La nature inquisitoriale de la gauche

Le 24/09/2024

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« Je comprends que cela soit désarmant, désarçonnant, surprenant, incompréhensible, que des millions et des millions de français continuent à voter à gauche, après le spectacle que donnent les insoumis, après la caricature de ce que sont les écolos, après les multiples trahisons de ce que sont les socialistes et après l’héritage d’une histoire sanglante que représente le Parti communiste. Comment peut-on expliquer, quand on sait tout ça, quand on voit le bilan de ces gens-là depuis 1981, qu’il demeure des millions et des millions d’électeurs, qui continuent d’une façon presque messianique, d’une façon religieuse, à se dire de gauche et à continuer à voter pour des gens qui ne sont plus du tout de gauche ? ». Belle envolée de notre ami Pierre Cassen. Oh, que je partage sa stupéfaction ! Mais, nous allons le voir, il existe des pistes pour expliquer ce prodige.                      

Commençons par évoquer quelques frasques de la gauche sur la période récente. On s’apercevra que l’éventail de ses composantes est concerné et conspire plus que jamais dans le dos du peuple français.

Démarrons avec le PS. Au cours des années 2000, le think tank Terra Nova avait jeté les bases de l’agenda de la caste, de façon à ce que la gauche de pouvoir marche dans les clous euromondialistes. L’ayant pressenti, un économiste quittera le groupe au motif que les « réunions […] n’aboutissaient à rien, des financiers étant tout le temps là pour empêcher la réflexion ». L’affaire était entendue. Le lobby bancaire aurait la main dessus, et le complexe transatlantique veillerait à ce que ses desiderata orientent les actions du PS lors de son exercice du pouvoir. Quant à ceux qui ne seront pas d’accord et suivront Mélenchon, ils s’inspireront de Pascal Boniface qui conseillait déjà à la gauche il y a vingt ans de changer son électorat en se tournant vers celui d’origine maghrébine. Un petit remplacement à l’échelle du parti. Boniface, dans sa constance antijudéique, n’hésitons pas à le dire, préfigurera la dérive de l’extrême-gauche lfiste. Dans leur discours, le prolétariat sera remplacé par le déluge d’immigrés, de première, deuxième ou troisième génération. Les migrants deviendront les nouveaux opprimés, les nouveaux damnés de la terre, et les méchants capitalistes confieront les rôles de salauds aux français de souche devenus aux yeux de la gauche des beaufs, des machistes, des racistes, d’affreux colonialistes et en fin de compte des fascistes ! Les socialistes en majorité emboitèrent plutôt le pas à Macron, attirés avant tout par les postes qu’il pouvait leur faire miroiter. Ces vendus, Nicolas Dupont-Aignan les appelle les alimentaires. Dès lors, ils constitueront les meilleurs soutiens au mondialisme, à l’image d’un Glucksmann, véritable agent de l’impérialisme américain, ou d’un Jomier, ardent défenseur du covidisme le plus répressif.

Les communistes, de leur côté, ont pleinement collaboré avec Macron, tel le cadet Roussel, qui a tant intrigué pour être de ses ministres. Même, hors du gouvernement, ils ne lui ont pas fait défection durant le covid. Mais, à force de contorsions pour complaire à l’oligarchie, ils en sont arrivés à nous offrir le spectacle édifiant de la dernière fête de l’Huma. En effet, à cette occasion, ils ont humilié l’insignifiant Ruffin qui avait eu le tort de défier le chef Mélenchon en révélant ses pratiques, à savoir la diffusion de tracts différents selon l’origine ethnique ou religieuse de ceux à qui ils étaient destinés. Alors, pour le mettre au ban de leur petite chapelle, le fiché S en service commandé, Raphael Arnaud, chauffa ses troupes et sonna l’hallali contre la grenouille Ruffin. Ses affidés se mirent à chanter nous sommes tous antifascistes faisant comprendre à l’hérétique Ruffin qu’il n’était lui aussi qu’un fasciste. Ambiance ! Et puis, le clou du spectacle, Villepin, qui n’en est pas à une pantalonnade près, après avoir opté pour LFI plutôt que le RN au second tour des législatives, est venu se faire applaudir par ce même parterre de cerveaux malades, du fait qu’ils partagent la haine d’Israël. Mais ce qui va de pair avec la dérive fasciste de LFI, c’est sa dégringolade intellectuelle. Enfin, qui sont ses députés ? Des illettrés (Delogu, Soudais, Keke…), des racailles (Boyard, Arnaud ou Delogu…), des racistes et même des mondialistes. De fait, le vieil anar Coquerel, interrogé sur son approbation d’une immigration de masse, ne trouvera rien de mieux à dire que de faire remarquer que les patrons y sont les premiers favorables. Entendre l’insoumis Coquerel se faire le relais du patronat, et donc de l’oligarchie, restera un morceau d’anthologie. Mais LFI perd de son audience auprès du peuple pour deux raisons inhérentes à Mélenchon lui-même. D’abord plus personne n’ignore qu’il règne sur le parti en autocrate, un dictateur de poche certes, mais un dictateur tout de même. Plus encore, son engagement à privilégier l’électorat musulman en irrite plus d’un. Sa créolisation n’a pas l’heur de plaire à tout le monde, à gauche. Notons encore que lui aussi, le Che Guevara de la Canebière, aura été un zélé covidiste ! Un soumis comme les autres. Mieux, un prosélyte de première.

Discutons ensuite de la sauvagerie des petites mains de la gauche : ces factieux, les militants. Comme à Lyon où trois militantes d’extrême-gauche ont été mises en garde à vue pour avoir saccagé la façade de l’ISSEP, l’école fondée par Marion Maréchal. Une prouesse de s’être fait prendre, quand on sait le laisser-aller dont ces militants bénéficient de la part des autorités policières. A leur habitude, ces enragées voulaient empêcher une conférence de s’y tenir. La grande pourfendeuse du wokisme, auteure de Transmania, Marguerite Stern, en était la vedette. Peu après ces dégradations, un incendie d’origine criminelle s’est déclaré, laissant des dizaines de familles sans eau ni électricité. Au passage, non sans mettre leurs vies en danger. Voilà comment les furies d’extrême-gauche sombrent dans la brutalité par intolérance, à vouloir s’en prendre à un lieu de savoir et à la liberté de parole. Nous sommes là devant un autodafé des temps modernes, et c’est la gauche qui le perpètre. Autre exemple de la violence de ces fascistes d’antifas, ces prétendus militants qui squattent à leurs heures perdues. Un petit immeuble du 93 s’est ainsi vu occupé par certains d’entre eux et par des clandestins, leur alibi habituel. Le préfet, en bon complice, a refusé d’agir. Toutefois, s’il avait pris l’envie à la propriétaire de les faire expulser par quelques gros bras de sa connaissance, nul doute que le préfet aurait trouvé là une raison d’agir contre elle. Mais laissons les exemples… Depuis des années, ils foisonnent, on le sait.

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Bien que la gauche soit disloquée comme jamais, elle sait faire bloc, surtout contre un ennemi imaginaire. Mais ce faisant, le parlementaire Grégoire Houdan nous le dit, elle se radicalise en bloc : « il n’y a plus de différences entre l’extrême-gauche et la gauche aujourd’hui. Olivier Faure est juste un Sébastien Delogu qui sait lire. » La belle formule ! En montrant toujours plus d’intransigeance, en tombant vertigineusement dans une spirale nihiliste avec sa cancel culture, elle se coupe un peu plus chaque jour du peuple de souche. Rappelez-vous la morgue que la caste médiatique de gauche avait déjà affichée à l’égard des Gilets Jaunes. Depuis, le fossé s’est agrandi. Il est maintenant béant. Alors pourquoi y a-t-il encore un électorat de gauche ?

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Le cas Alexis Poulin est éclairant à ce titre. Poulin, connu pour ses chroniques du Monde moderne,  s’est depuis 2020 vivement opposé à Macron et à la macronie, en démontant la supercherie covidiste lui aussi. Néanmoins, du fait de ses tendances à pencher à gauche, s’il vilipende les socialistes, il a toujours pris soin d’épargner LFI et son mentor. Lorsque ces derniers se taisaient sur le covid, il en faisait autant à leur endroit. Et lorsqu’ils soutenaient implicitement ou explicitement la politique covid, Poulin se gardait bien de l’évoquer et de s’en indigner. Les lfistes se sont alors comportés à l’instar des enseignants de gauche, comme de fervents relais du biototalitarisme. Chez Alexis Poulin l’affiliation à la gauche protestataire est presque culturelle. Son bagage intellectuel conditionne le gauchissement de sa réflexion. Alexis Poulin, contrairement à Nicolas Vidal, réagit à l’injustice sociale, par exemple, davantage par une sorte d’atavisme que par bon sens.

Que l’assertion « les fascistes d’aujourd’hui seront les antifascistes de demain » ait été prononcée par Churchill comme le dit Zemmour ou bien qu’elle soit due à l’américain  Huey Long comme le prétend Le Monde, toujours est-il que le doute sur sa paternité ne remet nullement en cause sa véracité. La gauche représente à cette heure le vrai danger fasciste, qu’elle soit macroniste pour chercher à instaurer un technofascisme ou qu’elle soit lfiste pour jouer les chevaux de Troie de l’islamisme. En tous les cas, le point commun aux uns et aux autres demeure leur haine viscérale de la liberté d’expression. Le plus bel exemple, en dehors des atteintes portées par Macron, est venu du lfiste Aymeric Caron qui voudrait criminaliser le soutien à Israël. N’est-ce pas là le visage réel de la gauche, sur lequel se lit le rictus de la tyrannie ? Quand on pense que cet olibrius a été élu à la députation ! Passons vite sur le cas de l’agent des islamistes Rima Hassan dont la présence dans les rangs de la gauche restera comme une ultime provocation à l’égard des français, passablement éprouvés par les coups de couteaux de ses coreligionnaires mâles. Mais qu’attendre d’autre de Mélenchon ? Faut-il rappeler qu’en janvier 2009, je dis bien 2009, il battait déjà le pavé parisien beuglant contre Israël, aux côtés des barbus ?

S’agissant des simples particuliers et de ce qu’il reste du peuple de gauche, en gros 30 à 40 %, Pierre Cassen nous propose deux axes de réponse à sa question liminaire. Pour les cadres de la gauche politique, syndicale ou associative, c’est affaire de cupidité. Chez eux, la convoitise passe avant les convictions. Pour les autres, c’est la peur du qu’en dira-t-on si on apprenait qu’ils ont déserté la sainte dialectique de gauche.

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Or, ce sont quand même ces derniers qui m’importent : le voisin, l’inconnu croisé dans la rue, le collègue de travail, bref l’électeur lambda. Moi, je crois que cela va plus loin chez lui. Que c’est presque du ressort du religieux ; d’ailleurs Pierre Cassen ébauche lui-même cette piste. Parce que, chez lui, être de gauche est de l’ordre du dogmatique, parce que la notion d’excommunication est prégnante à gauche, il éprouvera le plus grand mal à sortir de la matrice idéologico-mystique et à retrouver sa liberté de pensée. L’audace de penser par soi-même n’a jamais été du goût de la gauche. N’oublions pas également qu’elle s’est arrogée, tant qu’à faire, l’exclusivité d’incarner le camp du bien à un moment où elle pouvait encore faire illusion, au sortir de la guerre. Ce qui lui confère ce caractère quasi sacré au nom duquel elle se permet de diaboliser, de censurer et au final de bannir. Même au sein de certaines familles, avouer ne plus être de gauche relève de l’apostasie. En faire autant en salle des professeurs est tout aussi risqué pour sa réputation. En France, j’ose le dire, déclarer publiquement ne pas adhérer à la pensée de gauche constitue une prise de risque de même nature que se démarquer de l’Islam en terre musulmane.¾

 

Photo d’illustration : L’ISSEP sous les coups de ces fascistes d’antifas

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