Le blues du complotiste

Le 19/11/2023

Dans Actualités

Un grand désarroi traverse le monde de la résistance, alors que sa cause n’a jamais remporté autant de victoires. Peut-être est-ce dans la logique des choses. A mesure que ses membres, venus de tous les horizons, se sont coalisés, d’autres problématiques sont revenues sur le devant de la scène et ont fait ressortir les clivages mis sous le boisseau depuis 2020. En fait, il arrive aux complotistes ce qui est arrivé aux Gilets Jaunes. Le monde de la résistance se giletjaunise.

Sans une bannière fédératrice, ce sort est inéluctable. Car il se trouve toujours une grande cause  à propos de laquelle vous ne serez pas d’accord avec un autre résistant ? Mais alors pas du tout. Le fractionnement, façon puzzle, de la dissidence ira alors croissant. Et le vague à l’âme avec. A moins qu’un fédérateur ne gomme ces fractures, un temps au moins, la zizanie s’installera. Précédemment, il me semble avoir mis en exergue l’aveuglement à un autre totalitarisme que le mondialisme, à savoir l’islamisme. Avec les événements du Moyen-Orient, les divergences dans la résistance se sont accentuées, latentes et à peine perceptibles qu’elles étaient jusqu’ici. Se rajoutent les bisbilles lamentables du camp souverainiste entre Asselineau et Philippot… et le tableau devient affligeant.

Quelle formes la division prend-elle, et ce depuis des mois ?

Eh bien d’abord elle consiste en un dénigrement de son propre camp, se greffant aux calomnies en provenance de l’establishment. Ainsi en a-t-il été des attaques contre France Soir. Et elles se sont exercées au motif que le directeur Xavier Azalbert et son équipe joueraient un jeu trouble. Autrement dit qu’ils n’étaient pas assez offensifs et que des soupçons de lâcheté pesaient sur eux. L’engagement du journal, notamment au sujet du covid, plaide largement en sa faveur et dément ces insinuations. Hier encore Azalbert poursuivait le ministre de la Santé en justice pour tentative d’escroquerie au consentement. Celui-ci avait osé affirmer que les vaccins étaient efficaces et sans effets secondaires ! Si on va par là, les détracteurs de France Soir pourraient être eux-mêmes soupçonnés d’avoir fait le jeu du système. Qu’ont-ils réalisé de leur côté pour juger ainsi France Soir, l’un des rares médias à avoir fait preuve d’intégrité ?

Mais les attaques ont été le plus souvent ad hominem, par exemple contre Alexandra Henrion-Caude ou Didier Raoult. Plutôt que de dénoncer sans relâche les coupables notoires, ils préfèrent jeter le discrédit sur des figures historiques de la résistance. S’ils cherchaient la division, ils ne s’y prendraient pas autrement. Il sera toujours temps de régler les comptes après la bataille. En outre, Henrion-Caude est plus que jamais ostracisée par les médias, en atteste sa dernière déconvenue avec son éviction de l’émission de Christine Kelly. Quant à Raoult, il a été critiqué pour ne pas s’être élevé assez tôt contre les vaccins covid. Lorsqu’on sait les menaces qu’il a subies et lorsqu’on imagine les pressions auxquelles sa famille a dû être soumise, on peut d’avance l’en excuser. Sur l’essentiel, il a tenu bon avec une opiniâtreté exemplaire. Et l’essentiel repose dans les soins qu’il a su prodiguer et dans le maintien de ses positions éthiques.

L’ancien animateur Karl Zéro, qui a rejoint fraîchement la résistance mais lutte depuis longtemps contre la pédocriminalité, est intervenu récemment dans Bistro Libertés. Lui aussi tombe dans ce travers de la discorde. Interrogé sur le trafic sexuel d’enfants, non seulement il n’évoque pas les crimes des Clinton ou d’Obama en lien avec la pédophilie, mais le seul homme politique qu’il cite pour un passé supposé trouble, c’est Trump ! C’est-à-dire celui sous le mandat duquel l’affaire Epstein et ses ramifications ont été dévoilées, celui qui en a fait son cheval de bataille depuis le début de sa vie politique. Par de tels propos, Zéro ne fait que recycler des rumeurs sans fondement. Trump n’a pas attendu Karl Zéro. Si ce dernier avait entendu ses discours et s’était informé de ses actions, il se serait évité un faux pas. Mais un vieux réflexe de gauchiste ou d’histrion des plateaux tv l’a probablement trahi, qui l’empêche à la fois de louer le personnage de Trump et d’évoquer les crimes de ses adversaires.

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Parler des clivages de la résistance, c’est immanquablement parler d’opposition contrôlée. Le mot est lâché. Tout le monde ne parle plus que de cela. Les complotistes voient des opposants contrôlés partout, des infiltrés à tous les coins de rue, démontrant surtout qu’il n’y a pas beaucoup de place non plus dans leur esprit pour le débat. Et comme certains s’imaginent plus fins que d’autres, ils essaient de prouver que l’opposition contrôlée n’est pas seulement formée d’infiltrés. Que l’opposition contrôlée compte volontiers des gens sincères, mais dont les interprétations font fausse route. Est-ce pour cela qu’on se permet de douter de leur probité ? Nous en avons eu un exemple au cours de l’émission de JSF-TV « Du 11 septembre au covid, le contrôle de l’opposition » qui recevait K-J et Jeanne Traduction. K-J est un ingénieur de formation qui a repris les travaux du Dr Judy Wood sur la description technique de la chute des Tours jumelles, le 11 septembre 2001. Ses investigations ont amené Judy Wood à considérer que l’on n’avait pas affaire à une démolition contrôlée conventionnelle, comme avec des explosifs, la thèse communément privilégiée, mais à une tout autre technologie de type fusion à froid. Ce débat d’experts n‘est pas sans intérêts, puisqu’il nous éclaire sur ce qui s’est réellement passé le 11 septembre et sur les moyens employés pour abattre les tours. Mais, dans cette émission, tous ceux qui doutent de la version de Judy Wood sont stigmatisés par K-J, dont le célèbre Alex Jones qui se voit relégué au statut d’opposant contrôlé. Etant personnellement captivé par les explications du Dr Wood popularisées par K-J, je trouve néanmoins ses procédés de déconsidération contre-productifs et désobligeants. Même si Alex Jones avait tort, il n’en reste pas moins une des figures historiques de la réinformation, et à ce titre ne mérite nullement une telle disqualification. Se tromper de bonne foi dans un débat loyal ne fait pas de vous un serviteur du système. Sinon nous le serions tous, nous qui nous sommes forcément trompés au moins une fois dans l’une de nos interprétations. Car qui oserait prétendre avoir tout saisi de ce qui se passe actuellement ?

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La résistance, on ne peut que le déplorer, se déchire, à propos de tout et de rien. C’est à qui lavera plus blanc que blanc. Mais cette course à la pureté ne nous mènera nulle part. Dans le même ordre d’idées, la critique du film Sound of freedom par Kla-tv m’a laissé un goût amer. Je tiens à préciser toute la considération que j’ai pour cette chaîne. Pourtant, même après avoir passé au crible de son analyse le film, ses acteurs et son producteur, avoir semé le doute sur eux, qu’a prouvé Kla-tv ? Oui, le film ne va pas suffisamment en profondeur et ne mouille pas assez l’élite pédophile qui s’adonne à des penchants criminels. Mais pour ce qui est du réveil des consciences sur un phénomène dont on ne parlait plus depuis Marc Dutroux, Sound of freedom fait le job.

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On se demande toujours quel crédit accorder à de tels articles

Je crois plutôt que le monde de la résistance est déboussolé lui aussi, à l’image du reste de la population. Il ne sait plus à quel saint se vouer. Trop de mesures liberticides, trop de corruption, trop de guerres, trop de faits irrationnels, trop d’incompréhensions, trop d’opérations sous faux drapeau, trop de trahisons, trop de retournements de veste ont eu raison de nous. Le monde a sombré dans la déraison ! Malgré la perte de sens de ce déluge d’événements, les apparences n’évoluent pas. Sous les cataractes d'informations, le roc de ce monde totalitaire se dresse telle une forteresse. Les mondialistes restent aux manettes, en dépit de comportements qui nous auraient paru intenables hier encore. Rien ne semble pouvoir déboulonner l’oligarchie. Le mal continue de s’enraciner un peu partout. La contestation a beau s’intensifier, comme en Espagne, rien n’y fait. Aucune force de raison ne parait être en mesure de briguer sa place. Des vigies comme Alexis Cossette ou le Dr Jan Harper Hayes ont beau essayer de nous remonter le moral en expliquant que Trump a la main sur les commandes de son pays ou que des tribunaux militaires se tiennent en ce moment, il n’empêche que notre quotidien est toujours régi par ceux qui ont commis l’indicible avec le codiv. Si Trump suit un plan, rien n’indique que son issue approche. En cette fin 2023, tous les signaux ont viré au rouge. Et la seule force actuelle en état de détrôner le dollar, à savoir les BRICS et les derniers adhérents à leur club, ne donne pas vraiment confiance. Reprendre les clés du monde des mains de nos bourreaux pour les livrer à des régimes autoritaires post-communistes (Russie, Chine…) et islamistes (Iran, Arabie Saoudite…) n’a rien de rassurant. Vraiment rien. Certes, selon toute probabilité, ce n’est qu’ainsi que le monstre immiscé dans nos vieilles patries occidentales pourra être terrassé, mais à quel prix ?¾

 

Photo d'illustration : © Efes

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