Pourtant, dix ans plus tard, lui et son équipe allaient revenir en force avec leurs même fausses mathématiques pour nous sortir une prédiction de 500 000 morts. Rien de moins. En France, c’est Simon Cauchemez, l’élève de Ferguson, qui sera embauché, en 2013, par l’Institut Pasteur afin de poursuivre le sale boulot. Une Science de caniveau. On retrouvera l’épidémiologiste en bonne place au Conseil Scientifique le moment venu.
Dans le cas du Covid, ce sont leurs simulations numériques qui vont faire office de loi. Le Rapport 9 de l’Imperial College, dont relève Ferguson, va dicter la politique sanitaire dans le monde entier. Il s’agit d’un rapport interne effectué par Ferguson et une équipe d’une dizaine de collaborateurs. A l’époque, personne n’a pu l’examiner. Il a fallu des mois et des mois à Vincent Pavan pour obtenir de Ferguson les codes informatiques du programme de simulation. Quand ce dernier s’est enfin exécuté, le code source fourni ne correspondait qu’en partie au code natif. L’opacité a été une constante dans cette affaire. Ce qui prouve, au passage, le manque de professionnalisme des soi-disant experts à qui on a confié d’appliquer la Science pour en déduire l’attitude à adopter.
Le fumeux Rapport 9 stipule qu’en attendant les vaccins la seule voie reste les interventions non pharmaceutiques. Ah, diable et pourquoi ? Motus. Implicitement, ils écartaient tout traitement curatif. La stratégie sera un cocktail de confinements à répétition, de couvre-feux, de fermetures de restaurants, de masques, de mesures de distanciation, etc… jusqu’à la mise en circulation des vaccins. Encore fallait-il qu’ils justifient à l’avance l’efficacité de ces mesures. Le Rapport 9 fera le job. Ce rapport n’était pas un travail scientifique, c’était une commande. Débrouillez-vous, a-t-on dû leur dire, pour que la Science atteste de l’efficacité des confinements. Ce, malgré le fait que les experts indépendants jusqu’au grand John Ioannidis se déclarent convaincus du contraire.
Derrière le fameux Cauchemez, Pavan en a acquis la conviction, il y aurait un cabinet fantôme qui se serait chargé du plus gros du travail pour arranger les résultats de simulation. Après coup, suite au Rapport 9, en mai 2020, Cauchemez publiera un article dans la revue Science, ironie de l’histoire, pour attester que la modélisation fournit l’assurance de la pertinence des mesures arrêtées. 17 auteurs l’ont signé, parmi lesquels 14 ne seraient que des prête-noms. L’article a été conçu, écrit et publié en moins de deux mois, là où il faut un à deux ans minimum. Et de plus l’article n’a même pas été revu par des pairs, comme c’est l’usage. A ces anomalies de forme s’ajoute un problème de fond. C’est que, selon Pavan, en épidémiologie les modélisations s’appuient sur des théories fumeuses, dont celle qui invoque le célèbre facteur Ro. Ces théories n’ont jamais donné satisfaction depuis leur conception au début du XXème siècle. Le Sénat l’avait signalé, il y a dix ans. Depuis, il n’y a rien eu de nouveau sous le soleil, de ce côté-là. Il est donc impossible qu’elles permettent de prédire quoi que ce soit de fondé. On ne traite pas des infections dans une population comme on le ferait des molécules dans un gaz. Et pourtant c’est en gros ce qui est fait. On adapte la théorie cinétique aux épidémies en toute désinvolture. En fait, c’est parce que nous sommes là dans une vision moléculaire de la vie, chère à la Fondation Rockefeller dont on sait ce que la médecine actuelle lui doit. C’est bien connu, cette vision mécaniste constitue une fraude épistémologique notoire.
Le 21 avril 2020, l’article est à peine déposé que la presse s’en empare pour arguer que le confinement a permis de réduire de 77 % la diffusion du virus. Le Ro serait passé en effet de 2,9 à 0,67, ce qui correspond bien à 77 % de réduction. De toute évidence, on nous faisait prendre pour une donnée empirique le résultat issu d’une simulation douteuse. Tout cela porte la marque d’un coup monté, encore une fois. En effet, les auteurs ont cherché à connaitre les paramètres de la simulation qui produiraient les résultats attendus. Il est évident alors que les conclusions seraient contenues dans les hypothèses choisies. Ce qui les a amenés en fait à maquiller tout simplement la courbe des infections. Pavan a repris le code pour s’en convaincre définitivement. Les auteurs savaient pertinemment qu’ils mentaient. Mais le mal était fait, on avait instrumentalisé la Science. Avec ces contrefacteurs, la modélisation comme technique a une fâcheuse tendance à se substituer à la réalité. C’est d’ailleurs devenu sa fonction principale depuis le chantage au climat.
Le 28 juin 2021, les mêmes avec Cauchemez à leur tête se fendent d’un pre-print selon lequel les non-vaccinés seraient 12 fois plus contagieux que les autres. C’est le fameux 12 fois plus de Véran dont on voit qu’il est sorti d’un chapeau de prestidigitateur ! Ils ne tarderont pas à s’emparer de ce papier pour instaurer le passe sanitaire, à peine deux semaines plus tard. Voilà sur quoi reposent les arguties des tenants du passe. De la mathématique frelatée ! Du bricolage d’étudiant boutonneux qui, non content de n’avoir rien compris à la leçon, se permet de tricher dans le dos du correcteur. Ce sera le seul article scientifique en France et probablement au monde, à la connaissance de Pavan, à avoir servi de base scientifique pour justifier le passe sanitaire. Ce papier sera dénoncé comme une fraude scientifique, dès juillet 2021, par le Conseil Scientifique Indépendant.
Ils étaient prêts à tricher à un tel point qu’ils n’ont pas hésité, dans les simulations de mars 2020 de Cauchemez et Ferguson, à se fixer comme hypothèse une létalité entre 1,5 et 3,0 % au lieu du 0,1% officiel. Et comme leur modélisation comportait plus de 900 paramètres (sic), vous pouvez raconter n’ importe quoi, avancer n’importe quel scénario qui vous arrange. Cerise sur le gâteau, vous pourrez ensuite invoquer la Science comme arbitre, alors que vous avez soudoyé l’arbitre.
Dans le papier de juin 2021, nous rapporte Pavan, ils n’ont même pas su utiliser correctement le traitement de texte scientifique. Qui plus est, le pre-print ne fournit pas les codes. Vous ne pouvez donc rien vérifier. Il faudrait les croire sur parole. Est-ce cela la science ? Il a fallu pour Pavan aller au pénal pour exiger les codes. Le mois de septembre suivant, le pre-print était modifié et le 12 fois plus contagieux s’était transformé en 4 fois plus. Cependant, à force de tripatouillages, ils ont fini par être gênés aux entournures de sorte que Pasteur a pris ses précautions. L’Institut a communiqué le message suivant : les données sont incomplètes et les hypothèses incertaines. La propagation du virus SARAS-CoV-2 est difficile à anticiper et la dynamique de l’épidémie peut changer rapidement. Les trajectoires décrites dépendent des hypothèses faites ; si les hypothèses ne se réalisent pas, la dynamique observée pourra être différente des projections. Comme si on l’ignorait ! C’est plutôt au Ministre qu’il aurait été bon de le rappeler avant qu’il n’en fasse ses choux gras. L’Institut tente de se couvrir après coup, mais c’est trop tard. La collusion des instances scientifiques avec le pouvoir, désormais clairement exposée, marquera une triste date dans l’histoire de l’épidémiologie. La Science s’est prostituée pour servir l’Autorité. Elle a accepté de tromper par ses fourberies, puis de venir jurer à la barre des témoins qu’il fallait croire ses conclusions erronées.