Beaucoup d’alerteurs et d’informateurs indépendants morigènent leurs troupes en ce moment. Ils reprochent à leurs propres auditeurs un certain défaitisme. Je trouve cela injuste. D’abord nous avons assez subi de réprobations de la part du pouvoir mondialiste pour que les alerteurs prennent le relai. Ils devraient prendre en compte la fatigue psychologique énorme que nous subissons tous. A commencer par eux, je suppose. Mais eux ont une foi inébranlable, qui leur fait gravir les montagnes et surmonter les obstacles, semble-t-il. Seulement nous ne partageons pas tous leur foi. Nous avons surtout besoin de faits avérés qui iraient dans le bon sens. Nous sommes des Saint Thomas et ne faisons pas preuve d’un optimisme béat. Les alerteurs doivent avec humilité prendre en compte nos doutes et l’agnosticisme de certains et montrer, à notre égard, davantage de compréhension. Après tout, quand on a la foi comme eux, surmonter les obstacles est plus facile qu’aux incroyants et aux impatients comme nous. Bien que la situation affiche des progrès indéniables dans la parole (régression du discours covidiste, narratif belliciste sur l’Ukraine en capilotade, boniments sur le soi-disant dérèglement climatique qui frisent le burlesque…), la sensation de faire du surplace en décourage beaucoup. Il est grand temps de passer des paroles aux actes. Je le dis et je le répète, tant que les premières figures représentatives de la cabale n’auront pas été renversées et mises hors d’état de nuire, puis remplacées à la vue de tous par d’autres personnalités moins compromises, on n’aura pas l’optimisme facile. Tant que la Justice immanente ne s’exercera pas avec vigueur à l’encontre des élites, on s’inquiétera. Souvent les alerteurs ont placé leur foi dans le fait que beaucoup de choses semblaient irréelles et qu’en conséquence elles étaient le fait de la fameuse alliance anti-globaliste. Je ne nie pas la possibilité, mais, au lieu de nous faire des œillades, ladite alliance devrait donner des gages d’existence une fois pour toutes. Les mondialistes de leur côté savent pertinemment à quoi s’en tenir. Alors à quoi bon rester dans l’ombre au grand désespoir des populations. Pendant la guerre, De Gaulle ne s’est jamais caché de vouloir conduire la résistance. S’il a usé du secret, il l’a mis dans ses opérations et dans l’exposition de ses forces, non dans l’existence même de la résistance.
Que les alerteurs ne nous reprochent pas de ne pas être confiants avec la moitié des entreprises de ce pays en faillite, avec une surmortalité manifeste due aux injections comme nous le savons, avec des produits alimentaires qui arrivent incessamment, les uns bourrés d’ARNm comme les poissons d’élevage, les autres à base de farine d’insectes. Pourquoi pensez-vous qu’il leur fallait se débarrasser des petites boulangeries ? Les boulangeries industrielles seront plus à même de toucher toute la population avec leurs saletés incorporées dans le pain et les croissants. Tout cela, ce ne sont pas des spéculations, ce sont des réalités bien tangibles auxquelles nous sommes confrontés.
Par ailleurs, nous voyons que de temps en temps des mouvements populaires éclatent, mais sont aussitôt réprimés avec violence par les paramilitaires de l'élite et au final le peuple ne bouge plus ou de façon sporadique. Il faut dire que l’exemple brésilien n’incite pas à la rébellion. L’armée brésilienne ayant décidé de se retirer pour une mystérieuse raison (on a connu des armées sud-américaines moins timorées pour s’emparer du pouvoir), laissant la place à la soldatesque de Lula, le peuple s’est retrouve isolé, sans armes, à la merci des miliciens et emprisonné, voire vacciné manu militari. S’il y a réellement une force dissimulée au sein de chaque pays occupé par les mondialistes, s’il y a bien une force de résistance armée, alors qu’elle sorte enfin de la clandestinité, qu’elle se manifeste et prenne enfin le chemin de la victoire. Nous en avons assez des tactiques à la Sun Tzu. Les alliés n’ont pas vaincu les bataillons nazis sur le terrain avec ce genre de subtilités. A moins que les troupes dont nous disposons soient plus faibles qu’on ne le dit et qu’elles n’aient d’autre choix que de se planquer.
L’historien Alexandre Gerbi dresse le même constat dans une interview pour le Courrier des Stratèges. Son découragement est alarmant. Il parle de ras le bol, en arrive à dire que la parole est vaine. Il ne publie même plus les articles qu’il écrit, observant leur inutilité. « C’est peine perdue », admet-il avec un profond désarroi. Nous avons tous peu ou prou déchiré le rideau, pour reprendre le titre du film d’Alfred Hitchcock. Mais avant nous quelqu’un avait déjà commencé à le faire, à faire un petit accroc dans le rideau, que nous n’avons fait qu’agrandir pour mieux voir. Maintenant que nous avons jeté un coup d’œil à travers le rideau déchiré, que nous nous rendons compte de l’envers du décor… et après ? Allons-nous rester tétanisés jusqu’à notre exécution finale ?¾
Photo d'illustration : Affiche du film Le rideau déchiré d'Alfred Hitchcock