Sur quoi ne nous a-t-on pas menti ?

Le 01/12/2025

Dans Actualités

C’est la question que pose le journaliste Jean-Patrick Grumberg. Nous savons depuis cinq ans que cette question est légitime à plus d’un titre. Dans ce blog, nous nous sommes souvent interrogés sur la validité des élections en occident, sur les causes des tragédies comme le 11 septembre et bien entendu sur les hommes politiques et ceux qui les instrumentalisent. Mais le plus déstabilisant est de s’apercevoir, après coup, que des figures considérées comme légendaires s’avèrent avoir été des individus peu recommandables. En avril 2023, nous traitions déjà le cas du Dalaï-lama et de ses accointances. Or, à la suite de récentes lectures, deux autres personnages me sont apparus aussi peu estimables. D’abord le Che, dont je savais par avance qu’il n’avait rien du personnage flamboyant, cher à la gauche. Il n’avait rien du Robin des bois au grand cœur, qui s’affichait dans beaucoup de chambres d’adolescents, il n’y a pas si longtemps encore. Mais tout de même… Or, une lecture plus approfondie de sa carrière m’a révélé toute la noirceur de l’icône révolutionnaire. Et puis, et surtout, il y a Gandhi, dont j’ai pu discerner l’envers de l’image jusque-là immaculée, après avoir découvert tardivement un article de Jean-Patrick Grumberg datant de 2018.

Dans un article précédent, publié en 2017, ce dernier faisait déjà œuvre d’historien. Il y évoquait le revers de la médaille du héros romantique qu’est devenu Che Guevara. Ce, grâce à une propagande éhontée. A l’époque, la Mairie de Paris avait accueilli une exposition Le Che à Paris qui lui faisait la part belle. Et Grumberg ne voulut pas que se perpétue une telle légende. Il tint à rétablir la vérité sur ce personnage à vrai dire loin, très loin de ce qu’en ont fait les gauchistes et les médias complaisants. Grumberg résume parfaitement qui était Guevara : « un meurtrier de masse, un profiteur, un raciste, un misogyne, un parasite et un hypocrite selon ses propres écrits… [ce que] l’exposition Le Che à Paris passe totalement sous silence pour entretenir le mensonge du militant romantique. » La raison de cette falsification de l’histoire ? C’est que le Che est devenu une icône indéboulonnable de la gauche, un prophète du camp du bien, une sorte de saint laïque selon les évangiles marxistes. Et l’éditeur du site Dreuz.info d’apporter les témoignages prouvant chacun de ses mauvais côtés : sadique dès le plus jeune âge, raciste, suprématiste, prédateur sexuel, criminel assoiffé de sang et vivant comme un porc… Vous pensez bien qu’aucune photo exposée dans le salon des tapisseries de l’Hôtel de Ville ne vint gâcher l’ambiance feutrée du lieu en illustrant ses crimes, sa persécution des intellectuels, des homosexuels et des dissidents comme sa responsabilité dans la mort de dizaines de milliers de cubains. Quant à la photo choisie pour l’affiche de l’exposition, elle rejoint la longue liste des photos de dictateurs sanguinaires ayant posé qui avec un enfant qui avec un animal, dans le but de se rendre plus humain. Ici le Che passerait pour un innocent touriste réglant son appareil photo. Mais, à moins de se faire le complice du criminel, plus personne ne s’y trompe. Si la réalité avait été photographiée, la pellicule aurait suinté du sang de ses victimes.

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Que dirait-on maintenant d’un homme politique qui écrivait en juillet 1939 à Hitler : « Cher ami… Nous ne croyons pas que vous êtes le monstre décrit par vos adversaires. » ? Nous dirions que c’était un vil munichois et même peut-être, avec un peu d’avance, un collabo. Qui en effet pouvait se leurrer sur Hitler deux mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale ? Certainement pas un homme politique éclairé. Eric Roussel, de l’Institut, écrit à ce sujet : « Pour ceux qui, à l’époque [fin 1938], ont encore des doutes sur les objectifs véritables du maître du Reich, l’illusion n’est plus de mise. » Eh bien l’auteur de la lettre à Hitler qui se berce encore d’illusions n’est autre que Gandhi, la coqueluche du tiers-mondisme. Voilà qui est glaçant ! Mais là ne s’arrêtent pas les griefs. Gandhi, ce symbole pétri d’humanité, ira jusqu’à revendiquer le fait qu’« Hitler n’est pas un homme mauvais ». En 1947, il déclarera : « Hitler a tué 5 millions de juifs. C’est le plus grand crime de notre temps. Mais les Juifs auraient dû s’offrir au couteau du boucher. Ils auraient dû se jeter dans la mer depuis les falaises… Cela aurait réveillé le monde et le peuple allemand… Ce qui s’est produit, c’est qu’ils ont quand même succombé par millions. » Vous avez bien lu ! C’est tout simplement ahurissant ! Le cher homme a l’air de déplorer que le peuple juif ne se soit pas sacrifié comme un seul homme sur l’autel de sa politique de non-violence. Autrement dit, au nom de ma vision de la non-violence, suicidez-vous ! Quel propos contradictoire ! Car le suicide, auquel il en appelle, n’est-il pas la violence suprême faite à soi-même ? Outre que les 6 (et non 5) millions de victimes juives se sont laissées mener à l’abattoir sans révolte contrairement à ce qu’il dit, le chantre de la non-violence se met à regretter que les juifs n’aient pas tous ensemble devancé les intentions génocidaires d’Hitler pour mieux ouvrir les yeux du monde entier. Inouï. On en reste sans voix. Est-ce cela la vision d’un homme bienveillant ? Est-ce donc là le discours d’un homme de paix ? Comment comprendre, phrase après phrase, cette insensée péroraison venant d’un apôtre de la résistance passive, si adulé en occident ? A-t-il jamais fait une telle exhortation d’en finir avec la vie à ses compatriotes face au colonisateur britannique ? Il me semble que non. A le lire, pas de doute, on tombe vraiment de haut.

Après Gandhi antisémite, Gandhi raciste ! (Ça m'intéresse)

Dans le conflit israélo-arabe qui s’invitait à la table des grands dans ces années d’après-guerre, Gandhi montra très vite son opposition au sionisme et sa propension à caresser le monde arabe dans le sens du poil. Il a ainsi l’aplomb d’affirmer que « la Palestine appartient aux Arabes » sans la moindre justification. Et il poursuit : « Il est erroné et inhumain d’imposer les Juifs aux Arabes. Ce serait certainement un crime contre l’humanité de réduire le nombre de fiers Arabes afin que la Palestine soit restituée aux Juifs en partie ou en totalité comme leur patrie nationale. »

Toutes ces circonvolutions méritent une explication de texte, tant elles sont effarantes. Au point qu’on peut se demander, au détour de chaque ligne, si on a bien saisi ce qu’a voulu dire l’auteur. Pour lui, il serait carrément « inhumain » d’imposer les Juifs aux Arabes ; en revanche de demander aux premiers de se jeter à la mer, c’était tout à fait « humain » ! De plus, qu’il y ait un foyer national juif en Palestine constituerait rien de moins qu’« un crime contre l’humanité » mais pas la Shoah. Il n’a en effet jamais qualifié l’holocauste de crime contre l’humanité. Dans le même paragraphe, il se montre intransigeant contre la volonté des Juifs à refonder leur patrie en Palestine, tout en reconnaissant à la fin leur légitimité à occuper cette terre, puisqu’il parle de restitution de la Palestine aux Juifs. La contradiction ne l’a pas effleuré, semble-t-il. D’ailleurs Grumberg rappelle que « Gandhi le pacifiste n’ignore pas que les Arabes ont envahi la Palestine juive par la force et la guerre ». Alors question subsidiaire : pourquoi ne demande-t-il pas cette fois aux Arabes de se jeter à la mer ? Pourquoi serait-ce toujours aux Juifs, pour reprendre son expression, d’éprouver la souffrance volontaire et non aux Arabes. Mystère, si ce n’est parce que, chez le prétendu sage, un antisémitisme larvé est à l’œuvre. Au point de ne même pas accepter l’idée d’un partage du territoire entre les deux parties ! Comme par hasard, dans le conflit entre britanniques et nazis, il prodiguera aux sujets de sa Majesté le même « conseil » qu’aux Juifs. Il faut dire que son combat contre la présence coloniale britannique en Inde constituait une bonne raison de les voir disparaitre eux aussi. Grumberg résume tout ça clairement : « Ainsi donc aux Allemands il explique que si l’on voulait persécuter leur race entière, la guerre à laquelle il ne croit pas serait dans ce cas exceptionnellement justifiable, tandis qu’il demande aux Juifs et aux Anglais de se laisser massacrer par Hitler… parce que la guerre n’est pas justifiable. » Et pour finir sur ce thème, Grumberg ajoute en faisant un clin d’œil à l’actualité : « Ce que Gandhi n’a pas réalisé, et qu’expliquait Churchill lorsqu’il déclara devant le parlement britannique qu’on ne raisonne pas avec le tigre quand votre tête est dans sa gueule, c’est que lorsqu’on a affaire à un gouvernement un peu compatissant, un peu moral, la résistance pacifiste a sa place. Mais lorsqu’il s’agit de barbares meurtriers tels que l’Etat islamique ou les nazis, aucun niveau de résistance pacifiste ne les fera changer d’avis ».

D’autres textes de Gandhi pourraient faire l’objet de nouvelles et cruelles désillusions, mais pour cela je vous renvoie à l’article de Grumberg sur Dreuz.info du 20 mars 20181. Ce que je retiens c’est que je ne verrai plus Gandhi du même œil. Je n’ai pas non plus l’intention de m’étendre sur les frasques sexuelles du Mahatma (« grande âme ») qui ont soulevé beaucoup d’interrogations. Avec sa langue de bois très humaine et qui n’a rien d’artificiel, l’IA Perplexity les juge profondément problématiques et troublantes. Au bout du compte, c’est Churchill, avec son sens de la formule, qui avait encore raison : loin d’être une grande âme, Gandhi avait davantage du « fakir à demi-nu ».

S’il doit y avoir une conclusion laconique à cette débauche d’impostures entretenue par nos livres d’histoire bien déficients, c’est qu’il est temps de voir la réalité en face. Ce sera le meilleur moyen de saper tous les totalitarismes, leurs faux-semblants et leurs faux héros.

https://www.dreuz.info/2025/11/et-si-lon-nous-avait-legerement-menti-sur-la-saintete-de-gandhi-comme-on-nous-a-menti-sur-tant-de-choses-159021.html

Photo d'illustration : Grok

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