Bonne question. En réalité, ce sont leurs prises de position diverses et variées qui ont retenu mon attention. Deux ans avant le covid, le couple de chanteurs de Shaka ponk, Frah et Sam, étaient invités chez Ruquier, dans l’une de ses émissions. L’auditeur eut droit alors à l’énoncé du bréviaire du parfait écolo. La situation était urgente, notre planète s’asphyxiait, il n’était plus temps de tergiverser, il fallait agir, les experts du climat leur avaient garanti la gravité de la situation, ces experts regrettaient que l’opinion publique s’en désintéressât et ils comptaient sur eux pour la retourner. De musique il ne fut pas question. Il ne fut question pour les deux traîne-savates que d’appeler à la prise de conscience des gens, ce pourquoi ils étaient venus chez Ruquier. Eux-mêmes avaient commencé de fédérer autour de cette cause le monde du spectacle. On leur fit bien remarquer que ce n’était pas ce qu’on attendait d’artistes, qu’ils soient conformistes, qu’ils relayent le discours officiel mais plutôt qu’ils le transgressent. Rien n’y fit. Tout ce beau monde se quitta sur un malentendu. Le chanteur Frah récidivera l’année suivante aux Victoires de la musique. Comme si sa parole ne suffisait pas, il reprendra des mots de la petite Greta, une singulière mascotte qui aura agi plutôt comme un repoussoir.
Sur ce le covid arriva et de Shaka ponk on n’entendit plus parler. D’ailleurs on n’entendit plus parler de quiconque. Tous les artistes s’écrasèrent platement. Ils se gardèrent bien d’aller à l’encontre des covidistes. Ils ne râlèrent pas le moins du monde contre les mesures qui les empêchaient de se produire sur scène. Au contraire, beaucoup apportèrent leur concours. Et voilà qu’en 2022 le groupe revient pour annoncer sa tournée d’adieu. En novembre 2024, il fait un concert à Nantes. Ses fans, il leur en reste, s’y rendent. Et Samaha s’adresse à son public pour s’apitoyer sur les victimes d’effets secondaires des vaccins anticovid, toutes ces personnes en bonne santé qui sont désormais handicapées. « Ils pensaient faire le bien, s’émeut-elle. Ils ont eu trop confiance et aujourd’hui ils sont totalement isolés, censurés sur les réseaux. Moi je voulais leur rendre hommage. J’essaie de les mettre en avant sur ma page parce qu’il n’y a pas beaucoup d’artistes, il faut avouer…» Oh, quel courage ! Mais, venir s’exprimer après la bataille, ne serait-ce pas un peu tard ? D’autant que le groupe ne risque plus rien, puisqu’il disparait bientôt. Décidément ce n’est pas l’audace qui étouffe Sam, ni lorsqu’elle nous resservait l’incontinence verbale des pseudos experts du climat, ni lorsqu’elle s’est tue durant le covid. Pourtant, très tôt, les effets indésirables étaient connus pour qui voulait s’informer. Des spécialistes les avaient signalés. Manifestement Samaha ne voulait écouter que ceux mandatés par le système. Toute sa vie elle n’aura cessé de lui faire confiance. Vous parlez d’une rebelle, d’une insoumise, d’une marginale ! Une fois que Shaka ponk quitte la scène et ne risque plus aucune mesure de rétorsion, elle ose décrier les conséquences de la campagne vaccinale.
Mais le groupe Shaka ponk s’est fait remarquer bien avant. Et pas de la meilleure façon qui soit. Trois ans seulement après le scandaleux verdict rendu au procès de Bertrand Cantat, accusé d’avoir roué de coups jusqu’à la mort sa compagne Marie Trintignant, le chanteur de Noir Désir est libéré sous condition. Il remonte sur scène en 2010. Shaka ponk va alors braver l’incompréhension du public en chantant avec lui. Une provocation ? Allez savoir. Evidemment cette collaboration artistique souleva un vent de protestations. Mais qu’avaient cherché à faire Samaha et les siens ? Et puis le singe était-il d’accord avec la participation de Cantat à leurs concerts ? Sam déplora le flot d’indignations au motif que Cantat avait purgé sa peine envers la société. Mais que la justice ait été trop clémente envers lui, cela ne l’avait pas indignée. Quelle générosité de la part de Sam, surtout envers un adepte des violences conjugales doublé d’un meurtrier ! A-t-elle autant d’empathie envers tous ceux qui sortent de prison après avoir trucidé leur moitié ? Comme j’aime ces néoféministes, car je suppose qu’elle en fait partie, qui adulent Cantat, trouvent des circonstances atténuantes aux immigrés violeurs mais retrouvent leur animosité quand il s’agit de petits blancs qui « soufflètent » leur femme après un verre d’alcool.
Finissons-en. Les Shaka ponk ne sont pas plus punks à chien que moi. Ce sont des punks à chat ! Ils se veulent grandes gueules, mais ce ne sont que les moutons bêlants de l’audiovisuel sous contrôle du système. Shaka ponk n’est qu’un attrape-nigaud destiné à tenir en laisse les jeunes et les moins jeunes en mal de je ne sais quoi. S’ils avaient vraiment voulu renverser la table, le système leur aurait fait barrage sur-le-champ. Au contraire Shaka ponk a véhiculé bêtement sa propagande climatique et sa bienpensance. Ils se sont posés en moralisateurs ennuyeux. Et ce n’est que trop tard qu’ils ont ouvert un œil, un seul et à peine. Entre temps, le système les a largement utilisés à son bénéfice. Son mot d’ordre pour stupéfier les masses, le système l’a choisi en toute connaissance de cause. Il est vieux comme le monde : du pain et des jeux. Toutefois il l’a actualisé. Il a ajouté la musique, question d’époque. Panem, musicam et circenses. Du pain, de la musique et des jeux.¾
Photo d’illustration : Shaka ponk en concert, photo extraite de La Nouvelle France sur Telegram