Une super histoire de supérette

Le 25/07/2025

Dans Actualités

J’aurais pu choisir un fait autrement plus grave que celui-là, mais cette histoire de supérette est si évocatrice du délabrement moral de la caste que je n’ai pu résister ! Il est certain que l’évocation des actes de violence quotidiens que la presse de pouvoir s’emploie à minimiser, voire à falsifier, serait plus propice à la réflexion. Cependant, faisant fi des crimes et délits des bandes de narcotrafiquants, des immigrés musulmans et autres racailles de quartiers qui tendent des guet-apens à la police à plus de cent, j’ai choisi cette jolie histoire de supérette. Comme dans les bonnes opérettes, elle met sous les feux de la rampe des personnages caricaturaux. Ceux-là sont à la fois cupides et moralisateurs. De vrais repoussoirs. Tous, à des degrés divers, journaliste, gros commerçant, avocat, vedette du showbiz, député, affairiste, sont emblématiques de cette engeance qui tient le haut du pavé. Cette histoire a le mérite de les prendre le doigt dans le pot de confiture, c’est-à-dire en flagrant délit de faites ce que je dis pas ce que je fais. Et de voir ces arroseurs arrosés, les vilipendeurs vilipendés, est passablement jouissif. Mais de quoi retourne-t-il au juste ?

L’élite qui habite le 6ème arrondissement parisien (les rues Vavin et Bréa) a récemment signé une pétition contre l’installation d’une supérette Carrefour City près du Jardin du Luxembourg, à la place d’une boutique très chic à l’enseigne d’Hermès. Ils sont trois mille à l’avoir signée. Parmi les signataires, le fleuron de la gauche morale qui à longueur de temps soutient l’immigration de masse et affuble les français, qui s’y opposent, du qualificatif injurieux d’extrême-droite. Eh bien ce fleuron vient aujourd’hui se plaindre de l’implantation d’une petite épicerie au pied de ses belles demeures.

On y trouve moult célébrités : le chanteur Alain Souchon, l’actrice Catherine Frot, la journaliste Ruth Elkrief, le philosophe Alain Finkielkraut, l’inoubliable ministre de la justice Jacques Toubon et l’homme d’influence Denis Olivennes, bras droit de l’oligarque Kretinsky et doctrinaire de la gauche radicale !

Quel est au juste le motif d’une telle rébellion ? Le Monde, qui rapport ces faits, écrit : « L’arrivée de Carrefour est perçue par beaucoup comme la fin d’un entre-soi élitiste… » Mais comment se fait-il que cette élite qui prône le vivre-ensemble soit gênée par une misérable échoppe ? Si on gratte un peu, des raisons plus prosaïques sont avancées. Les livraisons à 6 heures du matin seraient insupportables et perturberaient leur sommeil. « C’est un quartier résidentiel, pas un quartier ouvrier », lance une ex-communicante de la télé avec une morgue et un dédain de classe inouïs. Les ouvriers, c’est bien connu, ne partagent pas leurs valeurs. Ça vit mal, ça mange mal, ça sent mauvais et ça n’a pas de manières. Et comme la communicante communique lâchement, elle souhaite rester anonyme. Ces messieurs dames redoutent avant tout que la supérette n’attire une faune sociale peu reluisante, en particulier la nuit. C’est tout juste s’ils ne disent pas ouvertement craindre l’arrivée de migrants, eux qui ne manquent jamais une occasion d’affirmer qu’ils sont favorables à les voir répartis dans les petites villes de France. Mais pas chez eux bien entendu, pas devant leur porte. On est généreux, mais sur le dos des autres. On a une grande âme, mais en faisant supporter les inconvénients à d’autres. On tient à accueillir la misère du monde, mais pas chez soi. On veut la faire accueillir par la plèbe. Et surtout que ceux qui, ailleurs, veulent aussi leur tranquillité n’aillent pas se plaindre ! Sinon, vlan, on leur apposera une étiquette d’extrême-droite sur le front. C’est vrai quoi, eux n’habitent pas l’olympe des bienpensants, le 6! Alors ils n’ont droit que de se taire.

Un de ces gros bourgeois est venu lâcher : « Quand on est à plus de 20000 euros le mètre carré, on n’a pas envie d’avoir de la racaille en bas de chez soi ! » Parce qu’à moins de 20000, ça peut passer ? Est-ce que cette caste pourrie, qui fait le contraire de ce qu’elle prône, avec suffisance et mépris, se rend compte non seulement de ses contradictions mais encore de ses prétentions illicites à tenir le haut du pavé alors qu’elle plonge dans la fange un peu plus chaque jour à cause de son égoïsme ?

Prenons Denis Olivennes, qui préside aux destinées de Libération. Dans les colonnes de cet organe de propagande, les journalistes disent pis que pendre de ceux qui s’élèvent contre l’invasion migratoire, mais rien sur leur patron quand celui-ci s’émeut d’une insignifiante supérette qui amènerait des indésirables devant chez lui. Ils ont un sacré toupet, le gauchiste et ses journaleux ! Le Monde a qualifié Olivennes de « fils chéri de la gauche bobo ». Soit dit en passant, de la part du Monde, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Libé nous abreuve, nuit et jour, d’un catéchisme honteux mâtiné d’un gauchisme antifrançais, et lui, le chef d’orchestre, vient en riverain ordinaire se plaindre que sa tour d’ivoire du sixième risque d’être défigurée et son sommeil troublé ! Pardonnez-moi la grossièreté, mais p… de gauche !

Quant à Finkielkraut, j’ai déjà dit combien il m’avait beaucoup déçu depuis que la recherche du faste l’avait éloigné de ses préoccupations philosophiques. Ça se confirme.

Mais ce petit cercle de gens étriqués, prétentieux et méprisants, ne serait pas complet sans un élu PS. Ici il s’agit de la députée de la circonscription Céline Hervieu. La jeune rombière, qui n’a honte de rien, a sorti : « Dans le 6e, on est différent, on a envie de garder nos spécificités, l’accès au beau, une qualité de vie. » Parce qu’ailleurs on n’a pas envie d’avoir accès au beau peut-être ! Parce qu’ailleurs on n’a pas aussi ses spécificités ! Parce qu’ailleurs, en refusant des migrants, on ne tient pas tout autant à conserver ses us et coutumes, sans craindre de croiser des femmes voilées ou pire d’essuyer des coups de couteau ! Parce qu’ailleurs encore on n’a pas envie peut-être d’avoir une qualité de vie semblable !

Est-ce aussi pour ne pas voir les gueux dans leurs vilains tacots qui feraient tache dans son distingué Paris que cette femme de gauche s’est prononcée en faveur des ZFE ? Et qu’elle ne réponde pas que c’est pour la planète, car, pendant ce temps-là, la pimbêche ne s’interdit pas d’aller passer ses vacances à l’autre bout du monde (République dominicaine, Brésil…) au prix d’un bilan carbone calamiteux. Par ailleurs, elle milite au Cimade (Comité Inter-Mouvements Auprès Des Evacués) pour accueillir à bras ouverts des migrants. Inutile de dire qu’il n’est pas question pour elle d’en héberger dans son petit coin huppé. C’est bon pour les quartiers où vivent gueux et bouseux. L’hypocrisie est portée à son paroxysme au PS. Il truste les postes les plus élevés de la république, il brasse l’argent du pays, se sert au passage et s’attribue des prix de vertu tout en ne représentant plus personne. Il faut voir ses scores pitoyables aux diverses élections. Et avec ça, à l’en croire, il représenterait le camp du bien ! Une belle bande de rapaces plutôt.

Finissons par Souchon, bien qu’il ne mérite en rien notre attention. La laideur du personnage était déjà apparue lors du covid. Ses positions ultra-covidistes, ses aboiements avec les loups avaient choqué. Aujourd’hui, avec ce vaudeville de quartier, il ne fait que montrer son véritable visage, non pas celui de la douceur dont il badigeonne ses chansons, mais un visage repoussant, celui d’un égoïste qui ne manifeste pas la moindre solidarité avec le peuple de France qui a fait pourtant son succès et sa fortune. Il doit s’estimer au-dessus du commun des mortels pour refuser aux autres ce qu’il veut préserver pour sa pomme.

Déjà, par prudence, certains se défendent d’avoir jamais signé quoi que ce soit, sans pour autant se démarquer des signataires, ce qui en dit long sur ce qu’ils pensent réellement. Quant au Monde, s’il s’avère que ses informations sont partiellement erronées, son sérieux en prendra un coup. Un de plus, me direz-vous. Nous savons tous qu’il n’est plus le journal de référence qu’il a pu être du temps de son créateur Hubert Beuve-Méry. Sa partialité et ses financements douteux l’ont relégué depuis longtemps au rang de gazette infréquentable.

Conclusion ? Si nous avons les élites les plus gâtées, les plus égoïstes et les plus malveillantes qui soient, je ne suis pas loin de penser que nous avons aussi les élites les plus idiotes, à se comporter ainsi sans retenue et à l’opposé du discours qu’elles tiennent. Ma seule consolation est qu’elles se donnent en spectacle et qu’elles provoquent ainsi l’hilarité, les quolibets et les lazzis du bon peuple. Les railleries assassines de Philippe David sur CNews en ont été le meilleur exemple.



Photo d'illustration : Tweet d’EuroWatch2000 : « on a les paroles du tube de l’été »