Ils ont tout corrompu jusqu'au langage

Le 18/04/2022

Dans Actualités

Pourquoi l’opération covid déclenchée en 2020 a-t-elle si bien réussi auprès de la population ? La docilité de cette dernière n’explique pas tout. C’est l’adhésion, de bonne foi, d’une partie d’entre elle qui nous intrigue. La question hante nos esprits. Encore maintenant, nous cherchons la clé pour percer ce mystère.

La normalienne Ariane Bilheran, une spécialiste du totalitarisme et de ses méthodes oppressives, a éclairé récemment le débat sur le sujet. Elle a expliqué que c’est par le langage que les organisateurs de cette guerre contre les peuples ont réussi à imposer leur récit déviant du réel. Leur narration des événements est apparue, en effet, à tous les gens rationnels, ne cédant pas volontiers à leurs pulsions, pour ce qu’elle est, une construction de l’esprit totalement chimérique. Pour cela, les instigateurs de la guerre ont dû pervertir le langage, pour mieux harceler les masses, et ce jusqu’à la persécution psychique.

Ils se sont donc attaqués au langage. Ils l’ont colonisé. C’est le terme que la psychologue emploie. En priorité, par l’irruption d’un vocabulaire médical, a priori réservé aux spécialistes, mais qui est devenu, à leur initiative, d’un usage courant. Seulement ils ont dévoyé ce langage de la manière suivante. Ariane Bilheran a comptabilisé ces mots nouveaux à une soixante, des mots qui ont parasité le discours ambiant. Ainsi on a d’abord fait disparaitre certains mots du champ lexical. Soigner, remédier ont vite manqué à l’appel pour mieux oublier qu’on interdisait aux médecins précisément de soigner. Interdisez le mot, et la chose n’existe plus. Sortez le mot du dictionnaire, et la question finit par ne plus se poser. Ensuite, on en a fait apparaitre d’autres, comme malade asymptomatique. Or, tout malade présente des symptômes de son affection. Le but d’introduire une pareille expression était de brouiller toute analyse rationnelle. Et de culpabiliser chacun. On a aussi pris soin de modifier la définition de certains termes. Ainsi, celui de pandémie a été réformé par l’OMS. Les têtes malsaines qui chapeautent cet organisme mondialiste ont tenu à ôter le principe de gravité inhérent à une pandémie. Il fallait pouvoir effrayer avec le mot, bien que le covid19 présentât un taux de létalité faible. Ces évolutions du langage se sont poursuivies en permanence. Jusqu’à présent, le sens des mots n’a cessé d’évoluer, avec l’unique objectif de servir le récit officiel.

L’être humain est un être de langage, un sujet parlant. « La façon dont nous nommons les choses, précise-t-elle, détermine notre rapport aux autres et notre rapport à l’expérience. » Voilà pourquoi il était si fondamental pour la réalisation de leur coupable projet d’en passer par une préparation de la langue. 

« La colonisation du langage a été une façon de sidérer la pensée. » Cette dernière assertion est capitale. Elle traduit qu’un facteur essentiel de la sidération des masses n’est autre que la mutation du langage. En entendant ces considérations, d’autres me sont revenues en mémoire, certaines réflexions de Michel Foucault. En effet, dans un ouvrage majeur, Les mots et les choses, une archéologie du savoir, le philosophe laissait entendre que c’est au cœur du langage, et non ex nihilo, que la pensée s’élaborait. L’homme forge sa pensée non pas avant de l‘exprimer par le langage, mais au contraire il la fait éclore du langage. L’entendement s’articule au sein de la langue. Le langage est ce matériau d’où nait la pensée.

En tant qu’enseignant, j’ai eu souvent l’occasion de le remarquer. Combien de fois un élève ne m’a-t-il pas dit comprendre un raisonnement, tout en ignorant comment le formuler avec des mots ! Ma réponse systématique était de lui montrer son erreur sur son diagnostic. En fait, il n’avait pas saisi toutes les subtilités du raisonnement, contrairement à ce qu’il croyait, pour ne pas être parvenu à mettre des mots dessus. Inversement, c’est parce que il ne parvenait pas à verbaliser sa pensée que sa compréhension était déficiente. Dès lors, en travaillant sur le langage, il finissait par percevoir l’origine de son incompréhension. Celle-ci résolue, son expression linguistique, fut-elle maladroite, ne lui posait plus de problème pour développer sa pensée.

Alors, si la pensée s’extrait comme d’une gangue du langage et si le langage a pu être l’objet d’une manipulation paranoïaque, il est clair que, par ce biais, la sidération dont parle Ariane Bilheran a pu opérer dans l’esprit de nos contemporains, peu à même de faire la part des choses.

Sous cet éclairage, on comprend mieux alors le rôle qu’a été celui des médias. Ils ont collaboré activement en étant les vecteurs de la novlangue, c’est-à-dire en perfusant leur auditoire par ce langage dépravé. Ils nous l’ont infligé pendant des jours, sur les antennes, dans les colonnes, à longueur d’année. Ce n’est que par leur intermédiaire que la perversion du langage pouvait se faire de manière aussi efficace et rapide. Qu’ils osent dire plus tard qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Sans eux, je le répète, rien n’aurait été possible. La guerre contre les peuples n’aurait pas eu lieu.

Seulement elle a eu lieu, et les médias l’ont menée contre nous.

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