Une fois que tous les patients ont quitté la salle d’attente, la jeune femme se retrouve alors seule. Et malgré sa solitude elle continue à se plier à la stupide gymnastique sur commande. Un nouveau cobaye entre bientôt et s’assied. C’est là que ça devient intéressant. La sonnerie revient à la charge. Le premier cobaye se lève sans surprise ou presque. Quant au nouvel arrivant il s’interroge et lui demande pourquoi il faudrait se lever. A quoi elle répond avec le sourire que c’est parce qu’avant elle tout le monde en faisait autant. L’explication semblant lui suffire, le second cobaye obtempère et se lève au signal. On découvre ainsi comment une règle idiote et dégradante réussit en moins de deux à s’imposer. Le pire est que même les plus rebelles finissent par se soumettre. Tous ces comportements sont proprement terrifiants.
Or, ce que nous avons vécu sous l’opération covid ressemble étrangement à une telle expérience. Les médias ont martelé le discours consacré dès le coup de gong. Un à un, les politiques, les autorités sanitaires et les experts de connivence se sont levés quand ce fut nécessaire pour le ressasser. Il fallait que chaque citoyen se lève à son tour. Le confinement l’y prépara. On le fit même applaudir les soignants à 20h de manière pavlovienne. Tout participait de son formatage. Puis on l’envoya se faire vacciner pour obtenir son sésame, le passe de la honte, et conserver ses droits pourtant inaliénables. Toutes ces règles édictées en dépit de la science et du bon sens ont servi, conformément à l’expérience d’Asch, à unir le groupe et à faire en sorte qu’il obéisse aux injonctions de ses élites sans se poser de question. Chaque dissension aurait porté atteinte au groupe. Ils savaient qu’a priori la masse ferait une confiance aveugle à ses élites et que les réfractaires pour beaucoup finiraient par rentrer dans le rang.
Le covid fut donc une prodigieuse expérience d’Asch à l’échelle planétaire. Celui qui tentait de sortir du rang se voyait montrer du doigt et était diffamé. Il devenait un vilain petit canard non seulement sur les médias, mais aussi vis-à-vis de la masse abrutie par son conformisme. Déjà en butte aux autorités, il constatait sa peine à convaincre son entourage du bien fondé de son refus de jouer le jeu. Par contamination, c’est-à-dire par mimétisme, la masse pour sa part s’était soudée autour d’une position totalement déraisonnable. S’il cherchait ne serait-ce qu’à poser des questions sur le sens de tout ça, il était renvoyé dans ses cordes ou banni des plateformes sociales. Ou tu imites ou tu disparais.
Le groupe ne veut pas de la vérité. Il veut sa pérennité. C’est une question pour lui de survie. Aussi est-il prêt à tout pour que ses membres réagissent de manière uniforme. Si ce n’est pas le cas, il se sent attaqué et pour survivre il est prêt à renier la vérité et à établir la sienne sur d’affreux mensonges. Mais contrairement à l’expérience en caméra cachée où les expérimentateurs n’avaient pas de desseins malveillants envers les cobayes, durant l’opération covid la masse a été guidée par des individus qui ont exploité les enseignements de l’expérience d’Asch à une dimension jamais atteinte et à des fins hostiles à la masse.
Aussi, quand la nouvelle présidente du Conseil dit Scientifique, que je ne nommerai pas pour ne pas lui faire de publicité, prédit qu’il y aura une nouvelle vague à l’automne, elle tire la sonnette une huitième fois (si je compte bien) et elle espère qu’on se lèvera comme à la première, tel un seul homme. Les gens préfèrent croire le faux avec le groupe qu’envisager de voir en face la vérité en se mettant en marge. Ainsi en va-t-il du conformisme social qui préfère la perpétuation du groupe au sort individuel de ses membres et même à leur sort collectif.
Parfois on ne peut pas dire la vérité aux gens. Effectivement, l’expérience d’Asch version mondialiste en est l’illustration. Mais le slogan ajoute Il faut la leur montrer. Alors montrons-la ! ¾
Vous pouvez voir cette vidéo en caméra cachée ici : https://www.youtube.com/watch?v=kiklt9OiH-Y
Photo d'illustration : Dans la peau de John Malkovitch (Spike Jonze 1999)