L’ancien ministre de l’Education a déclaré de son côté qu’il s’agissait « de la prise de pouvoir la plus brutale jamais vue dans l’UE, le gouvernement ayant recours à la force, agressant les députés et fermant les médias qu’il n’aime pas ». L’actuel ministre de la Culture a quant à lui assumé son rôle de Beria en limogeant les PDG de TVP, de la Radio polonaise et de l’Agence de presse polonaise ainsi que les conseils d’administration de ces organismes pour les remplacer par des hommes à sa botte. Bartlomiej Sienkiewicz a osé justifier ces mesures afin de « restaurer l’impartialité et la crédibilité des médias publics ». Extraordinaire langue de bois d’un despote commettant son forfait. Et un despote droit-de-l’hommiste, s’il vous plait ! Qu’est-ce, monsieur Guibert, si ce n’est une mesure anti-démocratique ? Dites-le-moi ! Comment qualifier cette descente de force dans les médias ? Il va vous falloir beaucoup plus de subtilité pour nous faire passer cet acte pour démocratique. Je rappelle à ce représentant des « élites » européistes qu’en Allemagne, en 33, à l’accession d’Hitler, les premiers à faire les frais de l’instauration de la dictature nazie furent les journaux hostiles. Je prends cet exemple parce que Guibert a cru bon de rappeler que la notion de totalitarisme avait été conçue par Hannah Arendt à partir des exemples nazi et soviétique. Eh bien s’il n’y a pas similitude au moins sur ce point précis, dites-moi ce qui se passe alors dans la belle Pologne des euro-gagas. Rappelons aussi qu’en France Macron, qui peut compter sur l’ensemble des mainstream par l’argent, a fait fermer RT et Spoutnik. Toujours au nom de la liberté de la presse !
Pour se justifier le ministre de la Culture aurait pu arguer que, pendant les huit années de pouvoir nationaliste, les médias publics étaient devenus un relais du gouvernement. Mais ce n’est pas ce qu’il a fait. Non. Il a évité de le faire pour ne pas qu’on lui retourne son accusation.
On voit donc les similitudes entre la détermination violente des totalitarismes nazi et communiste à faire taire les voix dissidentes et la résolution de Donald Tusk et sa coalition de gauche, tout aussi violente et illégitime, à confisquer le débat à leur avantage et à celui de l’Europe de Von der Leyen. Alors oui, monsieur Guibert, elle est belle votre vision de la démocratie à la sauce UE. Vous osez dire qu’il ne s’agit pas de totalitarisme ? Alors qu’est-ce… ? Relisez votre Hannah Arendt et parlez-en à Ariane Bilheran avant de travestir le réel. Une vraie spécialiste, elle ! Là encore, vous tenez le même discours que celui de tous les européistes qui disent agir au nom de la liberté d’expression tout en la séquestrant ! Combien de temps ce paradoxe va-t-il pouvoir durer ? Autre exemple des plus actuels, la Hongrie pourrait bientôt être privée de son droit de vote au Conseil de l’UE, suite aux manigances d’un eurodéputé finlandais, probablement lui aussi en mission commandée pour torpiller l’empêcheur de tourner en rond qu’est Orban. Je suppose qu’il s’agit là encore d’une mesure pour la liberté d’expression et celle du peuple hongrois, n’est-ce pas Philippe Guibert ?
Mais pour revenir à Gérard Carreyrou, lui qui a ouvert les yeux tardivement mais qui a ouvert les yeux en fin de compte, une chose qu’il a lâchée dans le brouhaha de la conversation m’a interpelé. Il a observé que des millions de français avaient également ouvert les yeux sur les instincts totalitaires de l’Europe et comme lui en avaient fini avec elle. Ainsi que le disent les patriotes, n’est-ce pas le Grand Réveil !¾
Photo d'illustration : Donald Tusk