Entre mensonge et secret, l’abominable

Le 03/02/2023

Dans Actualités

Seuls les plus petits secrets ont besoin d’être protégés. Les plus gros sont gardés par l’incrédulité publique.   Marshall McLuhan

Cela nous surprendrait beaucoup d’apprendre un jour que notre voisin, si honnête en apparence, a commis un crime. Tout comme les téléspectateurs ont été décontenancés, il y a vingt ans, en apprenant aux informations qu’un certain Jean-Claude Romand, qui se faisait donner abusivement du monsieur le docteur, avait dupé pendant dix-huit ans sa famille pour finir, à la veille de se voir démasqué, par occire épouse, parents et enfants. Les faux-semblants nous sidèrent tout comme les criminels à l’apparence de bons pères de famille. Cependant nous parvenons à y croire. Nous sommes sidérés de le savoir, mais in fine nous l’acceptons. On se dit qu’il s’agit somme toute de la nature de l’homme et qu’elle ne cessera de nous stupéfier.

A propos des grandes mystifications, il en va différemment. En effet, qu’un groupe ourdisse le projet de massacrer des millions d'êtres humains pour une question de pouvoir ou d’argent, qu’il s’en donne les moyens et passe à l’acte, aussitôt l’idée est-elle rejetée par principe dans l’imaginaire populaire. C’est précisément ce que nous dit Marshall McLuhan, l’auteur de la magistrale Galaxie Gutenberg et non moins grand théoricien des médias. Le crime est trop énorme, trop gigantesque pour être appréhendé. C’est une question d’échelle. De même qu’on a une idée de ce qu’est un kilomètre et même mille, en revanche une année-lumière ne relève pas de notre perception, seulement de notre intellect et encore ! De même l’assassinat planifié et réalisé d’une ou plusieurs personnes est de l’ordre du concevable, dût-il l’être par quelqu’un de bonne famille. Mais le plan insensé de trucider des millions de braves gens pour asseoir son autorité ou engranger des milliards dépasse le sens commun. C’est proprement inconcevable. Même l’intellect, c’est-à-dire le fait de l’envisager au moins théoriquement, a du mal à laisser cette idée se frayer un chemin dans notre esprit.

Que ce soit au sujet de l’assassinat d’un président, de l’éviction d’un autre, de l’attentat sous faux drapeau sacrifiant des milliers de personnes de leur propre population sur l’autel des affaires et du pouvoir, la culpabilité de nos responsables ne devrait plus jamais être écartée a priori. Ne vaut-il pas mieux une suspicion qui s’avère erronée à une confiance aveugle en de féroces décideurs ? Derrière les affaires évoquées, que chacun aura reconnues, il y eut un but caché. Et dans chacune d’elles, une version officielle sera mise en avant pour arranger les uns et ne pas laisser les autres y fourrer leur nez. McLuhan nous parle de l’incrédulité populaire à l’origine du déni. Ne serait-ce pas là alors l’explication de notre manque de défiance envers les puissants ? Non pas seulement que le secret serait trop gros et notre entendement inapte à l’imaginer, mais ce serait plutôt le fait que les peuples sont tels des enfants, incapables de douter de la bienveillance de leurs parents et de s’imaginer que ceux-ci peuvent être animés des pensées les plus noires à leur égard. Comme si des parents criminels ça n’existait pas ! Ça existe, toutefois pas dans l’esprit de leurs enfants. Eh bien les masses sont comme des enfants quand l’agression qu’elles prennent de plein fouet n’a plus rien d’humain. Cette incrédulité-là est une sorte de naïveté à laquelle il faut donner la chasse. Face aux barbares, la survie des masses en dépend.

Il n’est jamais entré dans le cursus de nos études et dans le programme de nos cours d’Histoire d’étudier le machiavélisme de nos dirigeants, de constater jusqu’où ils sont prêts à aller. Je n’ai par exemple jamais entendu parler en amphithéâtre du complot des blouses blanches pourtant authentique, ni de bien des conjurations dont j’ai eu vent plus tard. Est-ce un hasard ? Je ne le crois pas. Habituer les citoyens à l’idée que les gouvernants, et pas seulement ceux des dictatures, envisagent de traiter leurs affaires à coup de meurtres et d’assassinats ferait mauvais genre. En France, comme ailleurs, ce sont ces mêmes dirigeants qui ont l’œil sur les programmes destinés à instruire la jeunesse. Si notre éducation avait été faite là-dessus, nul doute que nous serions moins candides en politique et moins incrédules à concevoir ce que des cabinets noirs ont préparé à notre insu. On connait de nos jours les moyens de l’ingénierie sociale qui ont été déployés pour désinformer et berner les peuples. Taire la réalité des complots en fait partie intégrante.

Quand verrons-nous la sidération sur les visages de ces millions d’innocents embarqués dans ce qu’ils ont cru être une pandémie et qui n’ont jamais pu imaginer que ceux qui les dirigeraient étaient à la manœuvre contre eux ? Comment auraient-ils suspecté que l’autorité s’abaisse à des telles pratiques ? Comment auraient-ils cru à des manigances de la part de ceux qui sont censés les protéger, surtout en démocratie ? Leur effroi alors sera à l’aune de ce qu’a été leur candeur.

Aujourd’hui tout de même, beaucoup découvrent l’effroyable vérité sur les injections après avoir enfin pressenti que tout était malsain dans l’affaire du covid. Certains reconnaissent même que les prétendus antivax avaient raison dès le début. Mea culpa, conviennent-ils. Mais les antivax n’éprouvent aucun sentiment de revanche à leur encontre. Ces gens-là devront surtout manifester plus de lucidité face au sadisme de leurs autorités. Il leur faudra faire l’apprentissage de la méfiance en cultivant une connaissance de l’histoire des complots à grande échelle, afin qu’à l’avenir ils sachent à quel point les puissants le sont et peuvent se montrer à la fois diaboliques et scélérats. Pour en arriver là, pour qu’enfin toute la population réalise ce qu’ils ont fait, faudra-t-il que les coupables viennent à la télévision, aux JT de vingt heures, se mettre à table ?

Plus le mensonge est gros plus ça passe. On attribue cette citation à Goebbels. Il savait de quoi il parlait, ce barbare-là. Ce ça aura été la shoah, si inconcevable que beaucoup ne purent y croire pendant la guerre et même après. C’est pourquoi Eisenhower organisa à l’intention de la population allemande de tragiques visites à la libération des camps de la mort. La shoah fut incontestablement le plus énorme complot contre une population entière. Encore fallait-il que les vaincus en soient convaincus, se dit justement l’homme du D day. Les allemands virent ainsi de leurs propres yeux l’indicible horreur vers laquelle leurs dirigeants les avaient conduits.

Faudra-t-il un jour faire de même et poser les scellés sur Pfizer, Pasteur et le laboratoire de Wuhan, sans oublier les biolabs d’Ukraine, et prévoir des visites pour attester de ce qui y a été tramé ? Faudra-t-il ouvrir les morgues et observer de visu les caillots sanguins des victimes, faudra-t-il contraindre les bureaucrates de la santé à livrer les vrais chiffres des morts du covid et des morts des injections, à avouer la somme de leurs mensonges délibérés, faudra-t-il en arriver là pour montrer aux humains de quoi ont été capables ceux qui les ont dirigés et qui ont perdu toute légitimité d’appartenir à la race des hommes du fait d’actes si abominables ?¾

 

Photo d'illustration : Marshall McLuhan

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