Prenons maintenant un peu de hauteur. Vous me direz, ce n’est pas difficile. Stanislas Berton a récemment exhumé, pour ses lecteurs, un texte d’Alexandre Soljenitsyne publié le jour de son arrestation, en février 1974. Tout un symbole. Et précisément ce texte a trait au mensonge, celui dont s’est nourri le régime de l’Union Soviétique. Mais, en le lisant aujourd’hui, vous ne pourrez vous empêcher de penser à un autre totalitarisme que le communisme, à savoir le mondialisme, et vous aurez des frissons en découvrant le terrible parallèle qu’on peut dresser entre eux, quant à leur rapport au mensonge.
« Quand la violence fait irruption dans la paisible condition humaine, constate le célèbre dissident, son visage est plein d’assurance, sa bannière proclame en grandes lettres : Je suis la Violence ! Ecartez-vous, faites place ou je vais vous écraser […] Pour se maintenir debout, pour garder l’air présentable, elle ne manquera jamais d’appeler son allié : le mensonge. Car la violence n’a rien d’autre pour se couvrir que les mensonges et les mensonges ne peuvent persister qu’à travers la violence. Et ce n’est pas chaque jour, ni sur chaque épaule que s’abat la main lourde de la violence. Elle n’exige de nous qu’une soumission au mensonge, une participation quotidienne à la tromperie, et cela suffit pour que nous lui prêtions allégeance.
Et c’est ainsi que nous négligeons la plus simple et la plus accessible des clés de notre libération : un refus de participer personnellement au mensonge !
Même si tout est recouvert par le mensonge, même si tout est gouverné par lui, résistons de la façon la plus modeste : que le mensonge ne passe pas par moi !
[…] Car quand les gens renoncent aux mensonges, les mensonges cessent simplement d’exister. Comme les parasites, ils ne peuvent survivre que s’ils sont attachés à un hôte.
Nous ne sommes pas appelés à aller sur la place publique, à dire à haute voix ce que nous pensons, cela est effrayant et nous n’y sommes pas prêts. Mais au moins refusons de dire ce que nous ne pensons pas. »
Ce texte est à la fois une morale en temps de dictature et un manuel de résistance. La violence dont parle son auteur est la même que celle qui a été faite aux soignants suspendus et autres opposants à Macron durant l’opération covid. C’est aussi celle qui a été faite à toute la population. Mais cette violence s’est accompagnée d’une kyrielle de mensonges, tous plus gros les uns que les autres. Des mensonges sanitaires énormes, vérités assénées aussi imaginaires que la propagande soviétique et les soi-disant succès du communisme. Ne s’exerçant pas systématiquement sur tout un chacun et à tout moment, la violence, dit Soljenitsyne, n’exige en fait de nous qu’une soumission à ses mensonges. Aussi l’épisode de l’Insoumise Aubry est-il éloquent. Du reste, parler de l’insoumise Aubry est un oxymore. Aubry en allant baiser Von der Leyen démontre son allégeance respectueuse au mondialisme et après ça, en bonne égérie marxiste, elle a le culot de se dire insoumise. Encore un mensonge. Tous ses subterfuges pour faire croire à sa résistance ne sont que du vaudeville. Non seulement elle ajoute foi au mensonge totalitaire, mais encore elle use, elle aussi, de mensonges si souvent qu’elle en devient une parodie.
Soljenitsyne en appelle ensuite à chacun d’entre nous. Il nous met face à notre conscience. Que chacun délibère en son âme et conscience, puis fasse son choix : demeurer un serviteur volontaire du mensonge ou se lever comme un homme digne du respect de ses enfants et de ses contemporains. Auquel cas, cet homme n’écrira, ne dira, en public ou en privé, rien qui offense la vérité, pour autant qu’il la sache. Il témoignera ostensiblement de son refus de participer à la manifestation du mensonge. Ce ne sera pas facile. Ce chemin de résistance modérée sera semé d’embûches, mais il n’y a pas d’échappatoire pour qui veut rester intègre. Enfin ne laissons pas ceux qui ont vendu leur âme au diable se vanter de leurs vues « progressistes » et jouir de leur statut tout en débitant les pires mensonges. A bon entendeur, salut !, aurait-il fini par dire en guise d’avertissement, s’il avait appris le français. Des années plus tard, c’est à l’ensemble de l’occident qu’il adressait ses recommandations. Contrairement aux peuples de l’ouest, aveugles et suffisants, lui le proscrit, l’insoumis (en ce qui le concerne le qualificatif était mérité), le rescapé du goulag, avait reconnu dans nos travers les plus profonds les ferments de la tyrannie, ni tout à fait la même que celle qu’il avait connue, ni tout à fait une autre.¾