Afin de se mettre en conformité avec le DSA, l’Arcom a devancé tout son monde. En effet, elle est déjà en quête de signaleurs de confiance pour surveiller et faire taire les français sur le net. Moi je parlerais de petits censeurs plutôt que de signaleurs de confiance. L’imagination linguistique de l’Arcom n’a d’égale que celle que de l’Education Nationale, lorsque celle-ci parlait de référentiel bondissant à propos d’une simple balle de jeu. Ah, que le technocrate sait être poète ! Comme le dit si joliment un internaute : Oyez, oyez, la Kommandantur recrute !
Cette fièvre législative dénote une panique à voir les discours d’opposants relayés dans le public. Il faut au pouvoir montrer sa force et dissuader les résistants de résister. Il semble, devant une telle prolifération de directives liberticides, qu’un certain affolement gagne les hautes sphères du pouvoir. Alors que le pays s’effondre, ce qui les laisse impassibles, la seule chose qui les inquiète est de voir monter la révolte.
Le flou qui accompagne ces textes est intentionnel. Comme le dit Régis de Castelnau, l’imprécision des incriminations, qui atteste de l’inconstitutionnalité de ces lois, est voulue afin de toucher le moment venu ceux qui n’encourraient rien sinon, couverts qu’ils sont par le droit inaliénable à la liberté d’expression. L’imprécision des accusations est recherchée dans ce but. D’ailleurs la mise en pratique a déjà commencé. Une véritable chasse aux sorcières sur la base de ces premiers textes liberticides a été l’arrestation de Marc Doyer puis sa garde à vue, au motif, qui n’a d’ailleurs pas tenu au regard de la justice, qu’un de ses échanges avec Macron aurait présenté un caractère menaçant. Les endormis diront que tout cela ne les concerne pas. Pour eux, le sort de Marc Doyer ne regarde que le pauvre Marc Doyer, ce jusqu’au jour où leur nom figurera sur les listes noires du despote. Il sera alors trop tard pour eux de s’en inquiéter.
Dans sa fièvre de vouloir contrôler un pays entier, la macronie a un prétexte tout trouvé, les JO, pour rétablir l’usage des QR codes. Dans le même ordre d’idées, un régime policier s’installe petit à petit. Une nouvelle législation prévoit de laisser agir policiers et gendarmes sous une identité d’emprunt et une fausse qualité dans leurs diverses missions. Le cadre de ces missions est là encore suffisamment flou pour englober des actions contre ceux qui pensent de travers. Infiltrer les réseaux de drogue peut constituer une bonne raison de masquer la véritable identité d’un agent, mais étendre le procédé à n’importe quelle intervention ouvre la porte à tous les coups tordus contre la population, surtout celle qui se rebiffe. La liste des opérations concernées est si vague qu’elle permettra au pouvoir toutes les infractions contre nous, le peuple. La démocratie déserte bel et bien notre patrie, qui fut un temps celle des Droits de l’Homme ? A ce rythme, il ne restera plus rien de l’idéal français.
Cependant nous avons une responsabilité dans ce qui nous arrive. Nous avons laissé trop longtemps les choses pourrir sans réagir. Ainsi, depuis des années, nous avons laissé le pouvoir interdire à sa guise telle ou telle réunion, au prétexte qu’elle faisait le jeu de l’extrême-droite. Aujourd’hui l’interdiction est venue de la préfecture de Lille et elle a frappé une conférence de Mélenchon, flanqué pour l’occasion d’une militante pro-palestinienne. Que le margoulin tombé dans l’islamo-gauchisme ne s’en étonne pas ! Lorsque cela n’atteignait que les prétendus extrémistes de droite, il y était favorable ou en tous cas il ne s’en plaignait pas. Philippe Murer a les mots les plus justes à son endroit : « Alors que vos militants passent leur temps à faire interdire des réunions de Zemmour, Marine Le Pen et bien d’autres, lui lance-t-il, vous êtes donc étonné d’être à votre tour interdit ?! Plus qu’un tartuffe, vous mettez le ver de la censure dans le fruit de la démocratie ». Bien envoyé !¾