Le journalisme de cour à la dérive

Le 03/02/2024

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« L’Europe a tué l’agriculture française. Les français découvrent les folies normatives de cette UE, les dingueries écologiques et le pouvoir exorbitant de Bruxelles. Tout ça s’est fait dans le dos des français avec la complicité, la lâcheté ou l’incompétence des gouvernements […] La France est malade, l’Europe est malade et vous avez un docteur Diafoirus [Macron] qui dit : c’est dans votre tête, vous n’avez pas compris, je vais vous expliquer. Emmanuel Macron est un européiste convaincu, un mondialiste effréné. C’est son ADN. Le réel, ce réel, n’existe pas. A marche forcée, il défendra, lui et ses amis, un modèle qui ne fonctionne pas […] [A propos des accords de libre échange avec le Mercosur en discussion] vous verrez, vous verrez, il cèdera d’une manière ou d’une autre devant Ursula Von der Leyen tout en expliquant le contraire. L’Europe s’est faite sans l’accord des peuples et parfois contre eux […] C’est tout le système qu’il faut changer… »

Ce brûlot ne sort pas de la bouche d’un obscur polémiste dans un média alternatif mais bien d’un journaliste vedette de mainstreams, à savoir Europe 1 et CNews. Elles ont été prononcées par Pascal Praud. Oui, le système est en train de craquer, dès lors que les médias ne font plus bloc comme au bon vieux temps du covid. Les réseaux sociaux d’ailleurs s’enthousiasment avec des à peine croyable ! Le fait même d’entendre parler d’européiste et de mondialiste prouve qu’on commence à mettre des mots sur les choses. En effet, faites le test. Jusqu’à présent il était rarissime d’entendre parler de mondialistes dans les mainstreams.

Europe 1 recevant Christophe Guilluy pour analyser la sécession des élites, le Monde Diplomatique en pleine contrition qui titre Soignants suspendus, autopsie d’une erreur et reconnait toute la rationalité de leurs positions, ces revirements traduisent le fait que les brèches s’élargissent de plus en plus dans la doxa entretenue jusque-là par la presse. Comme le souligne si justement Laurent Mucchielli, reste au  dinosaure de la presse d’extrême-gauche tiers-mondiste à investiguer en détail sur les raisons de l’« erreur »  et la responsabilité de celles et ceux qui l’ont activement encouragée. Une autre brèche s’est ouverte dans les colonnes du Parisien. Le journal affirmait en décembre 2021 qu’il n’y avait pas de lien direct entre vaccins et troubles du cycle menstruel. Il s’appuyait sur l’avis de l’ANSM, comme pour mieux pouvoir se dédouaner plus tard si nécessaire. Mais ne voilà-t-il pas qu’il concède en janvier 2024 que ces vaccins peuvent entraîner des troubles menstruels, reconnaissant que de nombreuses femmes ont fait état de perturbations dans leurs cycles. Et l’étude qui le prouve est française, de surcroît.

Cependant la mafia médiatique tient encore bon la barre. La smala Duhamel occupe toujours le terrain et compte bien continuer de servir la soupe à la macronie. Seule la chute du régime, par la force de l’argent ou par celle du pouvoir, pourra les chasser de nos écrans.

Outre Manche, le symbole des symboles, la BBC, n’est pas épargné par le flot de critiques. Au cours des auditions de la commission d’enquête britannique sur le covid, l’épidémiologiste et conseiller du gouvernement Mark Woolhouse a reproché à la BBC d’avoir « à plusieurs reprises rapporté [en 2020] des décès ou des maladies rares chez des adultes en bonne santé comme s’il s’agissait de la norme ». La BBC a été, pour ainsi dire, autorisée à amplifier le risque inhérent au covid par la désinformation afin de gagner le soutien du public aux mesures de confinement. On le sait par une enquête du Telegraph, les journalistes de la BBC ont vécu dans un climat de peur à l’époque et ceux qui remettaient en question les confinements étaient ouvertement raillés.

Toutes les problématiques, et pas seulement la pandémie, mises en avant par le mondialisme et alimentées par les médias, se cognent aujourd’hui au réel. Par exemple, le prolifique journaliste anglo-saxon Alex Newman a admis que le discours de l’urgence climatique avait du plomb dans l’aile suite à de nouvelles études toutes concordantes qui confirment qu’il n’a pas lieu d’être. Le narratif climatique périclite. «  Je pense que le barrage est enfin en train de craquer », a-t-il dit.

Mais en dehors de ces signes précurseurs de délabrement du complexe médiatique mondialiste, un témoignage éclaire encore mieux l’état dans lequel il se trouve, en particulier aux Etats-Unis. La très représentative Taylor Lorenz du Washington Post s’est expliquée sur sa détresse. Le mieux est de lui donner la parole et d’apprécier l’ampleur du spleen médiatique yankee. Ce qui ressortira de son témoignage est qu’une déroute sans précédent frappe le secteur du journalisme mainstream.

« L’industrie du journalisme est aujourd’hui en pleine chute, déballe-t-elle. Le Los Angeles Times a licencié 115 employés. Ils ont licencié l’ensemble de leur bureau à Washington en année d’élection […] Mais ce qui est vraiment grave c’est que cela fait des mois et des mois que l’industrie des médias licencie. Des dizaines de milliers de journalistes ont été licenciés en fait au cours de l’année. Les grandes compagnies comme BuzzFeed News ont complètement arrêté leurs opérations. Time Magazine a aussi licencié beaucoup de monde… L’écosystème des médias numériques, que moi-même et beaucoup d’autres journalistes avons créé, a été complètement évidé. Et ce n’est pas seulement des sites de médias numériques. Les médias locaux ont été oblitérés. L’industrie du journal est cruelle. Les radios sont pour ainsi dire mortes… En même temps des centaines de travailleurs à Condé Nast, l’entreprise parentale de presque tous les magazines, de GQ à Vogue, au New Yorker, à Vanity Fair, sont sur le point de se mettre en grève parce qu’ils sont aussi en train d’être arrêtés. Même les médias nationaux qui sont dominés par des milliardaires comme le Washington Post, où je travaille, et l’Atlantic, où j’ai travaillé, ont été arrêtés. » La journaliste vedette se plaint ensuite que le métier ne rapporte plus comme avant. Qu’il n’est plus aussi attractif pour un débutant. Et elle achève par cette réflexion : « Je ne crois pas que les gens comprennent à quel point le monde serait mauvais sans les journalistes ». Mais précisément ma cocotte, serait-on tenté de lui rétorquer, le monde est devenu ce qu’il est, mauvais et cruel, parce que ceux qui portent le nom de journalistes ont décliné les obligations qui vont de pair, celles d’instruire le monde en disant le vrai et le réel, en dépit de leurs préjugés, et non pas en rabâchant la parole totalitaire que leur dictent leurs milliardaires de patrons. Alors que la diva de la presse mainstream ne s’étonne pas du résultat. Elle est elle-même à l’origine de son propre malheur et a largement contribué à faire le nôtre. Qu’elle y songe, quand elle aura fini de ne penser qu’à sa petite personne !

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Aujourd’hui la désaffection des mainstreams le doit moins au remplacement de ses journalistes par l’IA qu’au divorce d’avec le peuple. Les journalistes et les hommes politiques sont au demeurant les personnes dont la population américaine se défie le plus. Ceci explique cela.

De son côté, la France se situe en tête des pays européens à se montrer allergique à ses journalistes maintreams. Aussi certains comme AuBonTouiteFrançais se sont lancés dans le sarcasme et la moquerie. Le journalisme mainstream n’est plus en effet qu’un journalisme de cour. Ces faux journalistes ne font plus que des ronds de jambe devant le pouvoir auquel ils sont en outre de plus en plus associés. Désormais ils le flattent sans aucune décence. D’où le trophée de la serpillère d’or qu’AuBonTouiteFrançais a décidé d’attribuer au plus flagorneur d’entre eux. Quatre de nos plus grands faux journalistes mais authentiques collabos ont décroché la timbale : Christophe Barbier, Ruth Elkrief, Patrick Cohen et Apolline de Malherbe. Ils sont parvenus en demi-finale de la compétition. Il est dommage que David Pujadas, qui a su se fendre d’un tweet dithyrambique concernant Attal et son discours de politique générale, n’ait pas été nominé pour son obséquiosité. Quoiqu’il en soit, gloire aux heureux lauréats. Vous entrerez sûrement dans les livres d’histoire aux côtés d’autres voix de la collaboration, à l’exemple de celles qui aboyaient à Radio-Paris, comme cette charogne de Philippe Henriot. Vous, en plus risibles.¾

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