Vladimir le Grand

Le 22/06/2022

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Ce 17 juin, un Poutine apparemment en excellente santé a fait un pied de nez à Davos. Quelques jours seulement après la réunion annuelle des mondialistes s’est tenu en effet le Forum Economique de Saint-Pétersbourg. Comme si le président russe avait l’idée de détrôner Davos. Poutine aurait voulu narguer Schwab qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Lors de la séance plénière, il s’est exprimé avec force et sans détour.

Avec l’UE il n’y a pas été de main morte. Il l’a quasiment traitée de vassale des Etats-Unis. Sur la politique des Etats-Unis, il n’a pas hésité à dire à leurs dirigeants leurs quatre vérités. Enfin, plus généralement, avec le mondialisme, il a déclaré qu’il avait vécu. L’avenir n’est plus à un gouvernement unipolaire mondial et l’élite qui a cru y parvenir ou qui le croit encore a perdu la partie. Un discours aussi explicite confirme qu’une alliance de poids lourds combat depuis un certain temps l’empire politico-financier qui a phagocyté l’occident. Après lui avoir tenu la dragée haute, les nouveaux alliés sont en train d’emporter la mise. C’est bien parti pour qu’ils changent les règles du jeu économique que les Etats-Unis ont imposées depuis Bretton Woods.

Le discours de Vladimir Poutine a fait souffler un vent d’optimisme. A mon sens, cela n’a pas été suffisamment remarqué, même dans la sphère patriote qui aurait dû s’en féliciter davantage. Un tel discours, il y a un an, aurait ravi les foules antimondialistes. Du reste, Davos n’en veut pas tant à Poutine pour son incursion ukrainienne que pour son complotisme affiché. Qu’il se soit officiellement opposé à eux et les ait accusés de relents colonialistes leur a nui dans l’opinion mondiale qui, au départ, est loin de leur être acquise. Aujourd’hui, Poutine a clairement fait sécession. Après le tandem Poutine-Xi que des intérêts politiques ont soudé, voilà qu’un nouveau Forum coalise autour de lui pour une économie mondiale où chacun aura sa place et non un strapontin. Ces deux faits majeurs apparus en 2022 pourraient dynamiter une fois pour toutes le blockhaus atlantiste.

Avant d’aller plus loin, et afin qu’on ne mette pas en cause le traducteur, je tiens à préciser que ses services ont été requis par France24. Du pur mainstream.

Forum saint petersbourg

Discours de Vladimir Poutine au 25ème Forum Economique de Saint Pétersbourg

Parmi les thèmes évoqués, notons d’abord que la rupture avec Davos est consommée : Il y a deux ans, dit Poutine, quand je parlais au Forum de Davos, je disais que l’époque du monde monopolaire était terminée, malgré toutes les tentatives de la préserver et de la conserver par tous les moyens. Autrement dit, pour Poutine, le Nouvel Ordre Mondial n’est pas moribond, il est mort. Même si ses promoteurs ne le comprennent pas et si les peuples ne s’en aperçoivent pas encore. Cette nouvelle à elle seule devrait faire la une des journaux ! Aux historiens d’expliciter un jour ce que furent ces moyens, surtout les moins avouables.

Parler d’une Alliance ne constitue plus une illusion. C’est au contraire une réalité et elle s’est bâtie sur des principes antimondialistes : [Les Etats-Unis] n’ont pas remarqué, rétorque Poutine, que pendant les dix dernières années dans le monde entier de nouveaux centre puissants se sont développés […] Ils ont droit de défendre leur souveraineté nationale […] Il s’agit d’un changement tectonique dans l’économie mondiale. Il nous est arrivé de parler des BRICS. Autour de ce noyau, on voit s’agréger d’autres pays attachés à conserver leur souveraineté malgré les mesures d’intimidation des instances mondialistes.

Poutine ne s’est pas défilé. Il n’a pas épargné ses véritables ennemis. Mais Il semblerait que certains leaders d’états occidentaux, leur reproche-t-il,  restent centrés sur leurs illusions. Ils s’accrochent aux idées du passé, car ils pensent que la domination par l’occident du système économique mondial est éternelle. Non. Ils nient simplement la réalité. Ils essaient de contredire le courant de l’Histoire en restant dans leurs propres illusions [...] Ils regardent le reste du monde comme leurs colonies. Les habitants de ces pays sont considérés par eux comme des hommes de seconde zone. D’où […] leur désir de punir ceux qui ne rentrent pas dans les rangs, qui ne veulent pas se soumettre […] Ils essaient d’isoler les états qui vont à l’encontre de leur opinion. Le maître du Kremlin ne l’envoie pas dire. L’élite fait dans le néocolonialisme en décidant du sort des individus d’autant plus aisément qu’ils vivent dans le tiers monde. N’ont-ils pas commencé par l’Inde et l’Afrique leur politique malthusienne de vaccination ? Comme toujours, ils honnissent ouvertement une chose et la pratiquent honteusement en coulisse.

Suites aux sanctions contre la Russie, Poutine en explique l’effet boomerang : Nous savons que parmi les leaders des états européens au niveau informel des perspectives inquiétantes sont discutées. Ils disent que non seulement ils vont établir ce type de sanctions contre la Russie, mais contre tous ceux qui sont contre leur politique, y compris les membres de l’UE. Mais ils ont déjà menacé leur propre économie en introduisant ces sanctions. Nous avons déjà vu comment les problèmes économiques et sociaux se sont renforcés et accentués en UE et aux Etats-Unis. Nous voyons à quel point le niveau de vie des européens diminue […] Les pertes de l’UE pourraient constituer 400 milliards de dollars l’an prochain. Ce sont les conséquences directes des sanctions et ce sont les européens qui vont en payer le prix. Maintenant l’inflation dans les états membres de l’UE a dépassé 20% ! […]Leur niveau d’inflation est au plus haut depuis les quarante dernières années.

La situation en Europe l’interpelle tout particulièrement : […] quand on regarde ce qui se passe aujourd’hui en Europe, quand on regarde quelles forces arrivent au pouvoir […] ce sont comme des partis frères. Seuls les participants changent, mais le sens de la politique reste le même. On voit l’augmentation des courants populistes. On remarque la dégradation des élites qui pourrait entraîner leur changement. Le Tzar Poutine crache ici le morceau de façon magistrale. Le manège mondialiste ne pourra pas tourner indéfiniment. Des soulèvements, comme dirait Michel Maffesoli, vont survenir qui chasseront ces élites, et ce dans un avenir assez proche. C’est aussi ce qu’a prédit un jour Maffesoli devant un parterre de covidistes éberlués, sur le plateau de Cnews, il y a quelques mois. Pour reprendre un autre esprit éclairé, Charles Gave, qui pense que les institutions politiques ont une durée de vie limitée qu’il estime grosso modo à soixante-dix ans, Il se pourrait bien que l’UE soit à bout de souffle et qu’elle s’écroule avec les élites qui l’ont fondée, incarnée et pervertie.

L’Etat économique du monde a constitué le morceau de choix de l’intervention de Vladimir Poutine. Voyons-le remettre les pendules à l’heure : L’UE a perdu aujourd’hui sa souveraineté économique et politique, d’autant plus qu’elle répond aux demandes extérieures en menaçant leur propre business et leur propre économie […] En fait la situation actuelle a été créée il y a bien longtemps. Le monde se trouve dans cette situation à cause du G7 qui a mené une politique d’accumulation de dettes pendant de nombreuses années. […] On peut se demander quel est le rôle de l’opération militaire au Donbass dans tout cela. Aucun parce que tout simplement les dirigeants des pays occidentaux ont commencé à imprimer de l’argent pour essayer de couvrir les déficits absolument incomparables. Pendant ces deux dernières années, l’argent aux Etats-Unis a augmenté de 38% […] L’opération au Donbass n’a rien à voir avec l’augmentation des prix des denrées alimentaires ou énergétiques. Cette situation est seulement la conséquence des graves erreurs dans la gestion des dirigeants des Etats-Unis et de l’UE. Il est clair pour Poutine que les occidentaux tentent de se défausser sur lui de leurs fautes de gestion économique et financière. […] [Les pays de l’UE] ont créé une vague de pénuries et d’inflation dans les deux dernières années. Quasiment toutes les denrées ont augmenté dans le monde entier […] Tout cela a été créé par les Etats-Unis et les bureaucrates européens. Cela n’a pas été créé il y a quelques mois et à cause de la Russie, comme certains démagogues l’affirment. Non […] Cette situation a mûri pendant des années […]

Philippe murer

On apprenait récemment, par Philippe Murer, que l’UE faisait obstacle au stockage alimentaire dans les pays du tiers monde en application des règles de l’OMC que les mondialistes, soit dit en passant, contrôlent. Dans ces conditions, ne devra-t-on pas tenir pour responsables de la famine et des morts les bureaucrates de Bruxelles ? Est-ce que quelqu’un pense encore que l’UE travaille pour la paix et le bienfait des hommes ? Cette élite, que Poutine voit disparaitre sous peu, a bien l’intention de liquider les peuples d’Europe, d’Afrique et en général tous ceux qui résisteront et même ceux qui ne résisteront pas.

J’ai réservé le meilleur pour la fin, à savoir la stupidité des européens mise sur la sellette par leur bête noire. Rappelons, au passage, qui fut leur chef six mois durant, le brillant stratège Macron. En dépit de la gravité du moment, Poutine s’est octroyé un instant de détente. Après sa dénonciation en règle, il n’a pu s’empêcher d’esquisser un sourire, constatant que cette élite s’était empêtrée toute seule dans ses manœuvres machiavéliques. On pouvait lire de la satisfaction sur son visage d’ordinaire peu expressif : Vous savez, souligna-t-il d’un air narquois puis légèrement condescendant, les américains ont introduit les sanctions, puis les européens ont fait de même. Les américains ont ensuite changé d’avis, car ils ont compris où ça allait mener. Mais les européens n’ont pas compris ce qui allait se passer […] ce n’était pas très intelligent. Mais c’était très difficile pour eux de faire marche arrière.¾

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