Ces perversions, il les a explicitées en avançant par exemple qu’un pédophile ne récidivait presque jamais et qu’on pouvait à ce titre le dispenser d’emprisonnement. Ou en considérant l’inceste avec une grande largeur d’esprit. Ou enfin en justifiant la pédophilie. Pour lui, ce que l’on condamnait alors comme un comportement sexuel immoral était en fait normal et donc moral. Le problème est que toute sa science était basée sur des protocoles frauduleux. Les données étaient biaisées, voire illusoires. Mais comme le souligna Tim Reid, du London Sunday Telegraph, dans un article de 1998, « plutôt que de présenter [ses statistiques] comme les affirmations d’un abuseur d’enfants, il les a présentées comme la première preuve scientifique que les enfants étaient des êtres sexuels dès la naissance. » Kinsey n’était autre qu’un imposteur, un manipulateur et un individu agressif.
Il recevait ses subventions de l’Institut Rockefeller, on l’a dit. En le faisant, les Rockefeller poursuivaient un but, celui de détruire la morale conservatrice américaine. A l’écoute probable de leurs désidératas, Kinsey n’hésita pas à biaiser ses études. Sur une base spécieuse et afin de favoriser une image moins monolithique des orientations sexuelles des américains, il n’eut pas de difficultés à surestimer la proportion d’homosexuels. Il prétendit que 10% des hommes étaient gays, alors que le chiffre réévalué un peu plus tard, sans biais ni parti pris cette fois, atteignit à peine 1%. En tordant le bras à la science, il put combler ses protecteurs. Ce qui peut déconcerter dans l’histoire, c’est que la subversion ne venait pas de hippies californiens, à moitié shootés, mais de ceux qui étaient supposés incarner le conservatisme anglo-saxon et le puritanisme. C’est ce paradoxe-là qui déconcerte.
Malgré toutes les tares connues du personnage, Disney, faisant l’impasse sur sa pédophilie, a produit en 2004 un biopic qui lui était consacré, Dr Kinsey. Le rôle était joué par Liam Neeson (ce ne fut pas son meilleur), qui campe un docteur tout ce qu’il y a de plus convenable, au nœud papillon très chic, un être lisse et animé des meilleures intentions. Bref un personnage éloigné de la réalité mais parfait pour faire passer la pilule auprès du public. Fallait-il attendre autre chose qu’une histoire à l’eau de rose de la part d’Hollywood ? Et pourquoi est-ce Disney qui s’est chargé de la production, Disney dont la vocation est de s’adresser aux enfants ? La vie de Kinsey est-elle un sujet à mettre entre leurs mains innocentes ? Bien sûr que non. Aussi n’y a-t-il pas de hasard, encore une fois. Lorsqu’on voit aujourd’hui l’entreprise Disney s’enfoncer dans le wokisme et glisser vers la normalisation de la pédophilie, on peut augurer que cela vient de loin. Disney préparait le terrain, il y a plus de vingt ans. Rappelons que l’Institut Kinsey s’appelait initialement The Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction. Alfred Kinsey était donc aussi le père de la théorie du genre. Pour Disney, quoi de plus naturel que de lui rendre hommage avant de s’engager dans le wokisme.
Aux Etats-Unis, il a fallu attendre 1981 pour constater une première dénonciation de cette imposture. Elle est venue de l’universitaire Judith Reisman. Au prix d’un déferlement du système contre sa personne, elle dévoila les biais de méthodologie au cœur des recherches de Kinsey et, plus grave encore, ses déviances.
La liste de ses crimes ne s’arrête pas là. En effet, un certain nombre de données furent collectées à partir des confessions d’un pédophile nazi, le Dr Fritz von Balluseck, violeur de centaines d’enfants. Dans ce cloaque, que de nazis ! Que de pédophiles ! Que de médecins ! Or, Kinsey ne s’est pas contenté de se servir des exploits de cette canaille de Fritz. Il a entretenu une correspondance avec lui et l’a incité à commettre certaines barbaries en vue de les exploiter.
Voilà sur quoi a reposé toute la révolution sexuelle. Sur les fantasmes d’un détraqué qui projetait ses démons sur le monde et qui désirait armer ceux qui voulaient nous conduire là où nous sommes et pire encore, là où nous nous dirigeons. Voilà sur quoi a reposé la révolution sexuelle. Non pas sur une douce rêverie philanthropique du genre peace and love, mais bien sur les atrocités de bouchers à l’enseigne de la croix gammée. Tout le monde leur a ensuite emboîté le pas : médias, universités, parlementaires, juges… Judith Reisman n’hésite pas à dire que Kinsey a violé la société américaine. Et dire que son Institut continue d’être subventionné par le contribuable américain. En fait, et la chose a été documentée, Kinsey, tout comme Cameron avec son programme MK Ultra, a été appointé par la CIA qui supervisait ses travaux. Rien à voir par conséquent avec un tordu qui, dans son coin et en cachette, se serait livré à des actes répréhensibles. Non. Le crime a été prémédité et assumé par les plus hautes sphères, mais en coulisses. On caractérise généralement le nazisme par sa haine de la pensée et son mépris de la vie humaine. Je crois que ces caractéristiques collent, on ne peut mieux, à Kinsey.
La révolution sexuelle n’est pas due ainsi à une évolution naturelle de nos sociétés mais bien à une volonté des élites de donner au peuple une image dévalorisée de lui-même pour ensuite encourager ses vices. On a parlé au surplus de libération sexuelle. Il n’est pas question de tout rejeter en bloc. Certes, s’il ne faut pas négliger les aspects positifs de ce mouvement comme l’émancipation des femmes, les exhortations des Rockefeller avaient des motifs moins féministes. Ce mouvement a libéré parallèlement des instincts criminels chez l’homme jusqu’à tenter de les légaliser au détriment des enfants, victimes expiatoires sur la paillasse de Kinsey comme plus tard dans la cave de Dutroux.
Ici en Europe nous n’avons rien connu de ses travaux. Seule l’aspiration à la liberté sexuelle nous faisait miroiter des paradis. Peace and love, chantait-on. Et on a marché sans se poser plus de questions. On ne voulait rien à voir avec les ligues de vertu. Pendant ce temps-là, les élites nous manipulaient en prenant les naïfs par les bons sentiments et les vicieux par leurs penchants naturels. Les soixante-huitards comme Cohn-Bendit ou Duhamel avaient bien compris Kinsey, eux. Ils ne devaient rien ignorer de ses buts, vu qu’ils partageaient les mêmes. Hélas, en ces temps-là, on ne faisait pas que flirter avec l’inceste et la pédophilie, on s’y adonnait et on justifiait ces pratiques jusque dans les cercles intellectuels parisiens ou dans les colonnes des journaux. Ainsi cet aveu déconcertant et pour tout dire révoltant de Françoise Dolto, figure de proue de l’époque, surprise à dire que « dans l’inceste, les petites filles sont toujours consentantes, il n’y a pas de viol. » Du Kinsey dans le texte, et ça sort de la bouche de Dolto ! Ceci est du passé, m’objecterez-vous. Pas tant que cela. Sachez qu’en 2011 un pays, la Croatie, a été très loin dans l’éducation sexuelle à la mode Kinsey. Oh, pas de lui-même. Une âme damnée l’y avait incité : George Soros.