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La matrice du Forum Economique Mondial

Le 20/03/2022

Dans Actualités

« La vérité n’est pas pour tous les hommes, mais seulement pour ceux qui la recherchent. »   Ayn Rand

En 2020 nous sommes passés d’une guerre secrète, menée contre nous à une guerre déclarée. Le nous sommes en guerre scandé par le malsain locataire de l’Elysée nous était effectivement adressé, mais à nous en tant qu’ennemis. C’était sa déclaration de guerre.

Son nous signifiait le nous de sa caste et pour lui inutile de préciser contre qui il était en guerre. Contre nous, le peuple. Depuis, beaucoup, dont je fais partie, sont sortis de leur torpeur. Nous avons cherché à comprendre ce qui nous tombait dessus. Nous avons alors révisé notre perception du monde. Et nous nous sommes évertués à comprendre pourquoi nous avions été aveuglés en toute bonne foi. Aussi, continuer à l’être après avoir été agressé, comme nous le sommes depuis deux ans, relèverait d’une désertion en rase campagne.

A propos de cet Etat profond, nous avons appris qu’il était tout bien pesé un conglomérat d’intérêts financiers aux visées géopolitiques. Ses forteresses se situaient à la City de Londres, à Wall Street et Washington DC, et peut-être même en Ukraine, à la lumière des derniers renseignements. Le Vatican a également été cité. Schématiquement, deux forces s’étaient disputées la suprématie de la gouvernance mondiale. L’une, historique et d’origine européenne, et l’autre basée aux Etats-Unis et qui, si l’on en croit les spécialistes ayant témoigné le premier jour du Grand Jury de Reiner Fullmich, a pris l’ascendant. Le nationalisme n'a rien avoir dans ces tensions,on s'en doute. En voulant cerner ces forces, je tombais invariablement sur un système dual dans lequel le Forum Economique Mondial de Davos semblait avoir la main mise sur l’Europe et une foultitude de pays de par le monde : l’Argentine, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada, etc… L’autre composante, la branche américaine, avait pour fer de lance des hommes d’influence et de pouvoir comme les Bilderbergers, Soros, Gates et l’appareil politique, excepté le camp trumpiste. Je pense aux Bush, aux Clinton, à Obama, à Pelosi et aux générations montantes, en particulier démocrates. Sans parler des corps constitués, des nouveaux maîtres du monde, les GAFAM, et des médias…

Mais il me fallut réécrire ma copie, après avoir pris connaissance d’une enquête récente d’Unlimited Hangout, très documentée, du journaliste d’investigation Johnny Vedmore, qui révélait que le Forum Economique Mondial n’était pas l’idée de Klaus Schwab, mais était né d’un programme de Harvard, financé par la CIA et dirigé par Henry Kissinger. Au cours de ma jeunesse, j’avais gardé une image positive de l’homme, du secrétaire d’état et de l’instigateur de la diplomatie des petits pas au Moyen Orient. Cette démarche l’avait rendu sympathique, à l’époque, auprès de mon entourage familial. J’allais déchanter. La vérité était ailleurs, semblait-il.

Résumons les découvertes de Vedmore. Ses recherches dévoilent que le Forum Economique Mondial n’est nullement une création européenne, mais bien une émanation de la politique américaine des années 60, avec le concours de la CIA et du CFR (Council on Foreign Relations), une de ces officines qui ont formé les élites mondialistes. Au cours de ces années-là, des hommes d’influence, en tête desquels Henry Kissinger, ont recruté Klaus Schwab. L’Europe étant accusée d’être à l’origine d’un siècle de guerres sur le continent, leur but était d’initier une politique européenne stable. Pour autant, leur résolution d’assurer la domination de l’empire américain restait prioritaire. C’est dans ces circonstances que va naître le Forum Economique Mondial (FEM). Kissinger, alors professeur à l’université de Harvard, avait organisé un séminaire. On saura plus tard que les fonds provenaient de la CIA. Allait y participer le jeune Schwab, fils d’Eugen Schwab, un industriel qui eut comme fait d’armes pendant la seconde guerre mondiale de ne pas ménager ses efforts pour aider Hitler à se doter de la bombe atomique. Sur les conseils paternels, Klaus se rendit à Harvard, et attira bientôt l’attention de Kissinger. De retour en Europe, ses contacts noués à Harvard lui seront précieux au moment de créer le FEM.

John Kenneth Galbraith, un conseiller économique proche de Kennedy, fut l’un d’eux. Et le troisième mentor, après Kissinger et Galbraight, fut Herman Kahn. L’homme possédait une faculté d’anticipation indéniable. D’autant qu’il avait une profonde connaissance de l’évolution des avancées technologiques.

Kissinger schwab

Henry Kissinger (à gauche) et Klaus Schwab au meeting annuel du FEM

Revenons au personnage central, Kissinger. Si celui-ci n’avait fait qu’exacerber les antagonismes entre puissances thermonucléaires durant la guerre froide, sous la présidence Nixon, en tant que secrétaire d’état omnipotent, il jouera les pacifiques. Il recevra même le Prix Nobel de la Paix en 1973. Pour avoir soufflé le chaud après le froid, Françoise Giroud dira que son Prix Nobel fut plutôt le « Prix Nobel de l’humour noir » ! Dès cette époque, Kissinger s’était forgé une  solide conviction de la nécessité d’une gouvernance mondiale, de toute évidence sous l’égide américaine.

« Bien qu’il ait tenté de se faire passer pour un véritable homme d’Etat, souligne Vedmore, Kissinger a continué à subvertir non seulement les processus démocratiques étrangers, mais aussi à saper le système américain au profit d’un programme mondialiste. Lorsque Schwab a été reconnu par Kissinger comme un futur leader mondialiste potentiel, le relativement jeune Allemand a été présenté à Galbraith et Kahn. Cette rencontre coïncide avec les travaux de Kahn, qui ont mis en évidence la nécessité de former spécifiquement les individus ayant un potentiel de leadership, séparément de ceux qui suivent les modèles éducatifs standards dominants. »

L’idée d’une pépinière de dirigeants formés par un organisme européen certes, mais sous l’impulsion et la direction américaines se concrétisait. Les trois inspirateurs du projet épauleront Schwab tout au long de sa réalisation. Ils viendront en Europe, à l’exception de Kissinger, pour porter leur œuvre sur les fonts baptismaux. Après un coup de main salutaire du fondateur du Club de Rome en 1972, le bébé ne cessera de grandir et d’embellir.

Schwab n’a jamais été un simple exécutant. Il a cultivé son personnage sulfureux pour mieux attirer ceux qui recherchent richesse et pouvoir. Les autres ne l’intéressent pas, qui le lui rendent bien. Mais Schwab ne serait pas Schwab sans sa vision futuriste de fusion des identités physique et biologique avec des technologies d’avant-garde. Probablement a-t-il décalqué ses plans sur les prédictions les plus pessimistes d’Herman Kahn ! Seulement ces prédictions commencent à dater. Et de surcroit, Kahn n’escamotait pas les dangers que certaines d’entre elles comportaient, par exemple la déshumanisation de la vie sociale consécutive aux réalisations technologiques. Schwab, de son côté, n’a jamais eu ce genre de réserve. Surtout lorsqu’elles attentent à nos libertés et à l’essence même de l’être humain.

Il semble donc bien que la création du Forum Economique Mondial soit une initiative américaine. Mais ce n’est pas le premier exemple d’implication des Etats-Unis dans les affaires européennes. Le projet européen lui-même a pris naissance en terre américaine, et soutenir, comme le font les fact-checkers, que l’oncle Sam ne s’en est pas mêlé est bien mal connaître et l’Histoire et les motivations des décideurs américains. Si les grincheux veulent encore un exemple d’intrusion, je fournirais celui plus récent de Soros intervenant dans les institutions européennes, comme la Cour Européenne des Droits de l’Homme, où le philanthrope de Wall Street a réussi à faire entrer 25% de juges acquis à sa cause.

Que la croissance du FEM ait eu une spécificité européenne, c’est possible. Mais je ne pense pas qu’elle ait été jusqu’à une certaine autonomie. De l’eau a coulé sous les ponts depuis l’ère Nixon, et Schwab a fait son chemin. Cependant, la marque de fabrique du FEM est beaucoup trop liée à l’establishment outre-Atlantique, encore maintenant, pour qu’on le considère comme un produit made in Europe. La colonne vertébrale du mondialisme demeure typiquement US. Sans elle, l’Europe mondialiste risquerait de connaître son chant du cygne.

Kissinger Schwab Forum Economique Mondial

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