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De petits hommes gris

Le 17/02/2023

Dans Actualités

Non, rien à voir avec une invasion extraterrestre. Laissons ça à Biden et à son administration en quête de diversion pour la galerie. Il faut bien détourner les regards de ce qui se passe en Ukraine, de la catastrophe écologique dans l’Ohio, des crimes de la famille présidentielle ou encore d’autres événements qui pourraient s’avérer extrêmement gênants. Les petits hommes gris dont il est question n’ont rien avoir avec d’hypothétiques visiteurs extraterrestres. Ceux que Soljenitsyne appelait ainsi, comme nous le rappelle Charles Gave, sont les êtres médiocres, corrompus et mus par la haine de la vérité, qui font tourner la machine totalitaire. Actuellement certains d’entre eux passent en audience à la Chambre des Représentants. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont dans leurs petits souliers face à la colère légitime des congressistes républicains.

Loin donc des petits-gris et des petits hommes verts, ces individus médiocres ont le profil tout désigné pour servir la mécanique totalitaire. Ils appliquent avec zèle des directives sacrilèges comme supprimer la liberté d’expression et ils en retirent une certaine estime de soi. Voilà à quoi ces gens-là carburent pour pouvoir se regarder en face, alors que leurs actes ont des conséquences irréparables sur leur prochain. En tous les cas, lorsqu’ils sont confrontés à leurs méfaits devant des juges intègres, ils perdent leur morgue habituelle. Ils gardent la tête basse. Leur discours est évasif. Ils bredouillent. Ils ne se souviennent plus. Ils croient que ou ils pensent que, mais ils ne sont sûrs de rien. Devant les parlementaires qu’ils ont lésés, finis leurs airs supérieurs. Ils recourent à une même rengaine. On ne savait rien. On ne faisait que ce qu’on nous disait de faire. On n’y est pour rien. Ils usent toujours de mensonges, cette fois non plus pour violenter la libre parole mais pour décliner toute responsabilité de l’avoir fait. Quelle blague ! Qui espèrent-ils duper ?

Les petits hommes gris furent dans d’autres régimes totalitaires des conducteurs de train pour les camps de concentration, des gardiens de camps, des fonctionnaires d’organismes de répression… Dans le totalitarisme actuel, ceux qui symbolisent une telle classe de collabos grisâtres sont par exemple des directeurs et avocats généraux du FBI, des responsables juridiques et politiques de Twitter, avant la purge effectuée par Elon Musk. Leurs juges sont au contraire des parlementaires dûment élus par le peuple et qui ont eu à souffrir, dans leur propre chair, des actions illicites de ces petits hommes gris.

Ne boudons pas notre plaisir de voir ces fripouilles malmenées en audience devant la représentation nationale américaine. Ainsi la représentante de Caroline du Sud, Nancy Mace, interrogeait Vijaya Gadde, ex-conseillère générale, chargée de la censure sur Twitter.

NM : Les Twitter Files ne concernaient pas seulement l’ordinateur portable de Hunter Biden. Ils montrent que Twitter a fait des efforts démesurés pour supprimer des informations correctes sur le covid […]

Nancy Mace se lance ensuite dans les effets à long terme du covid qu’elle ressent encore et surtout elle détaille les effets secondaires (asthme, tremblements, douleurs cardiaques) qui ont gravement altéré sa santé depuis sa seconde injection. Une seconde injection qu’elle regrette amèrement d’avoir faite.

NM : Je trouve cela très alarmant que la censure sans entrave de Twitter s’étende désormais aux domaines médicaux et ait affecté des millions d’américains en supprimant les avis d’experts médicaux […] Donc ma première question ce matin à Mme Gadde : puis-je vous demander où avez-vous fait vos études de médecine ?

VG : Je n’ai pas fait d’études de médecine, répond-elle d’une voix d’outre-tombe.

NM : Pardon ?

VG : Je n’ai pas fait d’études de médecine.

NM : C’est bien ce que je pensais. Pourquoi pensez-vous que vous ou n’importe qui d’autre chez Twitter avez l’expertise médicale pour censurer l’opinion experte d’un médecin ?

VG : Nos réglementations Covid ont été conçues pour protéger les individus…

Ici Gadde ne peut que se défiler en rejetant la faute sur un règlement qui contrevient manifestement au premier amendement.

NM : Vous avez censuré des médecins diplômes de Harvard, de Stanford, des médecins formés dans les meilleurs endroits du monde et vous avez fait taire ces voix.

Est exposé ensuite le cas d’une personne ayant seulement posté un graphique du CDC.

NM : […] Ce sont les propres données du CDC, donc elles sont exactes selon vos critères. Et vous avez étiqueté ce post comme étant trompeur. Vous n’êtes pas médecin, n’est-ce pas Mme Gadde ?

VG : Non, je ne le suis pas.

NM : Ok. Qu’est-ce qui vous fait penser que vous ou n’importe qui d’autre sur Twitter avez l’expertise médicale pour censurer les données réelles et précises du CDC ?

VG : Je ne suis pas spécialiste de ces situations particulières.

NM : Oui bien sûr que vous ne l’êtes pas, mais c’est ce que Twitter a fait […] Le gouvernement américain vous a-t-il déjà contactée vous ou tout autre personne de Twitter pour faire pression sur Twitter afin qu’il modère ou censure certains tweets ? Oui ou non ?

VG : … nous avons un programme.

La petite femme grise est en perdition. Mace l’interrompt et réitère sa question.

VG : Nous recevons des demandes légales de retrait de contenu de la plateforme en provenance du gouvernement des Etats-Unis et des gouvernements du monde entier.

Disant cela, elle avoue ni plus ni moins que l’administration Biden est intervenue pour censurer les voix discordantes et elle prétend soutenir que ces demandes étaient légales. Même au regard du premier amendement, madame Gadde ?

MN : […] merci à Elon Musk qui a permis de nous montrer ainsi qu’au monde que Twitter était en fait une filiale du FBI en censurant de vraies voix médicales avec une réelle expertise mettant la vie de vrais américains en danger, car ils n’avaient pas accès à ces informations.

Puis vint le tour de Yoel Roth, responsable confiance et sécurité, d’être mis sur la sellette. Ces mots de confiance et sécurité n’avaient certainement pas chez Twitter le sens que nous leur donnons, vous et moi. Et c’est Lauren Boebert, une représentante du Colorado, qui portera l’estocade, ce 8 février 2023. Sa ténacité et son ton inquisiteur feront merveille, bousculant Roth et sa mauvaise foi exaspérante.

Baker gadde roth bis

De gauche à droite James Baker, Vijaya Gadde et Yoel Roth en audience

LB : Monsieur Roth, quand vous travailliez pour Twitter, combien de réunions avez-vous eues avec le FBI ?

YR : Je ne peux pas en être sûr […]

Roth ira jusqu’à reconnaître entre 20 et 50.

LB : Combien d’agents du FBI ont travaillé à Twitter pendant que vous étiez là ?

YR : Je crois qu’aucun agent actif du FBI…

Livide, Roth essaie de finasser.

LB : D’anciens agents du FBI ? Combien travaillaient-ils là-bas quand vous y étiez ?

YR : 2 peut-être…

LB : Eh bien nous en connaissons au moins 9 ! […] D’après l’audition à laquelle j’ai participé aujourd’hui, il est presque impossible de dire où le FBI se termine et où commence Twitter. Nous avons ici M. James Baker, un ancien agent du FBI. Il semble y avoir une porte tournante entre le FBI et Twitter. M. Baker a dit qu’il n’y avait pas de collusion entre le gouvernement fédéral et Twitter. Mais, M. Baker, c’est VOUS ! Vous êtes la collusion entre le gouvernement fédéral et le FBI.

L’imbrication entre les agences, l’administration et les réseaux sociaux constitue la preuve du délit. Les mêmes petits hommes gris passant en douce d’une agence de renseignement à une plateforme sociale et par ce seul fait incarnant une collusion sans intermédiaires. Ainsi, Baker parachuté du FBI sur Twitter pouvait directement se mettre à la tâche de censurer pour le compte du gouvernement fédéral. Lauren Boebert poursuivra ses accusations en s’adressant ensuite à Roth et à Gadde et en leur rappelant qu’ils parlent sous serment.

LB : Est-ce que l’un de vous deux a approuvé le shadow banning de mon compte ?

YR : Non je ne l’ai pas fait, a le toupet de répondre Roth, lui qui avait déjà banni Trump.

VG : Pas autant que je m’en souvienne.

LB : Eh bien laissez-moi vous rafraichir la mémoire, car le 12 mars 2021, M. Roth, je sais que vous l’avez regardé, parce que Twitter fasciste 1.0 avait une politique d’exception d’intérêt public, ce qui signifie que pour que les membres du Congrès soient shadow bannés ça devait passer par vous auparavant. Vous, M. Roth ! Donc je vais vous le demander à nouveau. Avez-vous banni mon compte, oui ou non ?

YR : Encore une fois, pas autant que je me souvienne, réplique le lâche qui fuit sa responsabilité et ne trouve rien de mieux que de reprendre à son compte la réponse de sa complice pour éviter d’avoir à se parjurer.

LB : Mais la réponse, M. Roth, est oui. Vous l’avez fait. J’ai découvert hier soir par l’équipe de Twitter que vous avez supprimé mon compte […] Vous avez empêché les membres du Congrès de communiquer avec leurs électeurs, vous m’avez empêché de communiquer avec le peuple américain […] Mais pour qui vous prenez-vous ? […] Vous avez tous attaqué le fondement [même de notre démocratie…]. Je ne suis pas en colère parce que j’ai été réduite au silence […] je suis en colère pour les millions d’américains qui ont été réduits au silence à cause de vos décisions, à cause de vos actions, à cause de votre collusion avec le gouvernement fédéral.

Le républicain James Comer en a tiré la conclusion après l’audience : « Twitter, sous la direction de nos témoins d’aujourd’hui, était une entreprise privée que le gouvernement fédéral a utilisée pour accomplir ce qu’il ne pouvait pas faire selon la Constitution : limiter le libre exercice de la parole. »

Lauren Boebert n’a pas été la seule à avoir fait passer un sale quart d’heure à ces sinistres censeurs de la gauche américaine. Marjorie Taylor Green y est allée également de sa diatribe.

MTG : En 2020, personne n’aurait pu remettre en question les élections en disant que Trump avait gagné. Vous avez abusé du pouvoir d’une Big Tech pour censurer les américains. Et vous voulez savoir quelque chose ? Devinez quoi. Je suis si contente que vous m’ayez censurée et si heureuse que vous ayez perdu vos emplois. […] Et vous savez quoi ? C’est étonnant pour moi, M. Roth, en tant que responsable de la sécurité de Twitter, votre capacité ou devrais-je dire votre incapacité à retirer la pornographie infantile. Voici maintenant quelque chose qui me dégoûte chez vous et votre thèse de doctorat intitulée Gay Data. Vous avez soutenu que les mineurs devaient avoir accès à Gindr, une application de rencontre gay pour adultes. Vraiment ? Elon Musk a banni 44 000 comptes qui faisaient la promotion de la pornographie infantile. Vous avez banni définitivement mon compte twitter, mais vous avez autorisé la pornographie infantile partout sur Twitter […] Un garçon mineur et sa mère ont annoncé faire un procès à Twitter, parce que Twitter refusait de retirer une vidéo obscène mettant en scène ce garçon et un autre mineur. C’est répugnant !

Vient ensuite la censure qu’a eu à endurer la représentante suite à l’un de ses tweets remettant en question le récit officiel sur le covid, à propos des masques et des vaccins notamment, et s’appuyant pour cela sur les chiffres, on ne peut plus officiels, du CDC. Son réquisitoire est implacable.

MTG : Au fait je suis un membre du Congrès et vous ne l’êtes pas, finit-elle par dire.

Le speaker l’informe alors que son temps est écoulé…

MTG (en direction des censeurs de Twitter) : Et votre temps est écoulé !

Ces audiences ont été irrespirables pour les petits hommes gris, quand elles ont été menées tambour battant par ces femmes de tête du mouvement patriote. Elon Musk l’avait explicitement formulé. En achetant Twitter, il achetait une scène de crime. Sans être de sang, c’était néanmoins un crime. Ils avaient violé la liberté d’expression sans aucun état d’âme. Baker, Roth et Gadde ne seront pas les seuls à être auditionnés. Le congressiste Jim Jordan a assigné également les CEO de Google, Meta, Amazon, Microsoft et Apple à comparaître afin qu’ils s’expliquent sur la censure qu’ils ont pratiquée. Préparons-nous à des audiences d’anthologie.

Pour avoir longuement regardé le procès d’Eichmann à Jérusalem, j’ai retrouvé sur le visage de Roth ou de Gadde les mêmes simagrées, le même malaise d’avoir à répondre de crimes qu’ils n’osent pas s’avouer avoir commis, le même déni de culpabilité, que j’avais vus sur les traits obtus d’Eichmann.¾

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