Coleman a cerné parfaitement le problème dans l’un de ses ouvrages paru en 1993 et auquel nous allons nous référer, La hiérarchie des conspirateurs Histoire du Comité des 300. Nous sommes manipulés, proclame-t-il, par des hommes sans scrupules sans jamais nous en rendre compte. [Nos] dirigeants ont pris [un malin] plaisir à diriger les choses depuis les coulisses. L’homme a toujours ressenti le besoin de dominer sans être détecté, et ce désir n’a jamais été aussi répandu qu’à l’époque moderne. Si ce n’était pas le cas, pourquoi ce besoin de sociétés secrètes ?
C’est alors qu’il pose la question clé. Qui est l’ennemi ? Pour y répondre sans détour. L’ennemi n’est pas un « ils » sans visage. L’ennemi est clairement identifiable comme étant le Comité des 300, le Club de Rome, l’OTAN et toutes ses organisations affiliées, les groupes de réflexion et les instituts de recherche contrôlés par l’Institut Tavistock. L’Institut Tavistock et ses succursales se sont chargés de tout ce qui relevait de l’ingénierie sociale, en particulier forger l’opinion publique. Quant aux sociétés secrètes comme les Skull & Bones, elles font partie d’une chaîne de commandement et de contrôle qui passe par le Club de Rome, l’OTAN, la RIIA (Royal Institute of International Affairs) et, enfin, par la hiérarchie des conspirateurs, le Comité des 300. Le Comité des 300 avec son « aristocratie » de l’establishment libéral de la côte Est, ses banques, ses compagnies d’assurance, ses sociétés géantes, ses fondations, ses réseaux de communication, présidé par une hiérarchie de conspirateurs, voilà l’ennemi !
C’est ce Comité des 300 qui a établi des réseaux de contrôle et des mécanismes bien plus contraignants que tout ce qui a jamais été vu dans ce monde. Ainsi, dans l’optique d’un contrôle total sur les masses à l’horizon des années 2000, il a planifié dès 1953 ses politiques postindustrielles à croissance zéro, aujourd’hui en plein essor. Trente ans plus tard, on ne peut guère donner tort à Coleman, tant le lavage de cerveaux écologiste et la désindustrialisation des pays occidentaux sont allés bon train. Pour l’exemple, les français se rappelleront comment sous Mitterrand la sidérurgie française a été démantelée à toute vapeur.
Le plus grand danger, reconnait l’ancien membre du Secret Intelligence Service, vient de la masse de traitres qui se trouvent parmi nous. Le problème est que [nos gouvernements font] partie du problème, de la conspiration. En 2020, nous les avons clairement vus à l’œuvre pendant le covid. Ces ennemis sont les serviteurs du Comité des 300 qui occupent des postes élevés au sein de notre structure gouvernementale. Ce que disait Coleman pour les Etats-Unis s’applique maintenant aussi à la France et à l’Europe. Notre république des Etats-Unis d’Amérique, autrefois fière, n’est plus qu’une série d’organisations criminelles de façade, ce qui, comme l’histoire le montre, est toujours le début du totalitarisme. Si le totalitarisme avait pris racine en 1993 en Amérique, convenons qu’il s’est dorénavant implanté partout en occident.
Néanmoins, l’ex-agent remarque que cette vérité est difficile à accepter et à apprécier, car il n’y a rien eu de soudain dans ces événements. Les choses se sont produites progressivement, laissant l’impression qu’elles étaient le résultat d’une évolution spontanée de nos sociétés et d’une mondialisation galopante inéluctable.
Pour inciter à le croire, les médias, branche armée dans la guerre psychologique qui nous a été livrée, ont tenu leur rôle. Très tôt des journaux comme le New York Times et le Washington Post [étaient] sous le contrôle du Comité des 300. Coleman n’a aucune pitié envers eux. Il les qualifie de chacals. Le président Jefferson a dit un jour qu’ils plaignaient ceux qui pensaient savoir ce qui se passait en lisant le journal. A l’heure actuelle, plaignons ceux qui pensent être informés en regardant la télévision. De toutes les façons, plus personne ne lit le journal. Depuis les révélations de Tucker Carlson sur Bob Woodward, le faux journaliste et vrai espion du Washington Post, on sait que l’affaire du Watergate n’a été qu’un traquenard. Et que les médias n’ont pas pour mission de nous informer.
Coleman satisfera aussi la saine curiosité de son lecteur en fournissant la liste des membres de ce Comité jusqu’en 1993. On y retrouve des noms bien connus, les dynasties Rockefeller, Rothschild, mais aussi des présidents US et d’autres nations, de Bush ou Carter à Mitterrand en passant la Reine d’Angleterre, Elisabeth II, ainsi que de grand noms de familles richissimes dont des familles royales européennes et des familles de la haute finance. Mais au-delà de ces personnalités, ce qui stupéfie c’est la profusion de grandes agences, de groupes et de think tanks dont la vocation reste la même, servir l’objectif de l’ordre mondial unique : CFR, Trilatérale, Bilderberg et toutes les grandes institutions internationales jusqu’à Interpol. Coleman s’attachera surtout à révéler dans cet ouvrage certaines interventions subversives du Club de Rome, une organisation de façade conspiratrice, un alliage entre les financiers anglo-américains et les anciennes familles de la noblesse noire d’Europe. L’intitulé de tous ces clubs et instituts partenaires n’a en général rien à voir avec ce qui s’y trame. Leurs qualificatifs ne sont qu’une façade pour rendre l’instrumentalisation présentable. Le film de Polanski, Ghost Writer, évoque précisément ces montages alambiqués à partir de sociétés et fondations diverses dans le seul but d’obtenir la tête d’un politique. Personne, à la sortie du film en 2010, n’a traité Polanski de complotiste, que je sache. Bien au contraire. Il a été loué.
Sur quelques cas particuliers, je voudrais laisser entrevoir combien nous avons été menés en bateau. Il s’agit d’événements antérieurs à 1993 mais qui parleront aux plus âgés d’entre nous et à tous ceux férus d’histoire contemporaine. Je ne ferai ici que reproduire le compte rendu de Coleman. Mais il doit nous faire réfléchir à plus d’un titre. L’auteur n’a rien d’un plaisantin et ses sources non plus.
Débutons par l’incident à la centrale nucléaire de Three Mile Island (Pennsylvanie) en 1979. C’est un modèle du genre. Créée trois jours plus tard, la FEMA (Federal Emergency Management Agency) allait gérer la situation. Qualifié d’« accident » par les médias hystériques, il ne s’agissait pas d’un accident, mais d’un test de crise délibérément conçu pour la FEMA. Un avantage supplémentaire a été la peur et l’hystérie créées par les médias qui ont poussé les gens à fuir la zone, alors qu’en fait ils n’avaient jamais été en danger. Cela a été considéré comme un succès par la FEMA […] Three Mile Island est devenu le point de ralliement des « environnementalistes », un groupe hautement financé et contrôlé par l’Aspen Institute, au nom du Club de Rome. La couverture médiatique a été assurée gratuitement par William Paley, fondateur de la télévision CBS, un ancien agent des services secrets britanniques. Voyez comment, dans ce qui semble être une manipulation à grande échelle, tous les acteurs ont joué leur rôle avec brio, sous la baguette d’un seul metteur en scène : la FEMA, une création du Club de Rome, CBS dont le patron s’est chargé du battage médiatique à titre gracieux, l’Aspen Institute qui mobilisa ses troupes d’écologistes, à l’initiative du Club de Rome également. Enfin Paley a été, durant la seconde guerre mondiale, ça ne s’invente pas, chef adjoint de la cellule de guerre psychologique à l’Office de l’information de guerre US. Comme Woodward pour torpiller Nixon, Paley venait des services secrets et actionna le levier médiatique à la demande, dans son cas pour couvrir un simulacre d’accident nucléaire et jeter le discrédit sur la filière. La boucle est bouclée. Les militants écolos et le public seront les dindons de la farce. Ils auront cru à un Tchernobyl avant l’heure. Les autres parties n’auront fait qu’interpréter une tragicomédie dont le script était signé le Club de Rome. Le but, déprécier le nucléaire dans une perspective postindustrielle à croissance zéro.