Que ceux qui comptent sur un silence éternel, les uns pour poursuivre leurs forfaits, les autres pour s’arranger avec leur mauvaise conscience, ne croient pas un seul instant que la vérité n’explosera pas au final. Après la fin de la seconde guerre mondiale et le retour de captivité des prisonniers des camps de la mort, la société française, travaillée par la culpabilité, a mis un point d’honneur à vouloir oublier et pendant plus d’une décennie elle y parvint. Les rescapés eux-mêmes détournaient la conversation quand leur famille les interrogeait à ce sujet. Puis vint le temps des vérités. Et la parole des survivants de l’holocauste se libéra. L’onde de choc déferla dans le pays. Au fil du temps, seules quelques voix indécentes se permirent un odieux négationnisme.
Soyez assurés qu’il en ira de même cette fois. Après une période d’amnésie, le pays cherchera à savoir. Les enfants interrogeront leurs parents. Pourquoi les enfants de 2020 ont-ils été martyrisés ? Pourquoi leurs parents ont-ils accepté le principe de se signer des autorisations de sortie de chez eux ? Pourquoi les médecins ont-ils été sommés de ne plus soigner ? Pourquoi des mesures médiévales ont-elles été adoptées pour une maladie qui, après tout, n’avait rien à voir avec la peste ? Pourquoi n’a-t-on pas hésité à démolir l’économie ? Etc.
Si ces parents-là ont quelques connaissances, ils leur répondront que la peur et la propagande ont eu raison de la population, en tout cas d’une partie d’entre elle. Que, si les gens ont peur et s’ils croient les gros mensonges que les médias leur serinent à longueur de journée, alors leur réaction après une mise en condition par l’effroi se comprend mieux. Tétanisés, ils ne réfléchissent plus, ils obéissent, voire ils devancent les vœux des tortionnaires.
Sachant mes origines juives, une personne proche de moi me demanda un jour pourquoi les juifs ne s’étaient-ils pas rebellés contre les mesures vexatoires et meurtrières à leur encontre ? Comment avaient-ils pu accepter leur sort sans broncher ? Pourquoi avaient-ils coopéré ? Comme si j’avais dû répondre en leur nom et à leur place. Je ne me souviens plus de la réponse que j’avais faite, mais la même question fut posée à la grand-mère d’un certain Isyyes Keidar, compositeur de son état, qui témoigne dans le documentaire que vient de produire Vera Sharav. Probablement une des personnes interrogées les plus pertinentes et cinglantes de ce reportage. Eh bien, se souvient Isyyes Keidar, sa grand-mère qui n’accepta d’en parler que tardivement, dans les années 80, lui fit la réponse suivante : « Mais les nazis ne se sont jamais présentés comme négatifs, destructeurs. Ils se présentaient comme un parti qui essayait d’améliorer les choses. C’est ce qu’ils disaient aux gens. Quand on vous envoyait dans un ghetto, c’était pour votre protection. Quand on vous envoyait dans un camp, on vous disait : vous aurez du travail, de la nourriture et un toit. Ils prétendaient toujours nous aider. Tous ces juifs qui montaient dans les trains, peu de gens le savent, étaient abreuvés de propagande disant que c’était pour une vie meilleure. Et ça a continué comme ça jusqu’à la fin. » D’eux-mêmes, sans la soldatesque nazie, ils ne seraient jamais partis de chez eux. Sans leur propagande non plus. Et s’ils avaient entrevu la vérité, probablement jamais ! De même, sans l’obligation de se vacciner pour continuer à vivre normalement, beaucoup n’auraient pas pris le risque de s’injecter des produits dangereux. Sans la propagande se déversant à grands flots dans les médias encore moins. Et s’ils avaient affronté la vérité au fond d’eux-mêmes, ils auraient préféré courir le risque de la stigmatisation plutôt que la mort, la maladie ou le handicap inhérent à cette roulette russe vaccinale. Deux sortes seulement d’individus refusent le parallèle. Les coupables du crime évidemment et les ignorants obtus et fiers de l’être. Personne d’autre. Comme le dirait Mark Twain, « l’histoire ne se répète pas, mais elle rime souvent ».