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Il faut sauver le soldat Science (seconde partie)

Le 29/11/2022

Dans Actualités

En parlant des scientifiques recrutés par le Ministère de la Santé Japonais, le professeur émérite de l’Université de Kyoto, Masanori Fukushima, s’insurge contre le Ministère. Lui aussi vitupère contre l’égarement volontaire de la Science dans son pays : Ce ne sont pas des scientifiques mais des fossoyeurs de la Science qui s’arrangent avec la vérité, avec un mépris total pour la Science et la Médecine. Ce ne devrait pas se produire. Nous sommes un pays de sciences et de technologies, non ? Or vous ignorez la Science, la Médecine… Il faut l’écouter dresser son réquisitoire contre la politique vaccinale. Sa virulence tranche avec l’habituelle retenue nipponne. C’est dire combien l’homme est excédé !

Quels travaux ont été entrepris au Japon pour exposer l’arnaque scientifique autour du covid, je l’ignore. En France, en revanche, un enseignant chercheur a démonté le canular. Il s’appelle Vincent Pavan. Il a effectué un travail mathématique remarquable, que personne n’avait eu jusqu’ici l’audace d’entreprendre. Aussi rendons-lui cet hommage. Lors d’une conférence qu’il a donnée récemment à Marseille, il expliquait qu’il n’existe pas de modèle prédictif en épidémiologie. Il en veut pour preuve l’avant-dernière expérience en date, celle du virus H1N1. En 2009, sur les bases folles de la modélisation de Neil Ferguson, l’homme qui donne le la en la matière depuis des années, l’OMS déclara la pandémie et mit en place la vaccination pour tous. Mais devant le fiasco que ce fut, le Sénat français se pencha sur la Science qui avait servi de socle. Ses conclusions furent sans appel. Le Sénat conclut, de façon cinglante, que l’absence de corrélation entre les estimations modélisées et la réalité constatée [était] frappante. De plus, les hypothèses formulées sur la base des modèles [n’avaient] pas de valeur prédictive. Ferguson avait en effet annoncé entre 100 et 1000 fois plus de morts qu’il n’y en eut. Le Sénat ne pouvait pas être plus sévère à l’égard des mathématiques de Ferguson.

Vincent pavan

Le chercheur enseignant Vincent Pavan

Pourtant, dix ans plus tard, lui et son équipe allaient revenir en force avec leurs même fausses mathématiques pour nous sortir une prédiction de 500 000 morts. Rien de moins. En France, c’est Simon Cauchemez, l’élève de Ferguson, qui sera embauché, en 2013, par l’Institut Pasteur afin de poursuivre le sale boulot. Une Science de caniveau. On retrouvera l’épidémiologiste en bonne place au Conseil Scientifique le moment venu.

Dans le cas du Covid, ce sont leurs simulations numériques qui vont faire office de loi. Le Rapport 9 de l’Imperial College, dont relève Ferguson, va dicter la politique sanitaire dans le monde entier. Il s’agit d’un rapport interne effectué par Ferguson et une équipe d’une dizaine de collaborateurs. A l’époque, personne n’a pu l’examiner. Il a fallu des mois et des mois à Vincent Pavan pour obtenir de Ferguson les codes informatiques du programme de simulation. Quand ce dernier s’est enfin exécuté, le code source fourni ne correspondait qu’en partie au code natif. L’opacité a été une constante dans cette affaire. Ce qui prouve, au passage, le manque de professionnalisme des soi-disant experts à qui on a confié d’appliquer la Science pour en déduire l’attitude à adopter.

Le fumeux Rapport 9 stipule qu’en attendant les vaccins la seule voie reste les interventions non pharmaceutiques. Ah, diable et pourquoi ? Motus. Implicitement, ils écartaient tout traitement curatif. La stratégie sera un cocktail de confinements à répétition, de couvre-feux, de fermetures de restaurants, de masques, de mesures de distanciation, etc… jusqu’à la mise en circulation des vaccins. Encore fallait-il qu’ils justifient à l’avance l’efficacité de ces mesures. Le Rapport 9 fera le job. Ce rapport n’était pas un travail scientifique, c’était une commande. Débrouillez-vous, a-t-on dû leur dire, pour que la Science atteste de l’efficacité des confinements. Ce, malgré le fait que les experts indépendants jusqu’au grand John Ioannidis se déclarent convaincus du contraire.

Derrière le fameux Cauchemez, Pavan en a acquis la conviction, il y aurait un cabinet fantôme qui se serait chargé du plus gros du travail pour arranger les résultats de simulation. Après coup, suite au Rapport 9, en mai 2020, Cauchemez publiera un article dans la revue Science, ironie de l’histoire, pour attester que la modélisation fournit l’assurance de la pertinence des mesures arrêtées. 17 auteurs l’ont signé, parmi lesquels 14 ne seraient que des prête-noms. L’article a été conçu, écrit et publié en moins de deux mois, là où il faut un à deux ans minimum. Et de plus l’article n’a même pas été revu par des pairs, comme c’est l’usage. A ces anomalies de forme s’ajoute un problème de fond. C’est que, selon Pavan, en épidémiologie les modélisations s’appuient sur des théories fumeuses, dont celle qui invoque le célèbre facteur Ro. Ces théories n’ont jamais donné satisfaction depuis leur conception au début du XXème siècle. Le Sénat l’avait signalé, il y a dix ans. Depuis, il n’y a rien eu de nouveau sous le soleil, de ce côté-là. Il est donc impossible qu’elles permettent de prédire quoi que ce soit de fondé. On ne traite pas des infections dans une population comme on le ferait des molécules dans un gaz. Et pourtant c’est en gros ce qui est fait. On adapte la théorie cinétique aux épidémies en toute désinvolture. En fait, c’est parce que nous sommes là dans une vision moléculaire de la vie, chère à la Fondation Rockefeller dont on sait ce que la médecine actuelle lui doit. C’est bien connu, cette vision mécaniste constitue une fraude épistémologique notoire.

Le 21 avril 2020, l’article est à peine déposé que la presse s’en empare pour arguer que le confinement a permis de réduire de 77 % la diffusion du virus. Le Ro serait passé en effet de 2,9 à 0,67, ce qui correspond bien à 77 % de réduction. De toute évidence, on nous faisait prendre pour une donnée empirique le résultat issu d’une simulation douteuse. Tout cela porte la marque d’un coup monté, encore une fois. En effet, les auteurs ont cherché à connaitre les paramètres de la simulation qui produiraient les résultats attendus. Il est évident alors que les conclusions seraient contenues dans les hypothèses choisies. Ce qui les a amenés en fait à maquiller tout simplement la courbe des infections. Pavan a repris le code pour s’en convaincre définitivement. Les auteurs savaient pertinemment qu’ils mentaient. Mais le mal était fait, on avait instrumentalisé la Science. Avec ces contrefacteurs, la modélisation comme technique a une fâcheuse tendance à se substituer à la réalité. C’est d’ailleurs devenu sa fonction principale depuis le chantage au climat.

Le 28 juin 2021, les mêmes avec Cauchemez à leur tête se fendent d’un pre-print selon lequel les non-vaccinés seraient 12 fois plus contagieux que les autres. C’est le fameux 12 fois plus de Véran dont on voit qu’il est sorti d’un chapeau de prestidigitateur ! Ils ne tarderont pas à s’emparer de ce papier pour instaurer le passe sanitaire, à peine deux semaines plus tard. Voilà sur quoi reposent les arguties des tenants du passe. De la mathématique frelatée ! Du bricolage d’étudiant boutonneux qui, non content de n’avoir rien compris à la leçon, se permet de tricher dans le dos du correcteur. Ce sera le seul article scientifique en France et probablement au monde, à la connaissance de Pavan, à avoir servi de base scientifique pour justifier le passe sanitaire. Ce papier sera dénoncé comme une fraude scientifique, dès juillet 2021, par le Conseil Scientifique Indépendant.

Ils étaient prêts à tricher à un tel point qu’ils n’ont pas hésité, dans les simulations de mars 2020 de Cauchemez et Ferguson, à se fixer comme hypothèse une létalité entre 1,5 et 3,0 % au lieu du 0,1% officiel. Et comme leur modélisation comportait plus de 900 paramètres (sic), vous pouvez raconter n’ importe quoi, avancer n’importe quel scénario qui vous arrange. Cerise sur le gâteau, vous pourrez ensuite invoquer la Science comme arbitre, alors que vous avez soudoyé l’arbitre.

Dans le papier de juin 2021, nous rapporte Pavan, ils n’ont même pas su utiliser correctement le traitement de texte scientifique. Qui plus est, le pre-print ne fournit pas les codes. Vous ne pouvez donc rien vérifier. Il faudrait les croire sur parole. Est-ce cela la science ? Il a fallu pour Pavan aller au pénal pour exiger les codes. Le mois de septembre suivant, le pre-print était modifié et le 12 fois plus contagieux s’était transformé en 4 fois plus. Cependant, à force de tripatouillages, ils ont fini par être gênés aux entournures de sorte que Pasteur a pris ses précautions. L’Institut a communiqué le message suivant : les données sont incomplètes et les hypothèses incertaines. La propagation du virus SARAS-CoV-2 est difficile à anticiper et la dynamique de l’épidémie peut  changer rapidement. Les trajectoires décrites dépendent des hypothèses faites ; si les hypothèses ne se réalisent pas, la dynamique observée pourra être différente des projections. Comme si on l’ignorait ! C’est plutôt au Ministre qu’il aurait été bon de le rappeler avant qu’il n’en fasse ses choux gras. L’Institut tente de se couvrir après coup, mais c’est trop tard. La collusion des instances scientifiques avec le pouvoir, désormais clairement exposée, marquera une triste date dans l’histoire de l’épidémiologie. La Science s’est prostituée pour servir l’Autorité. Elle a accepté de tromper par ses fourberies, puis de venir jurer à la barre des témoins qu’il fallait croire ses conclusions erronées.

Villani cedric

Cédric Villani est aux Mathématiques ce que BHL est à la Philosophie, tenue vestimentaire comprise

Cette descente aux enfers de la Science s’incarne dans la personne de Cédric Villani. A lui tout seul, l’homme symbolise la chute de la maison Science. Car la Science s’est dévoyée en priorité avec ceux qui la pratiquent avec duplicité. La médaille Fields 2010, qui préside l’OPECST (Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques), a été sollicitée quand le Sénat eut à discuter des effets secondaires des vaccins. Vincent Pavan, regrettant amèrement de n’avoir pas été auditionné, lui a demandé une entrevue, mais Villani n’a jamais donné suite. Malgré ses promesses, il ne s’entretiendra jamais avec Pavan. Qu’on ne dise pas que Villani n’est pas corrompu pour autant. Placé comme il l’était à la direction de l’OPECST, au confluent des décisions, et, en tant que meilleur matheux de France, il avait obligation de donner un avis éclairé sur les calculs de son confrère. Pourtant, il entérinera la fraude et enterrera ce qu’a découvert Pavan. Le verdict est donc accablant pour Cedric Villani. Il a fait de la Science, déjà subvertie, une criminelle. Ce personnage peu recommandable est tombé de son piédestal. De fadasse et imbu de sa personne, il est passé à véreux et traître. Lui aussi laissera dans l’histoire des sciences la trace peu reluisante d’un collabo.

Un autre article, celui-là de Roux, Massonneau et Crepey, parait en avril 2020, alors que le premier confinement n’est pas terminé. Il va oser affirmer sur la base d’un modèle mathématique que la grande réclusion de mars 2020 a sauvé 61739 vies ! Après tout ce qui a été dit, comment un modèle pourrait-il nous garantir ce nombre à la vie près ? Voilà bien le genre de résultat que tous les professeurs critiquent lorsqu’ils le voient sur la copie de leurs étudiants. Les auteurs savent-ils à quel point ils se sont ridiculisés ? Ne savent-ils pas qu’ils doivent donner un ordre de grandeur forcément approximatif et accessoirement une fourchette. Sinon qu’ils retournent à leurs chères études ! Or, cet article a aussi été homologué par Villani pour cautionner la politique sanitaire. En janvier 2022, sort une note d’épidémiologie du Conseil d’Analyse Economique prétendant que la passe sanitaire aurait sauvé 4000 vies. En réalité, une fois refait, le calcul aboutit à ce qu’il aurait coûté au contraire entre 1500 et 7000 vies ! En l’effectuant, ces pieds nickelés de la Science ont obtenu un résultat de -4000. Le signe - signifiait précisément que ces vies avaient été perdues et non sauvées. Alors qu’ont-ils osé faire, ces savants à la petite semaine ? Ils ont ôté le signe - qui les embarrassait ! Comme des étudiants bien embêtés qui truandent leurs résultats, faute de mieux. Ils ont enlevé le signe - sans le moindre état d’âme. Que c’est pathétique ! Encore une fraude inadmissible. Peut-être pensaient-ils que personne n’irait mettre le nez dans leurs calculs tronqués. Manque de chance pour eux.

Encore un mot pour dire que Vincent Pavan, de son propre aveu, ne s’est plus replongé dans ses calculs d’avant covid, qui avaient trait à la physique statistique. Il demeure bloqué par cette fraude comme si, lui aussi, ne pouvait reprendre sa tâche scientifique, tant que la Science n’avait pas fait le ménage dans ses rangs. Et elle n’est pas près de le faire. La faculté l’a mis à pied il y a deux ans pour non port de masque et l’a suspendu finalement il y a trois mois.¾

 

Photo d'illustration : iStock

Covid Science Fraude Vincent Pavan