Saluons maintenant Guy Boulianne pour avoir remis au goût du jour, sur son blog, le fameux discours de JFK du 27 avril 1961. Nous l’avons déjà évoqué dans notre dénonciation du refus d’envisager les complots qui se trament encore à notre époque. Son passage concernant les sociétés secrètes va nous intéresser plus spécialement ici. Il est d’une force sans faille et d’une hauteur exceptionnelle. Nous le commenterons brièvement au fur et à mesure.
« Le mot même de secret, admoneste le jeune président, est répugnant dans une société libre et ouverte; et nous sommes, en tant que peuple, intrinsèquement et historiquement opposés aux sociétés secrètes, aux serments secrets et aux procédures secrètes. »
Le secret, dans le contexte d’une société libre et ouverte (rien à voir avec l’Open Society du sournois Soros), est effectivement odieux. Qu’on ne communique qu’à très peu d’intermédiaires le code du feu nucléaire et que celui-ci reste un secret d’Etat, je le veux bien. Que certaines données sensibles demeurent secrètes également, je le conçois encore. Un peu comme lorsqu’on ferme à clé sa demeure avant de sortir. Mais, en la circonstance, il ne s’agit pas de cela. Le secret des sociétés dites secrètes, réside précisément dans le complot auquel elles se livrent. Et c’est ce que déplore JFK. La trahison des sectes qui profitent de se couvrir du manteau du secret pour mieux attenter à la pérennité de la société libre et ouverte où elles ont prospéré doit nous être insupportable. Il a en tête bien sûr toutes les sociétés secrètes évoquées plus haut et toutes représentées aux Etats-Unis, de la Franc-maçonnerie au Skull and Bones. Les membres les plus élevés du Deep State de l’époque les fréquentaient déjà tout en occupant les postes les plus stratégiques. Je pense notamment à l’arriviste Lindon Johnson, lui aussi franc-maçon et dont l’assassinat de JFK constituera un tremplin pour son accès à la présidence jusqu’en 1969. Ces hommes étaient en mesure d’ourdir des complots, de fomenter des attentats sous faux drapeaux et de consolider dans l’ombre, au cœur de la chaîne de commandement, leur pouvoir au détriment du peuple américain.
« Nous avons décidé il y a longtemps que les dangers d’une dissimulation excessive et injustifiée de faits pertinents l’emportaient de loin sur les dangers qui sont invoqués pour la justifier. »
Autoriser ces sociétés à dissimuler, dit-il encore, est un bien plus grand danger pour un pays libre et ouvert que le danger que ce pays ferait courir à ces sociétés. La Franc-maçonnerie prétexte que le secret la protège de la persécution. Mais c’est un sophisme. Pour la bonne raison qu’un pays libre et ouvert ne persécute pas. Ses lois l’en empêchent. En revanche, nous voyons aujourd’hui tous les dangers qu’il y a à laisser des personnes nuisibles et haut placées se concentrer dans le plus grand secret et comploter contre la liberté des peuples et leur droit inaliénable à disposer d’eux-mêmes.
« Et il y a un très grave danger qu’un besoin annoncé de sécurité accrue soit saisi par ceux qui sont soucieux d’en étendre le sens jusqu’aux limites mêmes de la censure et de la dissimulation officielles. »
Ici JFK est quasiment visionnaire. Il craint sans le cacher une situation qui correspond trait pour trait au sinistre épisode covid. Soi-disant pour nous sécuriser, pour protéger la santé de chacun, comme si nos gouvernements avaient ce souci, mais c’est leur prétexte, ils empiètent gravement sur nos libertés, ils dissimulent leur politique avec des conseils de défense top secret, ils censurent l’argumentation des non-alignés... Tout ce que JFK avait redouté.
« Ce que je n’ai pas l’intention de permettre dans la mesure où c’est sous mon contrôle. Et aucun responsable de mon administration, qu’il soit de rang élevé ou inférieur, civil ou militaire, ne devrait interpréter mes paroles ici ce soir comme une excuse pour censurer l’actualité, étouffer la dissidence, dissimuler nos erreurs ou dissimuler à la presse et au public les faits qu’ils méritent de connaître. »
Le 35ème président des Etats-Unis n’avait donc pas l’intention de permettre de tels agissements de la part du complexe militaro-industriel. Il était conscient de cette grave épée de Damoclès au point de dévoiler dès le début de son mandat la menace devant l’association des Editeurs. Il l’a payé de sa vie, à n’en pas douter. Il soupçonnait manifestement que dans sa propre administration des éléments jouant double jeu pouvaient le trahir et mettre à mal sa profession de foi de transparence et de loyauté envers le peuple. Il savait que la classe politique, le Pentagone ou la CIA hébergeaient des traitres à la nation qui avaient fait vœu, sous le sceau du secret, de servir leur société secrète et de trahir la nation américaine pour des intérêts privés en dissimulant des faits, en étouffant la vérité et en censurant leurs accusateurs. Il savait tout cela, et il en est mort pour l’avoir dénoncé au grand jour. On commence seulement, dans le grand public, à le comprendre.
Au-delà de ces clubs secrets tellement liés les uns aux autres par leurs plus hauts membres, au-delà de leur goût du secret et d’une nette tendance à placer leur mysticisme au-dessus de tout, il y a le fait qu’ils forment un grand club de privilégiés, dont vous et moi ne faisons pas partie, qui s’estiment être des créatures supérieures. En Franc-maçonnerie, le secret est au service des plus hauts grades qui sont censés avoir la pleine connaissance des choses et la compréhension des symboles qui va avec. Cet ordonnancement n’est ni plus ni moins qu’un système de castes dont l’appartenance dépend du bon vouloir d’une hiérarchie aux buts obscurs, comme celui, désormais connu, de vouloir la chute de l’Eglise. Comment admettre que des hommes, qui invoquent le progrès à tout bout de champ, puissent se soumettre de gré à ces rites archaïques et à ces projets fourbes, qui nient les principes démocratiques les plus élémentaires !
Au cours de mon existence, si j’ai apprécié de me réclamer d’une société savante, de celles nées au XIXème siècle et qui ne distinguent pas leurs membres entre eux ni des autres, j’ai toujours rejeté avec fierté l’idée d’appartenir à une société secrète. Un jour, l’on m’a proposé à demi-mots de rentrer chez les francs-maçons. De devenir moi-même un initié. Outre que je fus très étonné de la personne qui me le proposait, j’ai immédiatement décliné son offre, sachant combien tous ces codes et ces secrets étaient non seulement contre ma nature, mais aussi contre nature pour tout honnête homme qui se respecte.¾
Photo d'illustration : symboles maçonniques