La planète en ébullition

Le 12/12/2024

Dans Actualités

S’il ne s’était agi d’une affaire aussi grave que l’avenir du monde, je dirais en plaisantant que c’est un sacré feu d’artifice. La planète bout de partout : Roumanie, Géorgie, Corée du Sud, Syrie… Et ce chapelet d’incendies qui s’allume actuellement est dû à un seul pyromane, l’Etat profond mondialisé sur le reculoir. Depuis qu’il s’est engagé dans un combat de titans contre la Russie, il est en position de repli. Bientôt le dos au mur. Nous allons passer en revue plusieurs points chauds du globe et constater qu’à chaque fois il fait feu de tout bois, s’exposant un peu plus chaque fois. Pour en arriver à ne plus cacher sa nature totalitaire, il faut qu’il soit aux abois. Et il l’est, n’en doutons pas, sinon Donald Trump n’aurait pas paradé à Notre-Dame sans qu’on lui conteste la vedette.

Avant d’entrer dans le détail, sachons bien, s’il y avait encore un doute, à qui nous avons affaire. Un des mieux placés pour parler du Deep State n’est autre que Kash Patel, qui devrait diriger le FBI dans la prochaine administration américaine. Compte tenu de son passé, il y a fort à parier que beaucoup de caciques vont valser. Dans son ouvrage Government gangsters, afin qu’on mesure bien le degré de détermination de ses chefs de file, il écrit : « Qu’il suffise de dire qu’il n’y a pas profondeur où ils ne descendront pas, de crimes qu’ils ne commettront pas ou de vies qu’ils ne détruiront pas pour arriver à leurs fins ». Tout est dit. Ce ne sont que des gangsters, le titre du livre est assez explicite, les pires d’entre eux, des individus sans foi ni loi que la leur.

En pratique, voilà leur mode d’action selon Kash Patel : « Le Deep State est une cabale de tyrans non élus qui pensent qu’ils devraient déterminer qui le peuple américain peut ou ne peut pas élire comme président, qui pensent que c’est à eux de décider ce que le président peut ou ne peut pas faire, et qui croient qu’ils ont le droit de choisir ce que le peuple américain peut ou ne peut pas savoir. » C’est précisément ce que nous allons voir à propos de quatre conflits qui font l’actualité et où l’élite oligarchique est à la manœuvre.

Premier feu, un pays de l’UE, la Roumanie. Le peuple y défie les euromondialistes. Son champion, Calin Georgescu, se retrouve au second tour de la présidentielle. Les sondages de l’entre deux tours le donnent largement favori face à la candidate européiste. Alors, pris de vertige, les gangsters de la Cour Constitutionnelle de Roumanie annulent le premier tour. Le prétexte ? Georgescu, qualifié de candidat pro-russe pour les besoins de leur démonstration, aurait été favorisé par une soi-disant opération d’envergure sur TikTok. Evidemment les documents du renseignement roumain supposés en attester resteront secrets et ne seront pas divulgués. Que c’est facile ! Ils usent toujours des mêmes procédés fallacieux. Quand leur adversaire Trump déclare avoir été la victime d’ingérences étrangères en 2020, preuves irréfutables à l’appui, ils ne veulent pas entendre parler de ces preuves. En revanche, lorsque leur adversaire Georgescu est sur le point de l’emporter, les mêmes inventent une ingérence russe ou chinoise, sans qu’on puisse voir une seule preuve de leurs allégations. Ce n’est encore une fois qu’un canular. On évoque aussi le fait que Georgescu soit arrêté. Tant qu’à faire ! Les têtes mondialistes entendent choisir le président de chaque pays sous leur coupe. Aussi ne veulent-elles pas que se généralise le cas Trump, que se multiplient les Trump à la présidence des états satellites. Kash Patel nous l’a dit : pour cela ils sont prêts à tout, entendez au pire. En Roumanie, ça se traduit par une annulation du vote populaire au nom de leur drôle de démocratie sans peuple.

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Deuxième feu, la Géorgie. Là-bas, le parti nationaliste au pouvoir, le Rêve géorgien, a remporté les législatives. Ce qui n’empêche pas Ursula la non élue de venir parler d’irrégularités électorales ! La walkyrie n’a pas froid aux yeux. Apporte-t-elle la moindre preuve de ce qu’elle affirme ? Absolument pas. Il faudrait la croire sur parole comme pour ses sms échangés avec Bourla qui auraient disparu. Avec les mondialistes, c’est toujours pareil. Quand on les contredit il faut apporter preuve sur preuve mais, quand ils accusent, ils déclarent avoir des preuves sans jamais les montrer. Cette fois étant prise de court, l’ombrageuse UE voudrait que le pays revote, et en attendant elle passe la main à l’intrigante CIA afin d’organiser un Maïdan à la géorgienne. Le mot est du premier ministre géorgien en personne. Il déclare que des politiciens et des bureaucrates européens ont menacé la Géorgie d’un Maïdan. Parallèlement à la suspension par la Géorgie de son adhésion à l’UE accusée de se livrer à un chantage, le Département d’Etat américain interrompt son partenariat stratégique. Le divorce est consommé. Des manifestants pro-UE descendent alors comme par enchantement dans les rues de la capitale pour s’opposer au vote du peuple. Ils incendient le Parlement, passage obligé de tous les coups montés. On apprendra ensuite que le tiers d’entre eux sont des étrangers. Certains viennent d’Ukraine, l’un arbore même un écusson du bataillon Azov. Une autre dépend de l’ambassade US, d’autres encore appartiennent aux services secrets ukrainiens. Comme par hasard ces manifestants sont tous très équipés. La préméditation ne fait pas l’ombre d’un doute. Sur ce, le maire de Tbilissi déclare que les autorités ne permettront pas une ukrainisation de la Géorgie. Nous assistons cette fois en toute connaissance de cause à un scénario à la Maïdan, à une révolution de couleur, le prototype même de l’ingérence étrangère sous faux drapeau. « Nous ne permettrons à personne d’organiser un coup d’état et une révolution dans le pays », prévient cependant le maire. A cette heure des policiers anti-émeute quadrillent les rues pour endiguer l’insidieuse insurrection. Le calme est revenu.

Troisième champ de bataille, la Corée du Sud. Les événements qui ont secoué le pays il y a quelques jours pourraient donner des idées à Macron pour activer l’article 16. De quoi il retourne exactement ? Un beau jour, assez récemment donc, le président de la démocratie sud-coréenne, Yoon Suk-yeol se lève du mauvais pied et déclare ni une ni deux la loi martiale. Cette fois, spontanément, une foule de manifestants descend dans la rue. Le Parlement annule la loi martiale. L’armée hésitant devant le mouvement populaire s’écarte finalement du jeu. Les syndicats annoncent une grève générale et une procédure de destitution est lancée contre le président. Quel projet ignoble avaient les mondialistes en l’incitant à ce coup d’état ? Ce sera aux historiens de démêler l’affaire. Certains comme le chef du Parti démocrate sud-coréen avancent qu’il aurait recherché la confrontation directe avec Pyongyang. On peut alors soupçonner que les stratèges mondialistes aient voulu provoquer une déflagration susceptible d’embraser le monde afin d’entraver les futures actions de Trump. En attendant, Yoon qui joue gros se confond en excuses sans expliquer pour autant les raisons de son coup de tête. Question subsidiaire : si Macron dégainait l’article 16, le peuple de France choqué sortirait-il dans les rues pour défendre la démocratie ? Notre Parlement si pusillanime s’opposerait-il quant à lui au putsch de l’occupant de l’Elysée ? Et que ferait notre armée ?

Dernier foyer d’affrontements, la Syrie. Ah l’Orient complexe ! On ne cesse de l’invoquer à tort et à travers. Il n’en demeure pas moins que la partie actuelle est assez confuse. Trop d’acteurs entrent en lisse, qui peuvent de plus jouer double-jeu. Ainsi, d’après un article du Los Angeles Times, la CIA et le Pentagone soutiendraient des factions islamiques ennemies. A l’origine des événements actuels, il faut signaler l’immobilisme du régime syrien et la démoralisation de l’armée, mais aussi l’allègement du dispositif russe. Quoiqu’il en soit, la chute de Bachar el-Assad trahit une Russie sur le recul au Proche-Orient. Elle constitue aussi un coup dur pour l’Iran. Suite à une percée éclair sur la capitale tombée sans combats, les forces armées islamistes ont pris le palais de Bachar. La télévision d’état a reconnu sa défaite. Les islamistes exercent désormais un contrôle total après s’être ouvert le chemin de Damas par Idlib, Hama et Homs sans vraiment de résistance là encore. Aux dernières nouvelles, le dictateur syrien aurait trouvé asile à Moscou. Avant de fuir, s’est-il souvenu que son père Hafez avait passé par le fil de l’épée vint mille âmes islamistes à Hama ? Tout ça pour en arriver là ! A tous ceux qui se lamentent sur la fuite du dictateur, notamment chez les souverainistes, je leur dis ne pas regretter ce personnage qui n’a jamais fait montre de vouloir ramener la paix civile dans son pays. Et je ne miserai pas non plus sur les djihadistes dorénavant au pouvoir, quoi qu’en dise le système médiatique, pour assurer une vie décente au peuple syrien. Seule Marine Le Pen en a tiré la leçon. C’est triste mais la Syrie n’a fait que passer de la peste au choléra.

Avant d’être engagée contre l’Ukraine et l’OTAN, la Russie semblait tenir à bout de bras le régime de Bachar. On peut donc s’étonner de son absence de réaction, comme si Poutine avait abandonné volontairement son protégé Assad. Son armée s’est retirée sur ses deux bases navales de la côte méditerranéenne, à Lattaquié et Tartous. Y aurait-il eu des ententes secrètes ? L’autre grand perdant, au moins en apparence, ce qui tirera des larmes à notre ami Thierry Meyssan, c’est le régime iranien des mollahs. Il avait réussi à créer en quarante ans le fameux arc chiite grâce à son allié syrien et son proxy libanais. Coup sur coup, le second est en grande difficulté, très affaibli par les actions de Tsahal, et le premier est passé à l’ennemi. De l’« axe de la résistance » si pompeusement dénommé, il ne reste que des lambeaux. L’Iran n’a plus aucun moyen terrestre d’approvisionner le Hezbollah et de frapper Israël par voisins interposés. Nous sommes là devant une grande avancée pour le Proche-Orient, quoiqu’en disent les nostalgiques du régime alaouite. Force est de constater que le départ de Bachar ouvre la voie à une complète redistribution des cartes.

Mais quels sont les vainqueurs après la chute de Damas devant les troupes islamistes du HTS (Hayat Tahrir al-Sham) ? D’abord le HTS. Certains sous-entendent qu’il s’agit d’une création américaine. Que les groupes terroristes depuis al-Qaïda et l’EI aient été instrumentalisés par l’Etat profond, je veux à la rigueur le croire encore que j’attende des preuves solides, mais ce n’est pas pour exonérer ces groupes terroristes de leur propre responsabilité. Ce qu’ils font, ils le font au nom de l’Islam encore une fois. Je crois que cela arrange certains de croire que les nouveaux maîtres de Damas sont des abrutis manipulés, une soldatesque sans projet politique. C’est bien mal les connaître, notamment le chef du HTS al-Jolani. Et le portrait qu’en dresse l’orientaliste Marianna Belenkaya ne laisse pas de place au doute quant à son engagement d’islamiste radical, pardon pour le pléonasme.

Le second vainqueur est le turc Erdogan. Sa fille a tweeté : « Assad a perdu et Erdogan a gagné. » Derrière la Turquie représentée par certains groupes djihadistes, il y a l’OTAN et sûrement la main de Washington qui aura eu raison d’Assad au bout du compte. Mais de cela peu d’informations filtrent encore. Néanmoins, on peut supputer que le sort de la Syrie a découlé aussi d’intérêts financiers liés à l’approvisionnement en gaz de l’Europe. En effet depuis des années deux projets de gazoduc Qatar-Turquie et Iran-Syrie rivalisent avec celui qui achemine le gaz russe par l’Ukraine. Le premier a désormais toutes ses chances, l’Iran étant hors-jeu. Il a probablement été un élément capital du deal entre grandes puissances et puissances régionales, conduisant par là-même à cette reconfiguration géopolitique, car qui peut croire que l’offensive islamiste ait pu vaincre la coalition russo-syrienne en quelques jours sans combattre.¾

Photo d’illustration : Portrait défiguré du dictateur déchu Bachar el-Assad sur une façade éventrée

Etat profond Syrie Géorgie Corée du Sud Roumanie

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