Sans une bannière fédératrice, ce sort est inéluctable. Car il se trouve toujours une grande cause à propos de laquelle vous ne serez pas d’accord avec un autre résistant ? Mais alors pas du tout. Le fractionnement, façon puzzle, de la dissidence ira alors croissant. Et le vague à l’âme avec. A moins qu’un fédérateur ne gomme ces fractures, un temps au moins, la zizanie s’installera. Précédemment, il me semble avoir mis en exergue l’aveuglement à un autre totalitarisme que le mondialisme, à savoir l’islamisme. Avec les événements du Moyen-Orient, les divergences dans la résistance se sont accentuées, latentes et à peine perceptibles qu’elles étaient jusqu’ici. Se rajoutent les bisbilles lamentables du camp souverainiste entre Asselineau et Philippot… et le tableau devient affligeant.
Quelle formes la division prend-elle, et ce depuis des mois ?
Eh bien d’abord elle consiste en un dénigrement de son propre camp, se greffant aux calomnies en provenance de l’establishment. Ainsi en a-t-il été des attaques contre France Soir. Et elles se sont exercées au motif que le directeur Xavier Azalbert et son équipe joueraient un jeu trouble. Autrement dit qu’ils n’étaient pas assez offensifs et que des soupçons de lâcheté pesaient sur eux. L’engagement du journal, notamment au sujet du covid, plaide largement en sa faveur et dément ces insinuations. Hier encore Azalbert poursuivait le ministre de la Santé en justice pour tentative d’escroquerie au consentement. Celui-ci avait osé affirmer que les vaccins étaient efficaces et sans effets secondaires ! Si on va par là, les détracteurs de France Soir pourraient être eux-mêmes soupçonnés d’avoir fait le jeu du système. Qu’ont-ils réalisé de leur côté pour juger ainsi France Soir, l’un des rares médias à avoir fait preuve d’intégrité ?
Mais les attaques ont été le plus souvent ad hominem, par exemple contre Alexandra Henrion-Caude ou Didier Raoult. Plutôt que de dénoncer sans relâche les coupables notoires, ils préfèrent jeter le discrédit sur des figures historiques de la résistance. S’ils cherchaient la division, ils ne s’y prendraient pas autrement. Il sera toujours temps de régler les comptes après la bataille. En outre, Henrion-Caude est plus que jamais ostracisée par les médias, en atteste sa dernière déconvenue avec son éviction de l’émission de Christine Kelly. Quant à Raoult, il a été critiqué pour ne pas s’être élevé assez tôt contre les vaccins covid. Lorsqu’on sait les menaces qu’il a subies et lorsqu’on imagine les pressions auxquelles sa famille a dû être soumise, on peut d’avance l’en excuser. Sur l’essentiel, il a tenu bon avec une opiniâtreté exemplaire. Et l’essentiel repose dans les soins qu’il a su prodiguer et dans le maintien de ses positions éthiques.
L’ancien animateur Karl Zéro, qui a rejoint fraîchement la résistance mais lutte depuis longtemps contre la pédocriminalité, est intervenu récemment dans Bistro Libertés. Lui aussi tombe dans ce travers de la discorde. Interrogé sur le trafic sexuel d’enfants, non seulement il n’évoque pas les crimes des Clinton ou d’Obama en lien avec la pédophilie, mais le seul homme politique qu’il cite pour un passé supposé trouble, c’est Trump ! C’est-à-dire celui sous le mandat duquel l’affaire Epstein et ses ramifications ont été dévoilées, celui qui en a fait son cheval de bataille depuis le début de sa vie politique. Par de tels propos, Zéro ne fait que recycler des rumeurs sans fondement. Trump n’a pas attendu Karl Zéro. Si ce dernier avait entendu ses discours et s’était informé de ses actions, il se serait évité un faux pas. Mais un vieux réflexe de gauchiste ou d’histrion des plateaux tv l’a probablement trahi, qui l’empêche à la fois de louer le personnage de Trump et d’évoquer les crimes de ses adversaires.