Le résultat est que, à des degrés divers, notre perception de la réalité est foncièrement perturbée. Qu’on le veuille ou non, en effet, nous avons tous été infectés peu ou prou par le phénomène de contagion délirante qui persiste depuis le covid. Sinon, comment expliquer que le wokisme, cette démence collective, ait pris ses quartiers en France aussi facilement ? Nous sommes encore et toujours plongés dans un fatras de mensonges puants, une atmosphère de grande déroute mentale. Parmi ceux qui ont cru au discours officiel, certains en sont revenus mais n’en tirent pas les conclusions. D’autres s’en désintéressent par manque de volonté d’y voir clair. Quant aux complotistes, depuis l’accession de Trump au pouvoir en janvier 2025, un grand trouble les gagne. L’idée fait son chemin que son retour ne signerait pas automatiquement la chute fracassante du mondialisme. Ce sont ceux que les optimistes indécrottables nomment les pilules noires. Mais leur questionnement mérite certainement mieux comme réponse qu’un qualificatif désobligeant à leur endroit. Ils ont de bonnes raisons de manifester du pessimisme. Eux ne sont pas dans une attente messianique vis-à-vis de Trump.
De ne plus croire en rien à se moquer de tout, il n’y a qu’un pas, et beaucoup l’ont franchi, de guerre lasse. C’est un constat que nous faisons, de Charlotte d’Ornellas à Béatrice Rosen. Réagissant au scandale des eaux en bouteille Perrier que l’Etat et Nestlé ont voulu dissimuler, celle-ci avoue son désarroi et son incompréhension de l’attitude de ses compatriotes : « Un scandale par jour, mais rien ne se passe sur rien. C’est hallucinant le niveau d’apathie des gens de ce pays. Les éborgnements des gilets jaunes : rien. Les mensonges pendant le covid : rien. Les scandales de l’escrologie qui détruit le pays : rien. Les ingérences de l’UE : rien. Etc., etc. Désespérant. » Oui, il est désespérant de constater l’apathie des uns, surtout quand les autres défaillent gravement. Voyons qui parmi ces « autres ».
Débutons par le camp le moins atteint psychologiquement. Et par l’un de ses commentateurs, Alexis Cossette. Eh bien même lui, au fil de ses webjournaux, a montré des signes inquiétants de déraison. Lors du dernier d’entre eux intitulé Donald d’Arabie, il se laisse aller à l’euphorie. Non seulement il donne au voyage de Trump dans la péninsule arabique plus d’importance qu’il ne mérite, mais encore il en conclut que la paix est en bonne voie au Moyen-Orient. Que c’est aller vite ! Encore une fois, il élude toutes les sources de conflit dans la région, ne prononçant jamais le mot islam et il prétend que la paix est en bonne voie du seul fait de ce voyage. Qu’il s’illusionne ! Pour lui, seule la présence de Netanyahu et d’Israël reste à éradiquer, mais il ne le dit pas ainsi évidemment. Syndrome de celui qui s’est fait attaquer sur les réseaux sociaux pour avoir critiqué des musulmans lors de l’affaire du boxeur algérien et avoir été accusé de soutenir un temps Israël. Mais là ne s’arrêtent pas les finasseries de Cossette. Il est sujet au cherry picking, à savoir qu’il ne glane que les informations qui étayent sa démonstration, laissant de côté les autres. Quand des déclarations de Trump vont dans le bon sens, il les prend au sérieux, et s’appuie dessus. Lorsqu’elles desservent son argumentation, il tourne en dérision ceux qui y attachent de l’importance. Comment continuer alors à le suivre ! Il refuse de voir les difficultés rencontrées par l’équipe Trump et le fait que ce dernier ne l’emporte pas toujours dans ses combats. La paix entre la Russie et l’Ukraine, que je sache, n’est pas encore signée au bout de quatre mois d’administration Trump ! N’était-ce pas lui qui se faisait fort pourtant de la stopper au plus vite ? C’était sans compter, il faut le reconnaître, avec les forces funestes du mondialisme encore vivaces. Trump ne dispose donc pas de tous les moyens de pression nécessaires, comme voudraient le faire croire certains de ses partisans.
Une autre figure de la résistance, Florian Philippot, m’a également sidéré. Commentant le second tour de l’élection présidentielle roumaine, il a eu le toupet de déclarer que ce tour avait été marqué par la fraude. Ce n’est pas que la fraude n’ait pas eu lieu. Le même renversement de score suspect qu’à la présidentielle américaine de 2020 s’est effectivement produit au cours de la soirée électorale au détriment de Simion, le remplaçant de Georgescu. Mais lorsque la chose arrive dans son propre pays, et on se souviendra tous de ce qui s’est déroulé au soir du second tour de la présidentielle française de 2022 lorsque Marine Le Pen a perdu d’un coup un million de voix, Philippot ne trouve rien de mieux à dire devant ses troupes qu’aucune fraude n’est à déplorer ! Pire, il tance son public pour qu’il renonce à accuser la macronie de fraude électorale. Ce timoré a vraiment de l’aplomb. Quand le problème touche la France et qu’il lui faut avoir du courage pour le dénoncer, il est aux abonnés absents. Il ne retrouve sa témérité qu’une fois que le problème touche une lointaine contrée où on attend rien de lui. Par ailleurs, comme le remarque Pierre Cassen, lui aussi ne fait pas montre d’une grande audace face à l’islamisme conquérant. Et, comme on vient de le voir, son opposition à Macron est certes réelle, mais, avec des opposants politiques comme lui, Macron ne risque pas de quitter l’Elysée.
En revanche, je ne m’attarderai pas sur les plateformes comme GPTV qui sombrent dans l’antisémitisme ou l’Alliance Humaine 2020 dont le compte Telegram a été fermé aux publications de ses abonnés, peut-être suite à ce qu’il était devenu. D’une agora pour anticovidistes, il avait viré en forum pour antisionistes et agents de l’Islam. Voilà ce qui arrive aux antimondialistes qui écoutent trop les sirènes de Gaza sans rien connaître de l’Histoire. Ils se perdent eux-mêmes.
Du côté mondialiste maintenant, Keir Starmer a fait dernièrement volte-face sur l’immigration, osant dire qu’il craint que la Grande Bretagne ne devienne « une île d’étrangers » au rythme où va l’immigration. Cri d’alarme d’un fieffé tartufe ! La faute à qui ?, a-t-on envie de lui jeter à la figure. Un dernier scrutin catastrophique doit être pour quelque chose dans ce revirement. Cependant, dans la stratégie du « en même temps », feindre de reculer fait partie du stratagème. Après ça, les électeurs anglais auront une vision encore plus confuse de ce qui leur arrive. Ils seront décontenancés et risqueront de finir par se désintéresser du sort de leur pays.