ne tiennent aucun compte de l’avis des peuples. Aussitôt applaudi par Marie-Estelle Dupont, Gérard Carreyrou a néanmoins trouvé sur sa route le mondialiste de service. Alors que d’habitude ils chassent en meute, les mondialistes n’étaient représentés, pour une fois, que par un seul des leurs. Et cette fois il s’agissait de l’obscur Philippe Guibert, qu’un bandeau a présenté comme enseignant-consultant. Vu son manque d’arguments et sa façon de passer outre ceux d’en face, il ne fournit qu’une piètre prestation.

Le faux intellectuel a voulu donner une leçon de totalitarisme. Hélas pour lui, il n’a fait que recycler l’argument éculé de monsieur tout le monde, à savoir que, si vous voulez taxer un régime de totalitaire, regardez plutôt du côté de la Corée du Nord ou bien, dans l’histoire, du côté de l’Allemagne nazie ou de feue l’Union soviétique. L’Europe ne mériterait en rien l’infâme épithète. Argumentation faiblarde s’il en est. S’il veut parler des nazis, eux aussi ont débuté en jouant le jeu parlementaire, celui de la voie démocratique, mais pour combien de temps. Or aujourd’hui c’est précisément ce que nous constatons avec des institutions censées être démocratiques mais qui spolient les peuples des moyens de se gouverner eux-mêmes et décident à leur place. Le pouvoir est confisqué. Les contre-pouvoirs n’existent plus. On l’a vu, durant le covid, à la désertion du Conseil Constitutionnel. Bref tout est parti à vau-l’eau, n’en déplaise au valet Guibert. Mais même concernant l’emblème du totalitarisme, c’est-à-dire les camps de concentration, le goulag… eh bien nous avons été très proches en 2021 d’y sombrer. Et rien ne nous dit que nous en sommes définitivement sortis. Dois-je rappeler les projets de ville-prison ? Mais j’en veux surtout pour preuve ce qui s’est passé dans divers pays occidentaux comme le Canada, l’Australie ou les Etats-Unis, au cœur desquels nous avons assisté au montage de camps d’internement à la chinoise, suivi d’incarcérations sous prétexte de non-conformité à la loi covid du pays. Ce fut en particulier le cas en Australie. Le Canada prit un chemin identique et en Amérique des camps FEMA furent bâtis dans la même optique. Ce petit rappel pour rafraîchir la mémoire du sieur Guibert. Le vent ayant tourné au fil de la campagne de vaccination, cette politique totalitaire s’est émoussée. Pour autant elle a existé. Personnellement je n’ai pas oublié. J’en ai encore froid dans le dos. Quant au passe sanitaire, s’il n’instituait pas la ségrégation que faisait-il un peu partout ? On sait officiellement que les motifs avancés ne furent qu’un énorme bluff, que les gouvernements le savaient pertinemment et qu’ils agissaient dans le cadre de leur projet mondialiste. Alors, monsieur le domestique de la caste, affûtez mieux vos arguments la prochaine fois. Vos jérémiades ne trompent personne, et votre défense du système oligarchique ne reflète sûrement que votre propre intérêt. Car un esprit libre et honnête, tel celui de Carreyrou, aurait abondé dans son sens sans la moindre hésitation.

Les européistes, qui ne veulent surtout pas consulter les peuples, que ce soit sur le climat, sur la guerre ou sur l’économie, perpétueront leur narratif usé jusqu’à la corde. A la fin seuls suivront les vendus, ceux qui y trouvent leur intérêt et non celui du pays, intérêt idéologique ou intérêt financier.

Mais, pour répondre plus complètement à ce cuistre de Guibert, un exemple récent dont personne ne semble s’être emparé pour le lui renvoyer à la face, est celui de la Pologne. Ce qui s’y est déroulé depuis le mois dernier va nous offrir un argument cinglant à rétorquer à ce pâle personnage qui feint de croire aux fondements démocratiques de l’Europe de Von der Leyen.

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En décembre dernier, la Diète, l’Assemblée nationale polonaise, élisait son premier ministre. Une figure bien connue de l’européisme, l’euro-gaga Donald Tusk. 248 députés de la Gauche, du Centre (Coalition civique) et de la Troisième voie (Chrétiens-démocrates) portaient leur suffrage sur son nom contre 201 députés de Droit et Justice (PiS) et de la Confédération (que les mainstream qualifient d’extrême-droite selon une sale habitude bien connue). Semblable au bloc tricolore derrière Scholz dont on mesure l’impopularité à l’heure actuelle, cette coalition a ainsi mis fin au gouvernement nationaliste, au pouvoir depuis 2015. Le camp européiste s’est évidemment réjoui de retrouver un allié à l’est de l’Europe où se joue une partie de plus en plus compromise en Ukraine. Tusk a reçu les félicitations du camp mondialiste, de Von der Leyen à Zelensky, en passant par Lech Walesa. Ironie de l’histoire, le syndicaliste iconique qui aura sorti son pays d’un totalitarisme, le communisme, aura ensuite travaillé à le plonger dans un autre, le mondialisme.

Aussitôt intronisé, Tusk va se montrer un pro-UE aussi acharné qu’il est possible en prenant des mesures symboliques comme nommer un militant LGBT ministre de la Famille ou en se rapprochant de Zelensky. Mais c’est sur un autre terrain qu’il va s’illustrer dès ses premiers jours en fonction. Un terrain sur lequel, monsieur Guibert, on peut juger des travers totalitaires d’un régime. Je veux parler de la mainmise du pouvoir sur les médias. En l’occurrence, Tusk va fermer les chaînes de télévision publiques, qui se manifestaient surtout par leur hostilité à l’Europe. Il faut dire qu’elles n’étaient pas tendres, à l’opposé de ce qui se passe en France, avec les européistes. L’autocrate Tusk, qui serait un démocrate à en croire tous les Guibert de ce monde, a limogé des directeurs de l’information et des journalistes pour s’être montré trop polono-polonais. Il a envoyé la police effectuer une descente musclée contre la chaîne d’information publique TVP. Les craintes de voir Tusk museler la presse d’opposition ne se sont donc pas fait attendre. Les leaders du PiS ont alors manifesté devant le siège de TVP, parlant de coup d’Etat de la part de Tusk. « Nous expérimentons une situation où les médias indépendants se voient priver de leur indépendance. Aujourd’hui la démocratie en Pologne est en grave danger. » Voilà ce qu’a déclaré l’ancien premier ministre Mateusz Morawiecki (PiS). Ce qui a rappelé à certains observateurs l’introduction de la loi martiale en 1981. Cette fois, c’était le régime communiste qui manœuvrait pour brimer les aspirations à la démocratie. A l’époque aussi le gouvernement avait fermé des programmes télé et licencié des dizaines de journalistes.

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L’ancien ministre de l’Education a déclaré de son côté qu’il s’agissait «  de la prise de pouvoir la plus brutale jamais vue dans l’UE, le gouvernement ayant recours à la force, agressant les députés et fermant les médias qu’il n’aime pas ». L’actuel ministre de la Culture a quant à lui assumé son rôle de Beria en limogeant les PDG de TVP, de la Radio polonaise et de l’Agence de presse polonaise ainsi que les conseils d’administration de ces organismes pour les remplacer par des hommes à sa botte. Bartlomiej Sienkiewicz a osé justifier ces mesures afin de « restaurer l’impartialité et la crédibilité des médias publics ». Extraordinaire langue de bois d’un despote commettant son forfait. Et un despote droit-de-l’hommiste, s’il vous plait ! Qu’est-ce, monsieur Guibert, si ce n’est une mesure anti-démocratique ? Dites-le-moi ! Comment qualifier cette descente de force dans les médias ? Il va vous falloir beaucoup plus de subtilité pour nous faire passer cet acte pour démocratique. Je rappelle à ce représentant des « élites » européistes qu’en Allemagne, en 33, à l’accession d’Hitler, les premiers à faire les frais de l’instauration de la dictature nazie furent les journaux hostiles. Je prends cet exemple parce que Guibert a cru bon de rappeler que la notion de totalitarisme avait été conçue par Hannah Arendt à partir des exemples nazi et soviétique. Eh bien s’il n’y a pas similitude au moins sur ce point précis, dites-moi ce qui se passe alors dans la belle Pologne des euro-gagas. Rappelons aussi qu’en France Macron, qui peut compter sur l’ensemble des mainstream par l’argent, a fait fermer RT et Spoutnik. Toujours au nom de la liberté de la presse !

Pour se justifier le ministre de la Culture aurait pu arguer que, pendant les huit années de pouvoir nationaliste, les médias publics étaient devenus un relais du gouvernement. Mais ce n’est pas ce qu’il a fait. Non. Il a évité de le faire pour ne pas qu’on lui retourne son accusation.

On voit donc les similitudes entre la détermination violente des totalitarismes nazi et communiste à faire taire les voix dissidentes et la résolution de Donald Tusk et sa coalition de gauche, tout aussi violente et illégitime, à confisquer le débat à leur avantage et à celui de l’Europe de Von der Leyen. Alors oui, monsieur Guibert, elle est belle votre vision de la démocratie à la sauce UE. Vous osez dire qu’il ne s’agit pas de totalitarisme ? Alors qu’est-ce… ? Relisez votre Hannah Arendt et parlez-en à Ariane Bilheran avant de travestir le réel. Une vraie spécialiste, elle ! Là encore, vous tenez le même discours que celui de tous les européistes qui disent agir au nom de la liberté d’expression tout en la séquestrant ! Combien de temps ce paradoxe va-t-il pouvoir durer ? Autre exemple des plus actuels, la Hongrie pourrait bientôt être privée de son droit de vote au Conseil de l’UE, suite aux manigances d’un eurodéputé finlandais, probablement lui aussi en mission commandée pour torpiller l’empêcheur de tourner en rond qu’est Orban. Je suppose qu’il s’agit là encore d’une mesure pour la liberté d’expression et celle du peuple hongrois, n’est-ce pas Philippe Guibert ?

Mais pour revenir à Gérard Carreyrou, lui qui a ouvert les yeux tardivement mais qui a ouvert les yeux en fin de compte, une chose qu’il a lâchée dans le brouhaha de la conversation m’a interpelé. Il a observé que des millions de français avaient également ouvert les yeux sur les instincts totalitaires de l’Europe et comme lui en avaient fini avec elle. Ainsi que le disent les patriotes, n’est-ce pas le Grand Réveil !¾

 

Photo d'illustration : Donald Tusk

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