La science se rebiffe

Le 15/05/2023

Dans Actualités

Ceux qui me font le plaisir de lire mes billets d’humeur se rappelleront peut-être que j’ai effectué à l’origine des études scientifiques. C’est d’ailleurs elles qui m’ont de suite alerté sur la supercherie du covid. Et aussi le fait que je n’étais en rien inféodé ni aux laboratoires ni aux officines d’état. A ce double titre, j’avais pu conserver un point de vue rationnel, dégagé de toute influence matérielle ou politique. En 2023, c’est le climat qui revient à l’ordre du jour. Mais les voix discordantes se multiplient venant du sérail même de la science. Et elles n’y vont pas par quatre chemins. Elles ont été assez échaudées pour ne plus prendre de gants cette fois. Elles ne s’en laissent plus compter. Chaque jour amène son lot de refuzniks de la théorie foireuse du changement climatique et de détracteurs du GIEC.

Le professeur John Christy, climatologue émérite, est l’un de ceux-là. Ses déclarations contrastent d’autant plus avec le discours ambiant qu’elles proviennent d’un ancien auteur principal du GIEC ! Oui, ce scientifique est sorti des rangs pour dénoncer les contrevérités proférées par le groupe d’experts intergouvernemental. Ecoutons-le évoquer les affirmations péremptoires sur le climat, tenues par les instituts sous obédience mondialiste : « Je vais mettre certaines de ces affirmations à l’épreuve […] des affirmations que les académies les plus prestigieuses croient. Mais si vous les mettez à l’épreuve, vous verrez qu’elles ne tiennent pas debout […] Nous allons pouvoir le tester avec des données réelles […] Les modèles [des alarmistes] sont trois fois trop chauds par rapport à ce qui se passe déjà dans le monde. » A cet instant, Christy s’en prend aux modèles climatiques inexacts. « J’insiste sur ce point parce que ce sont ces modèles climatiques qui sont à la base des réglementations que vous et moi appliquons aujourd’hui. » Mais il décoche aussi des flèches en direction de leurs défenseurs. « En science aujourd’hui, déplore-t-il, lorsque quelqu’un montre que votre hypothèse échoue, vous criez encore plus fort qu’elle est juste. » Il aurait pu ajouter qu’en faisant cela on est passé de la science à la croyance la plus sectaire, les arguments cartésiens n’ayant à ce stade plus aucun impact sur le raisonnement. C’est alors le triomphe de la mauvaise foi au service d’une idéologie ou plutôt d’une religion. Et l’homme de science de conclure : « La sensibilité climatique du CO2 est tout simplement erronée. »

Prétendre qu’il y a une crise climatique relève de fait d’une attitude purement dogmatique, et cela se traduit dans les nouvelles. Lisez cette une surréaliste où l’icône mondialiste et soi-disant écolo Greta Thunberg est tout bonnement déifiée, puisqu’on lui prête désormais des pouvoirs surnaturels. Carrément ! Après Macron en Jupiter, voilà Greta en Bernadette Soubirous ! Greta perçoit le CO2 comme Bernadette voyait la Sainte Vierge. Que c’est pathétique ! L’ennui est qu’à partir de là, ou vous la croyez ou vous êtes un hérétique. Non pas un sceptique, mais bien un hérétique à leurs yeux. Et où est la science là-dedans, me direz-vous ? Nulle part. Nous avons pénétré dans le mysticisme le plus ridicule. Qu’y a-t-il à rajouter ?

Autre ralliement au climato-réalisme, le dernier récipiendaire du Prix Nobel de Physique, John Clauser. Voilà une recrue de taille qui devrait faire réfléchir les conformistes qui ont gobé, sans aucune analyse, le postulat alarmiste du GIEC. « Le consensus Potemkine, balance l’enseignant-chercheur Benoît Rittaud, sur la prétendue crise climatique vient donc de prendre un nouveau coup de massue, après ceux récemment portés par Steven Koonin, Michael Shellenberger, Zion Lights ou encore Neil Winton. Les propos du physicien sont sans ambigüité sur ce qu’il pense du récit climatique actuel ». Et de citer les propos du Prix Nobel : « Le narratif commun sur le changement climatique constitue une dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes […] Il n’y a pas de crise climatique. », conclut-il de manière tranchante.

The expose climato realisme

J’aurais aimé que l’autre Prix Nobel de Physique 2022, le français Alain Aspect, pour lequel j’éprouve la plus vive admiration et qui a bien mérité cette ultime consécration suite à ses brillants travaux sur l’intrication quantique, fasse la même démarche de vérité.

Jusqu’à la période covid, on pouvait encore croire au climato-alarmisme par ignorance ou par suivisme, mais, depuis que la mauvaise foi de ceux qui nous gouvernent et parrainent ce dogme scientiste crève les yeux, il n’est plus possible de continuer à se laisser embarquer dans cette mise en scène insidieuse.

Du reste, avez-vous jamais entendu les tenants du discours officiel invoquer comme raison primordiale du réchauffement climatique, le facteur astronomique, à savoir ici le Soleil ? Ce sont pourtant les paramètres astronomiques (dits de Milanković), que sont l’obliquité de la Terre, l’excentricité de sa trajectoire et le phénomène de précession des équinoxes, qui déterminent la quantité de chaleur reçue par notre planète. Et c’est sans évoquer la variabilité de l’énergie émise par notre étoile. Non, vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, soit parce que les charlatans qui tiennent le discours officiel ne le savent même pas, soit parce qu’ils ont une autre idée derrière la tête que de faire de la science, celle de nous culpabiliser et ensuite de nous astreindre à un misérable calendrier.

Dessin humour contre la manip climatique

La transition est toute trouvée pour parler des dernières recherches en matière d’astronomie, où là encore des scientifiques, ne s’en laissant pas compter, travaillent à comprendre le monde, qui nous entoure, sans se laisser intimider par qui que ce soit, encore moins par la doxa qui règne aussi dans ce domaine. J’ai déjà eu l’occasion de dire dans ce blog combien il n’était pas de bon ton de remettre en question l’existence de la  matière noire. Même si on faisait remarquer qu’on la cherchait depuis plus de quatre-vingts ans sans l’avoir trouvée et que les sommes dépensées en pure perte pouvaient au moins donner à réfléchir. Mais la science officielle traitait tout cela d’accessoire. Les revues grand public se bousculaient de leur côté pour étaler des photos retouchées signalant sa présence avec de belles couleurs bleutées. Le comble pour de la matière noire !

Matiere noire

Amas galactique baignant dans une hypothétique matière noire dont la présence est symbolisée par la couleur bleue

Cela fit jusqu’à présent le bonheur des petits et des grands, et également celui des physiciens de haute volée. Il existait bien une théorie concurrente, mais elle présentait beaucoup trop d’inconvénients. J’en étais là pour ma part de l’état des connaissances, lorsque je suis tombé sur le dernier numéro de l’Astronomie, magazine dans lequel il m’est arrivé de faire paraître deux ou trois articles. Celui-ci titrait, à sa une, en caractères gras : La matière noire et l’énergie noire existent-elles ? Rien que d’oser poser la question aurait paru blasphématoire, il y a peu. Et en effet dans un article précis et concis de l’éminent astronome James Lequeux, de l’Observatoire de Paris, j’apprends qu’un nouveau modèle semble rivaliser avec celui de la matière noire. Ce modèle, c’est le modèle IEV (IEV pour Invariance d’Echelle du Vide, formulation barbare pour le profane, il faut l’admettre). Des astronomes se sont penchés dessus depuis la fin des années soixante-dix. En dépit de nombreuses lectures sur le sujet, j’avoue mon ignorance totale sur ce domaine précis de recherche. Il faut dire que depuis cinquante années il n’y en avait que pour la théorie de la matière noire, au point que même le terme de théorie avait été abandonné. On semblait parler de matière noire aussi concrètement qu’un cuisinier parle de ses petits plats qui mijotent dans le four. Et peu importait qu’on n’ait aucune idée de la nature de cette matière qui semblait cependant inonder l’univers. De temps en temps quelqu’un osait, l’impertinent, s’aventurer à le rappeler, mais la communauté des astronomes mettait pudiquement un mouchoir dessus et passait à autre chose.

La nouvelle théorie semble de surcroit régler un autre problème, celui de l’énergie noire, une découverte datant de 1998 et dont là encore personne n’a idée jusqu’à ce jour de la nature. C’est dire que l’IEV est prometteuse et elle pourrait reléguer notre époque à une ère d’errances. Ces dernières décennies, l’astronomie s’était trop complue dans la chasse aux objets noirs. Jusqu’à broyer du noir et avoir les idées de la même couleur. Mais enfin une lueur perce les ténèbres. Et je veux y vois un message plein d’espoir.

Au-delà de l’argumentaire scientifique proprement dit, ce qui m’a paru révélateur dans l’exposé de James Lequeux figure dans l’épilogue : « Le modèle IEV pose par ailleurs, note-t-il, une difficulté d’ordre psychologique. Les physiciens et les astronomes qui recherchent depuis des dizaines d’années la nature physique de la matière noire et de l’énergie noire ont beaucoup de mal à envisager un tel modèle qui, s’il est validé, fera que ces quantités n’existent tout simplement pas et que leurs efforts auront été vains. Mais c’est ainsi que va la science, et certains commencent enfin à prendre au sérieux ce modèle iconoclaste. »

En premier lieu, pourquoi des scientifiques pourraient manifester des préjugés face à une théorie ? Seul l’examen rationnel ne devrait-il pas les guider ? Et non une quelconque contrariété. Encore moins faudrait-il les ménager, et c’est pourtant ce que sous-entend James Lequeux. Des générations de chercheurs, qui ont pris pour argent comptant des théories qui pourraient s’avérer fausses en définitive, seraient réticents à valider une bien meilleure théorie au motif de leur désappointement. Parce qu’ils auraient travaillé sur des chimères, ils rechigneraient à envisager de changer de modèle ? Est-ce bien cela ? Ai-je bien compris ? Est-ce digne d’une attitude scientifique ?

A vrai dire, leurs états d’âme importent assez peu. Comme ne l’envoie pas dire Lequeux, ainsi va la science. Ces chercheurs auraient dû y songer avant. Les connaissances scientifiques ne sont pas une rente éternelle. C’est leur propre d’être tôt ou tard dépassées. Que leurs efforts aient été vains à l’arrivée ne présente aucune espèce d’importance au regard de la marche de la connaissance. La science est jalonnée de cimetières où reposent expériences au rebut et théories délaissées. Seul l’orgueil parle chez ces scientifiques qui n’admettraient pas avoir soutenu des idées obsolètes, si tant est, encore une fois, que l’IEV emporte l’adhésion des chercheurs intègres, après de nécessaires mises à l’épreuve de sa robustesse.

Il faut des périodes extrêmement troubles, comme celle que nous vivons, pour déboulonner des certitudes érigées en dogmes. La remise en question s’étend alors à beaucoup de domaines. L’astronomie en est un où les conservatismes sont aussi jaloux qu’ailleurs. Même là, la doxa a tenu à s’imposer, peut-être bien pour canaliser la soif de connaissance et la tarir au besoin. Aussi avec le modèle IEV, est-on, qui sait, à l’aube d’une révolution copernicienne dans notre approche cosmogonique. Peut-être une refonte de notre vision de l’univers se dessine-t-elle, pleine de promesses et lumineuse, au contraire de la funèbre vision relative à l’introuvable matière noire.¾

 

Photo d'illustration : L'un des trois Prix Nobel de Physique 2022 John Clauser

Science CO2 Réchauffement climatique