L’astronome Carl Sagan, qui occupa la fin de son existence à des causes plus terre à terre, comme celle contre la prolifération des armes nucléaires, a dit un jour : « L'une des leçons les plus tristes de l'histoire est la suivante : si nous avons été trompés assez longtemps, nous avons tendance à rejeter toute preuve de la tromperie. On n’est plus intéressé à découvrir la vérité, car on s’est fait avoir. C'est tout simplement trop douloureux de reconnaître à soi-même qu’on s’est fait avoir. Une fois que vous avez donné le pouvoir sur vous à un charlatan, vous ne le récupérez presque jamais.»
Il avait vu juste sur ce trait plein d’orgueil de la nature humaine. Ceux qui nous cachent les réalisations les plus en pointe de la technologie nous trompent aussi, par omission. Par notre ignorance. Ce qui entre dans le cadre de la réflexion de Carl Sagan. Ainsi, si vous essayez de persuader le commun des mortels de l’existence de ces techniques qui lui sont inconnues et d’autant plus sensationnelles, il aura tendance à déprécier votre propos et, comme le dit Sagan, à rejeter toute preuve. On sent dans ses paroles qu’il en a fait lui-même l’amère expérience, tout brillant scientifique qu’il fut. Cela signifie-t-il qu’il faille se taire ? Je ne le pense pas. Tôt ou tard, là encore, c’est une question de percée de la vérité, tôt ou tard la vérité finira par prendre d’assaut les médias les plus obstructifs. Le secret a ceci de commun avec le mensonge c’est qu’il redoute avant tout la vérité. Mais tout comme le mensonge, le secret n’a qu’un temps et plus il dure plus sa cohérence se disloque face au mur du réel.
Les sceptiques se demanderont ce qui justifierait de la part de l’élite une telle tromperie, un tel secret. Le fait que des individus en charge de prendre les décisions soient malintentionnés et qu’ils veuillent tirer bénéfice d’une technologie secrète n’effleurera jamais leurs pensées. Je parle de sceptiques pour qualifier ces invétérés négationnistes. De toute évidence, le qualificatif est trop flatteur. En effet, un sceptique a seulement besoin de preuves, tandis qu’eux ont pris le parti de douter quoiqu’il arrive, en dépit des preuves. Ils n’en auront jamais assez. A leurs yeux, la bienveillance vis-à-vis de leurs dirigeants s’impose comme un postulat. La présomption d’innocence prévaut sur tout. Pour eux, les services secrets n’ont pas de secrets, la recherche à des fins militaires, malgré les sommes folles qu’elle dépense, ne trouve rien d’extraordinaire depuis un demi-siècle. Est-ce donc si difficile à comprendre qu’à notre époque aussi des êtres assoiffés de pouvoir et d’argent veuillent faire main basse sur des armes technologiques ignorées des populations qu’ils méprisent, afin d’assouvir leurs sinistres penchants et atteindre des objectifs guère plus avouables ?
Prenons l’exemple de l’ensemencement des nuages à l’iodure d’argent afin de provoquer la pluie. Eh bien ce procédé ne date pas d’hier. Son expérimentation remonte au moins à l’immédiat après-guerre. Les répercussions des premiers essais furent alors dévastatrices pour l’environnement. Depuis cette époque, ne croyez vous pas que nous ayons fait des progrès en science et en technique ? Depuis, nous avons assisté à l’explosion des moyens électroniques, nous avons vécu le développement de l’informatique de masse, depuis un quart de siècle nous utilisons des téléphones portables, boîtes à tout faire et instruments inimaginables il y a seulement cinquante ans. Depuis, nous ne pouvons plus nous passer d’internet et bientôt de l’Intelligence Artificielle… Et vous pensez que, pendant tout ce temps-là, la science n’aurait pas réussi à faire mieux que l’ensemencement des nuages à la sauce des années 50 ? Que la géo-ingénierie s’est arrêtée à ce stade embryonnaire ? Quelles sont plutôt les chances que la science, dans des domaines réservés et inconnus du public, ait progressé au même rythme que la science officielle ? Pensez-vous que nos décideurs iraient divulguer au vulgum pecus les merveilles de technologie qui pourraient leur donner l’avantage sur leurs adversaires et l’ascendant sur les masses ?
Ainsi, vous savez reproduire des tremblements de terre, des tsunamis ou des tempêtes et personne ne le sait à l’exception d’une poignée de scientifiques tenus au secret. J’ai déjà évoqué qu’un tel organisme de développement technologique existe et a les moyens de réaliser ses projets. Il s’agit de la DARPA. Vous montez un scénario de dérèglement climatique dont vous imputez la cause au train de vie des hommes alors que c’est vous-même qui provoquez ces sécheresses et ces inondations au gré du scénario que vous voulez vendre. Vous donnez mauvaise conscience aux humains, vous les blâmez d’en être à l’origine, vous favorisez les milieux politiques écologistes ignares, plus intéressés à employer ce moyen pour recycler leur gauchisme d’antan, et vous disposez d’idiots utiles, une cinquième colonne prête à être plus radicale encore que vous. Au final, vous apparaissez comme les seules personnes responsables. Et votre projet de domestication de la race humaine a toutes les chances de s’exécuter sans heurts.
Certains entendront parler pour la première fois d’armes climatiques. Mais avaient-ils déjà entendu parler d’armes biologiques avant qu’on découvre les biolabs ukrainiens de l’Oncle Sam ?
Le contrôle de la météo ne relève pas de la science-fiction. Cela c’est ce qu’on veut nous faire croire. On est aujourd’hui en mesure de provoquer des catastrophes climatiques. Dès les années 60, le politique s’empare du sujet, voyant le gain qu’il peut en retirer. L’opération Popeye (il ne s’agit pas d’une plaisanterie) fera assez de dégâts pendant la guerre du Vietnam. Alors croire qu’ils en sont restés là serait faire preuve d’une ingénuité coupable. L’ingénierie climatique s’est sophistiquée. Mais toujours en faisant en sorte que le sujet ne soit pas évoqué. Les principes de la guerre météorologique se sont enracinés dans le paysage géopolitique. Modifier le climat d’un pays pour l’amener à le déstabiliser sans même qu’il sache qu’on lui a déclaré la guerre devint une arme redoutable. Mais comme il faut bien des années avant qu’une technologie se fasse connaître, il faudra attendre 2017 pour qu’un spécialiste réputé comme David Keith vienne à la télévision, au Late Show de Stephen Colbert, parler des pratiques de géo-ingénierie. Il parla de pulvérisations d’acide sulfurique comme d’une éventualité alors que probablement c’était une pratique comme tant d’autres déjà en vigueur. Une pratique qui occasionne de nombreux morts, Keith le reconnait tranquillement d’ailleurs. Et quand Stephen Colbert lui demande si, en dehors des contrails, traînées de condensation des avions de ligne, il n’existerait pas ce qu’on nomme des chemtrails, c’est-à-dire des injections d’aérosols stratosphériques, et que l’Etat ne nous dirait rien à ce sujet, et pour cause, Keith répond avec une fausse naïveté que c’est improbable. Colbert lui rétorque alors qu’en l’occurrence le fait que les autorités soient muettes est au contraire plus que probable. Un échange lunaire, qui se termine sous les approbations bruyantes du public.