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Messieurs les censeurs, bonsoir !

Le 31/08/2023

Dans Actualités

« La censure est devenue une passion. » Régis de Castelnau

Nous avons vu précédemment les histoires baroques qu’avancent les médias pour maintenir à flot le vaisseau de l’angoisse. Covid, guerre et climat… Poussé dans ses retranchements sur chacune d’entre elles, le globalisme grince des dents de plus en plus. Au fur et à mesure, il ne convainc plus que les irréductibles, les profiteurs et les abrutis.

Au point de crispation atteint, il finira par exiger autour de lui le silence. Non pas un silence de cathédrale qui engage à méditer, mais un silence sépulcral qui répand son napalm sur les âmes. Du reste, ils ont commencé à l’organiser en parlant sans équivoque de censure. Le mot ne choque plus, semble-t-il. Si la propagande s’essouffle, qu’au moins la censure enraye la propagation du grand réveil ! Voilà ce que doivent se dire les ingénieurs sociaux, payés pour garder le troupeau que nous sommes. Jusqu’à il y a encore quelques années, les masses bêlaient de contentement, hypnotisées qu’elles étaient. Mais aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait le même son de cloche…

Aujourd’hui, bien qu’il soit difficile d’estimer le pourcentage de gens conscients de la manipulation de leurs élites en raison de l’absence de sondeurs intègres, on peut néanmoins avancer qu’une forte minorité l’a perçue.

De s’attaquer au récit officiel dans nos démocraties de façade est en soi susceptible de vous amener derrière les barreaux. Il faut le savoir. La journaliste allemande Alina Lipp en a fait l’expérience. Sa couverture de la guerre en Ukraine est apparue trop iconoclaste aux yeux des censeurs. Elle a eu l’impudence de rappeler les crimes de l’Ukraine dans le Donbass. La journaliste risque trois ans de prison pour avoir fait preuve d’indépendance d’esprit. En réalité, pour avoir effectué son travail. Le fait d’avoir parlé sur Telegram de dénazification à propos de l’opération russe lui vaut cette persécution. Décidément, pour eux accoutumés à la docilité des médias traditionnels, la liberté d’expression, à laquelle aspirent les réseaux sociaux, est un sacré poil à gratter. Et davantage en fait. Un péril existentiel. Ainsi ne décolèrent-ils pas contre Musk pour avoir rétabli une certaine liberté de ton sur X, l’ex-Twitter. Telegram joue aussi un rôle émancipateur dans la diffusion des informations. La plateforme a été en conséquence l’objet d’attaques répétées. Leurs rodomontades ont été jusqu’à annoncer une censure officielle au niveau européen et à l’avoir mise en œuvre. Le commissaire européen Thierry Breton, qui n’a jamais si bien mérité son titre, s’est chargé de la besogne.

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Au grand commissaire qu'il est, il lui fallait un couvre-chef adapté !

Déjà à l’origine de la casse des retraites, le grand mamamouchi, le Kim Jong-un de Bruxelles, n’a en vérité aucune légitimité pour réprimer sur les réseaux sociaux une opinion contraire à celle de l’UE. Il n’est qu’un fonctionnaire de l’appareil bureaucratique mondialiste, en l’occurrence ici européiste. Personne ne l’a élu. Aucun peuple n’est venu le solliciter pour soi-disant lutter contre tel ou tel discours. Il ne dispose d’aucun mandat en ce sens. Il outrepasse ni plus ni moins sa fonction. Sa rhétorique n’est qu’un écran de fumée. Lui et les siens ne font que censurer comme tout régime totalitaire qui se respecte. Avec le vote pour le DSA, Digital Services Act en bon français, le 25 août dernier, c’est tout le personnel politique, intégralement soumis, qui a entériné la censure. Pour la France, aucun parti, de LFI au RN en passant par le PS, les LR et les Verts, n’a osé s’élever contre cet acte inique, qui est la signature indéniable d’une dictature. Au mieux ils se sont abstenus. Notre classe politique au complet est vendue. Tout est mauvais chez elle, tout est à jeter. Après le 5 août 2021, le 25 août 2023 fera date dans la débâcle de l’occident.

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Au sein de l’Europe, la France est loin d’être à la traîne. A l’Assemblée, où des lobbys bien rodés s’activent, « des députés de tous les partis (sauf LR et RN) planchent sur une loi afin de sanctionner toute personne doutant du réchauffement climatique dans les médias et les plateformes numériques », nous informe Philippe Murer. Si l’on m’avait dit dans ma jeunesse que la gauche serait la première à prescrire aujourd’hui la censure, ce à tous les échelons, je ne l’aurais jamais cru. Pourtant c’est exactement ce qu’il se passe à cette heure. Mais le Rassemblement National ne vaut guère mieux, pour ne pas s’être opposé à ce nouveau règlement, à ce DSA qui bâillonnera le peuple à qui le RN s’adresse de moins en moins, soit dit en passant. La trahison a pris vraiment des proportions effarantes et insoupçonnées.

Dans le DSA, il est encore question d’accorder un statut particulier aux mainstream. Il faut bien les récompenser de leur obéissance. Ce n’est pas chez eux que qu’on y dénoncera par exemple les tromperies du GIEC. Par ailleurs, certains font semblant de trouver des côtés positifs à cette loi. Pourtant, on a eu l’occasion de constater les dégâts de telles directives, quand, aux Etats-Unis, elles se sont exercées sur Facebook ou Twitter en 2020, en ciblant les pensées discordantes. Tous ces organes sont devenus de véritables Pravda et la plupart le sont restés. Mais si l’Amérique de Biden n’a pas pu museler Elon Musk, pensez-vous que dans les faits l’Europe de Breton fera mieux ?

Par dessus le marché, la censure s’étend au-delà du silence qu’elle sème sur son passage. Elle va jusqu’à dissoudre les organisations qui se distinguent par un discours dissident. Mais regardez bien le deux poids deux mesures. Deux associations ont défrayé la chronique : les Soulèvements de la Terre largement identifié à l’extrême-gauche et Civitas d’obédience catholique. Alain Escada, le président de Civitas, a tiré à boulets rouges ce mois-ci sur la doctrine sataniste des mondialistes, attirant les foudres de la bien-pensance sur son association. Civitas était dissoute sur le champ, sans autre forme de procès et sans espérer aucune grâce de la part du Conseil d’Etat. Les satanistes ne transigent pas avec leur ennemi héréditaire, le christianisme. La bien-pensance a prétexté les propos jugés antisémites tenus par l’historien Pierre Hillard, lors du dernier colloque de Civitas. Mais Hillard n’a jamais fait partie de Civitas. Pourquoi alors avoir fait payer cette organisation pour les paroles de son invité ? Mais avec la bien-pensance, tout adversaire est un antisémite, même le plus juif des juifs s’il a le malheur de ne pas penser comme eux.

En revanche, même s’ils ont pu être inquiétés pour leur jusqu’auboutisme climatique pourtant bien dans la ligne du parti mondialiste, les agitateurs des Soulèvements de la Terre ont été graciés par le Conseil d’Etat, ce même Conseil d’Etat qui n’a rien trouvé à redire, à l’été 2021, lorsque Macron légiféra sur la vaccination anticovid au mépris des textes en vigueur et de la Constitution. Le Conseil d’Etat en effet a suspendu la dissolution des Soulèvements de la Terre. Comme quoi quand il veut, il peut. Mais en 2021, il ne voulut rien savoir. Il appela même à la délation au cours d’un point presse si les mesures vexatoires n’étaient pas strictement respectées. Ces mesures vexatoires qui ressemblaient tant à celles que connurent les juifs en 40 dans la zone occupée. Que je sache, le Conseil d’Etat en les validant ne s’est pas attiré les foudres des chasseurs d’antisémites ! Leur dénonciation de l’antisémitisme n’est qu’un leurre, un paravent, un mode d’injure vide de sens et surtout de vérité, bref une inversion accusatoire. Que fallait-il attendre d’autre de cette institution vermoulue qu’est le Conseil d’Etat, quand il valide avec frénésie la répression contre des journalistes comme Yvan Rioufol ou des médecins comme Christian Perronne ? Rien. Il n’est lui-même qu’un instrument docile de la censure.

Si les ennemis objectifs de la macronie n’ont doit à aucune pitié, ses alliés objectifs, les idiots utiles, sont préservés au final. Là encore, la censure s’est abattue seulement sur une association non-violente, mais à contre-courant.

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Maurice Clavel à l'émission "A armes égales", le 13 décembre 1971

Le 13 décembre 1971, l’écrivain Maurice Clavel était invité à la télévision pour débattre après le passage de son film, Le soulèvement de la vie. L’émission s’appelait A armes égales. Ce film sur Mai 68 une fois passé, Clavel déclara, la rage au ventre, qu’il avait été censuré. « Le film que vous venez de voir a été censuré par la télévision française, éclata-t-il. Peu importe qu’il ait été censuré d’un mot, d’une phrase, d’une séquence, d’un tiers, des trois quarts, d’un centième, c’est le principe même de la censure qui épouvantable, abominable et invivable […] Je viens de prendre la décision suivante : je ne saurais prendre part à un débat qui commence sous le régime de la censure, quelle qu’en soit la victime… Messieurs les censeurs, bonsoir ! »

A l’époque, la télévision était considérée par la gauche comme un appareil idéologique d’Etat. Elle n’avait pas tort sur ce point. Du coup, elle fit de Clavel une figure emblématique. De nos jours, en organisant pour son propre compte une nouvelle censure, encore plus drastique, elle se déshonore, foule ses principes et le peu d’éthique qui lui restait. Car je n’oublie pas que la macronie est née de ses rangs, agrégeant les rinos que sont les LR et le centre… et bien d’autres opportunistes.

Alors, à mon tour, fort modestement, de dire à tous les Breton qui veulent nous réduire au silence : Messieurs les censeurs, bonsoir !¾

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