Prises de conscience en haut lieu

Le 28/02/2024

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Qui eût cru qu’un ex-Premier Ministre de sa Majesté aurait de son plein gré avoué s’être fait duper par le mondialisme et le regretter ? Pourtant c’est bien ce qui s’est passé dernièrement au micro de Steve Bannon, dans son émission War Room. A tel point que l’ancien conseiller de Donald Trump l’a gentiment mis en boîte en considérant qu’il rejoignait par ses paroles le camp MAGA. Cet ancien premier Ministre est en fait une femme. Il s’agit de Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street. Elle a reconnu que les véritables centres de décision ne se trouvaient pas du tout dans les palais du pouvoir, le 10 Downing Street, l’Elysée ou la Maison Blanche, mais ailleurs.

« Ce que j’ai découvert, dit-elle encore éberluée de sa découverte, une fois arrivée au sommet de l’arbre [être le Premier Ministre britannique] c’est que le gouverneur de la Banque d’Angleterre ne pouvait pas être limogé, mais que le Premier Ministre pouvait l’être. » « Ce que j’ai découvert, c’est que je ne détenais pas les leviers. Les leviers étaient tenus par la Banque d’Angleterre […] Ils n’étaient pas tenus par le Premier Ministre. » Devant cette confession, Steve Bannon lui lance : « Etes-vous une théoricienne du complot ? On dirait presque que vous êtes MAGA ! ».

Liz Truss, dont l’apparition éclair (du 6 septembre 2022 au 20 octobre 2022) à la tête du gouvernement avait intrigué à l’époque, vient aujourd’hui régler ses comptes avec l’establishment en considérant qu’elle n’a pas pu appliquer sa politique conservatrice une fois au pouvoir et en déplorant l’impact néfaste que cela a eu sur le jeu démocratique. Après cet aveu qui en dit long sur le système, on ne peut que s’interroger. Liz Truss aura pris la réalité de plein fouet, et elle en a tiré les conclusions qui s’imposent. Bienvenue parmi nous, Liz.

Cette interview suit celle de Mike Benz, ancien employé du Département d’Etat et Directeur exécutif de l’Internet Freedom Foundation par Tucker Carlson. Son contenu a fait sensation. Benz y décrit comment le Pentagone et la communauté du renseignement américain en coordination avec les agences de renseignement Five Eyes et l’OTAN, via l’Atlantic Council, un think tank bourré d’anciens directeurs de la CIA et dont les liens avec l’OTAN sont un secret de polichinelle, comment tous ces organes ont orchestré des campagnes de censure à l’échelle mondiale. Parmi les plus virulentes à ce jour, celle sur l’élection américaine de 2020 et celle sur la pandémie de covid-19. Benz y dresse aussi l’historique d’un revirement de stratégie de l’OTAN au cours duquel ce qu’il va décrire n’est ni plus ni moins que l’instauration d’un régime militaire et l’inversion de la démocratie, selon ses propres termes. « L’Etat de sécurité nationale est le principal moteur de la censure et de l’ingérence électorale aux Etats-Unis », a-t-il déclaré. Au cours de la décennie précédente, il a ainsi été décidé de mettre fin à la liberté d’expression sur Internet. Dans un webjournal, Alexis Cossette complètera l’analyse et situera la nouvelle doctrine otanienne au tournant des années 2013-2015, sous l’ère Obama donc.

L’OTAN, jusqu’alors, avait ciblé l’étranger pour y renverser des gouvernements et fomenter des révolutions colorées, au nom bien entendu des grands principes démocratiques que ces pirates s’empressaient de détourner. Mais dès lors que le Brexit, la montée de Marine Le Pen et surtout la candidature de Donald Trump firent trembler l’édifice mondialiste, de ce jour, l’OTAN a retourné ses armes contre les peuples qu’il était censé protéger des agressions extérieures. Cette volte-face s’est faite clandestinement, sans le dire. L’OTAN a fait sédition. Il a trahi sa mission. Ont fait irruption alors la dénonciation du « populisme » là où ne s’exprimait que la volonté des peuples, le recours à un « ennemi russe » imaginaire au besoin en montant de faux dossiers, les interférences dans les élections… Tout a été mené pour saper la contestation légitime de leur ligne politique. Fausses accusations comme le dossier bidon de Christopher Steele pour accréditer l’ingérence du Kremlin, suspicions lancées contre le RN à propos de son financement par une banque russe alors que la France lui avait coupé toute ressource, etc. Tout a été fait pour discréditer les souverainistes dans les pays de l’OTAN. Les calomnies par la reductio ad Hitlerum n’ont pas été de reste. Combien de fois n’ont-ils pas traité Trump de second Hitler. Grotesque ! Et plus tard tout protestataire comme un agent de l’extrême-droite. Grotesque, grotesque, grotesque…

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Au tournant des années 2014-2015, sous l’impulsion d’Obama, la doctrine otanienne s’est donc orientée vers l’intérieur. L’ennemi de l’intérieur, l’ennemi tout désigné, ce fut Trump, ce fut Farage… bref tous ceux qui avaient signé l’arrêt de mort de leur ordre mondial. L’OTAN a vu dans ces ennemis de l’intérieur un ennemi existentiel à juguler de toute urgence, un ennemi mortel à réduire au silence. Donc à combattre par la censure. Pour Tucker Carlson, l’OTAN n’est plus une alliance militaire conventionnelle mais « une alliance politique et culturelle, un outil au service de cette alliance multilatérale de personnes non élues pour exprimer sa volonté. C’est une offense contre notre souveraineté […] Critiquer l’OTAN est devenu un péché… » Puisque dans cette guerre cognitive, une guerre de nouvelle génération, comme le proférait le général russe Guerassimov, le terrain d’action se situe d’abord dans les esprits, brider, cadenasser la parole sur les réseaux sociaux devint un impératif. L’OTAN n’eut guère de mal à déployer son artillerie, grâce au complexe mondial de censure largement ébauché. C’est ainsi qu’aux USA, en France et en Europe apparurent les structures mi-étatiques mi-privées qui allaient s’en prendre à la liberté d’expression. A côté de médias unanimement acquis à leur cause, de milices de fact-checkeurs levées pour l’occasion et de francs tireurs dévoués à l’OTAN comme les sempiternels Glucksmann, Enthoven et autres généraux d’opérette, ils purent compter sur la coopération des grandes plateformes. Les Twitter Files l’ont assez prouvé. Mais cela ne suffisait pas. Une coordination à l’échelon international se devait de répondre à leurs projets.

Le complexe mondial de censure allait répondre à ce besoin. Il comprit le CTIL et la Fondation DISARM aux Etats-Unis, Viginum en France, le DISARM de la SGDSN (Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale) et le DSA du côté de l’Union Européenne. Sitôt le covid-19 apparu, ce complexe fourbit ses armes de piratage de la parole publique, la volaille journalistique faisant le reste. Les Twitter Files l’ont démontré en exposant la connivence des agences américaines de renseignement, de la Maison Blanche et de Twitter, avant son rachat par Musk. Ce dernier n’a-t-il pas dit qu’il achetait, ce faisant, une scène de crime ?

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En France, il y a trois ans, fut créé Viginum. Après le covid-19, l’Agence d’Etat en profita pour élargir son champ de sanctions à qui remettait en question le discours belliciste de l’OTAN. Elle censura des canaux les accusant de diffuser de la propagande russe. Viginum surveille toujours 67 millions de français, épie leurs publications sur les réseaux sociaux et s’octroie même le droit de collecter leurs données à caractère personnel. Qu’en dit la CNIL ?... Pas grand-chose, sinon qu’elle s’inquiète. Heureux de l’apprendre. Viginum a militarisé l’information. Pour ceux qui en douteraient, son nouveau directeur est un militaire. Ça ne s’invente pas. Non jamais nous n’avons vécu de telles atteintes aux libertés individuelles. Qu’en dit le Parlement ?... Rien. Qu’en dit la Presse ?... Encore moins que rien. Le dernier épisode en date est celui de la censure de chaînes Telegram jugées pro-russes. Je rappelle à ces parangons de vertu guerrière que LCI, que d’aucuns ont renommée LCU pour sa propagande éhontée en faveur de l’Ukraine, a toujours son agrément pour exercer en Russie ! Le contraire n’est pas vrai. RT et Sputnik sont interdites en France. Quant à l’intitulé des récriminations faites aux canaux sanctionnés, il est osé. Il leur est reproché de manifester leur désaccord avec la parole officielle et celle des grands organismes supranationaux. Si ça, ça n’est pas la marque d’une censure dictatoriale, je ne sais ce qu’il faut !

En 2016, Trump voulait déjà sortir de l’OTAN. Il pense toujours, en 2024, l’abandonner à son sort. Sous la menace souverainiste, l’alliance transatlantique s’est transformée en un ennemi de l’intérieur. Mais elle n’est qu’un élément du maillage qu’a tissé le système mondialiste. En outre elle ne se borne pas à censurer ; elle truque également les élections. Il faudra un jour, pour l’histoire, montrer la fraude en Amérique, au moins pour ceux qui ont volontairement fermé les yeux. Mais en France aussi il faudra la faire passer au tribunal de l’histoire sur ses fraudes électorales.

Otanpieuvre

De plus c’est l’OTAN qui mène la partie pour aller à l’affrontement, d’abord pour repousser chaque fois plus loin ses bases en direction de la Russie, puis aujourd’hui pour s’engager dans un troisième conflit mondial. Il a fait plus que mettre le doigt dans l’engrenage. L’OTAN a en effet besoin de guerres pour faire vivre le complexe militaro-industriel américain, comme l’Etat profond a besoin de pandémies pour engraisser son industrie pharmaceutique. L’OTAN a créé l’ennemi russe, comme Big Pharma a créé le covid.

Cependant ses défaites successives, par procuration, en Ukraine, montrent ses limites sur le plan tactique autant que sur le plan des équipements. Des renoncements à la guerre totale montent même de ses rangs. Ainsi la ligne Scholz-Stoltenberg se démarque-t-elle de la ligne Macron-Von der Leyen encline à une fuite en avant. En parlant de ces derniers, le premier ministre slovaque dira : «  Tout ce qu’ils veulent, c’est que la tuerie continue ». Quant à la guerre cognitive, l’OTAN se fourvoie tout autant. Et avec lui le complexe militaro-industriel, sans autre foi ni loi que les siennes, avec ses mœurs carnassières.

Hervé Hannoun et Peter Dittus, les auteurs du livre Stop OTAN, avaient vu clair dès 2019. « Depuis la dissolution de l’Union soviétique en 1991, l’OTAN s’est transformée, à l’initiative des Etats -Unis, d’une organisation de sécurité défensive en une organisation expansionniste et militaire agressive. L’élargissement de l’OTAN à l’Est de l’Europe a été une grave erreur. Il augmente dangereusement le risque d’une confrontation militaire en Europe. Il est grand temps de repenser cette organisation, qui n’a plus de raison d’être. Le premier pas devrait être la sortie de l’OTAN de la France et des autres pays de l’Union européenne. L’élection européenne du 26 mai 2019 offre une chance aux citoyens européens de faire ce premier pas, pour stopper la marche actuelle vers la guerre à l’Est de l’Europe. Le sursaut est encore possible. » Voilà ce qu’ils conjecturaient trois ans avant le déclenchement des hostilités de 2022. Ils dénonçaient déjà la volonté affichée de l’OTAN d’en découdre par les armes avec la Russie. Seulement en appeler aux électeurs pour régler le sort de l’OTAN avait tout du vœu pieux, compte tenu des menées mondialistes. Sur ce point, la machine atlantiste avait déjà confisqué les systèmes électoraux à son avantage.

Comprendre cet échiquier relève d’un art complexe, comme on l’a vu d’entrée avec Liz Truss. Les positions sont mouvantes. Elles fluctuent au gré des événements. Qui s’est illustré à servir le mondialisme peut se retrouver, du jour au lendemain, un de ses farouches adversaires. Le cas du Général Flynn constitue un bel antécédent, qui dirigeait le renseignement militaire sous Obama et s’est lui aussi retourné contre le système, après avoir constaté les funestes desseins de la nouvelle doctrine otanienne.¾

 

Photo d'illustration : Couverture de l'Ouvrage Stop OTAN de Hervé Hannoun et Peter Dittus

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