Mais la droite, où en est-elle ? Celle de Villepin et de Bertrand parachève sa trahison envers le peuple en déniant son vote de dimanche. Prêts à voter NFP, ces tristes personnages ont montré quelles valeurs étaient les leurs. Ce ne sont que des félons. Sinon, la situation peut sembler s’éclaircir à force de recomposition. Avant tout, le RN sort du premier tour des législatives ayant battu tous les records de progression. Il fait une démonstration de force, n’en déplaise aux commentateurs du système qui se sont empressés de la minimiser ou de l’occulter. Toutefois ils ont été là pour attiser la peur, comme si le RN n’avait pas assez prouvé son sens de la chose publique, même si on peut lui reprocher d’avoir édulcoré son programme sur le volet souverainiste, et c’est un euphémisme. Quant à la scission des LR, elle était inéluctable et a le mérite de la clarté.
Pourtant une grande partie de l’électorat patriote demeure déboussolé. Il a du mal à s’y retrouver entre identitaires (RN) et souverainistes (UPR et Les Patriotes). Néanmoins dépassant ce clivage, beaucoup d’électeurs souverainistes sont allés porter leur voix au RN dimanche dernier. Il fallait bien, il faut bien sauver les meubles de la maison France ! Macron y a mis le feu, voulant la détruire de fond en comble. Mais ce faisant, il a aussi détruit la macronie, qui aujourd’hui a la dent dure contre lui. D’Alain Minc à Anna Cabana, il faut voir ces intarissables laudateurs de la veille venir aujourd’hui cracher leur venin sur leur idole d’hier. Tableau réjouissant s’il en est !
Bien que le message des urnes soit sans appel, le RN triomphe quand le camp souverainiste fait grise mine, la droite est dans l’expectative pour n’avoir pas encore réfléchi à la portée de l’ensemble des événements que nous vivons. Elle reste scindée dans les esprits entre identitaires et souverainistes. Le fait est que les uns, les identitaires, n’ont pas réalisé qu’il existait un ennemi implacable, source de beaucoup de nos malheurs, le mondialisme. Il s’agit des caciques du Rassemblement National qui ont accepté de coopérer avec ses créations, l’UE ou l’OTAN entre autres. Ils devraient plutôt écouter CNews et Christine Kelly, qui évoquait dans l’entre-deux-tours ces « élites » qui bafouent le choix du peuple en cherchant à voler au RN sa victoire par une écœurante tambouille politique. Elle était à deux doigts de parler de mondialisme et de faire le procès de ses coups fourrés.
Les autres maintenant, les souverainistes, dans leur réveil face au danger de l’intérieur qui mine la France et l’Occident, ferment sciemment les yeux sur les dangers de l’extérieur. Oh bien sûr, l’immigration doit être plus contrôlée pour eux, mais ils se gardent bien de mettre en cause l’Islam et son réservoir de fanatiques qui se déverse dans notre pays avec la complicité du mondialisme. Bon nombre de ces patriotes, je l’ai déjà dit, cajolent les musulmans mieux que l’extrême gauche. Ils réagissent comme des dhimmis et ne se comportent pas mieux face à l’islamisme que ceux qu’ils accusent de favoriser le mondialisme. Ils passent sous silence leurs actes criminels, leurs discours radicaux, ou bien les relativisent en laissant entendre qu’ils sont en fin de compte manipulés par l’Etat profond. Ces patriotes déresponsabilisent les musulmans ainsi que le font les gauchistes, preuve d’une certaine forme de racisme, à les infantiliser comme s’ils ne devaient jamais s’interroger sur les actes de leurs coreligionnaires. Et puis les patriotes préfèrent ne rien savoir du monde arabo-musulman, de son histoire, de sa religion, de son irrédentisme et de ses buts pourtant affichés. Samuel Paty a été décapité par les Rothschild peut-être ? Certains souverainistes vont même jusqu’à rejoindre les gauchistes en s’en prenant aux sionistes, pour ne pas dire aux juifs. Ces simples d’esprit ne voient pas la contradiction à défendre la patrie France et à nier le droit aux patriotes israéliens de défendre la leur, une patrie reconnue par les Nations Unies en 48.
Nous nous retrouvons donc avec deux courants patriotes, l’identitaire et le souverainiste, qui prétendent chacun nous préserver du totalitarisme. Seulement il ne s’agit pas du même. Pour les identitaires, c’est l’islamisme. Pour les souverainistes, c’est le mondialisme. Problème : qui les mettra d’accord sur le fait que nous sommes menacés à la fois par l’un et par l’autre ? Qui aura la lucidité et la volonté politique d’unifier cette opposition qui se présente en ordre dispersé ? Si nous ne le comprenons pas, nous serons les prochaines victimes, car ces deux totalitarismes s’accorderont pour nous éliminer au préalable, parce que nous constituerons le camp le plus faible, avant de finir par s’affronter.
Ce qu’a montré le scrutin de dimanche dernier, c’est que seul le RN identitaire, historiquement mieux implanté, est sorti victorieux des urnes. Et pourquoi ? Parce que la démonstration n’est plus à faire que l’islamisme est une menace. Les français l’expérimentent assez dans leur chair. La branche souverainiste, elle, parait laminée. Elle n’a pas assez convaincu les français de la menace mondialiste. Cependant un sondage indique que le taux de la population française en faveur du frexit, dont seuls désormais les souverainistes se réclament, s’élève à 36%. On est loin alors du pourcentage ridicule qu’on fait l’UPR et Les Patriotes. Il faut donc tempérer notre jugement sur la défaite en rase campagne des souverainistes. Ce n’est qu’une question de temps pour que leur dénonciation fasse mouche. Mais en avons-nous du temps ?
Deux totalitarismes nous tiennent donc en tenaille. L’un comme l’autre aspirent à se répandre sur toute Terre en y faisant régner la terreur sous toutes ses formes. Pour les combattre, il nous faudrait donc une prise de conscience. Et il faudrait la chercher à droite.
