Je veux parler en effet de Kadhafi. Il aurait protégé son peuple, à écouter ces groupies de dictateurs, par une politique innovante d’état providence. Un welfare state à la mode cyrénaïque, en quelque sorte. Je ne connais pas assez l’histoire récente de la Libye, mais ce que je sais c’est l’implication du colonel Kadhafi dans le terrorisme international au cours de sa sinistre carrière. Ainsi a-t-il dû faire face aux accusations d’avoir fomenté l’attentat à la bombe de Lockerbie en 1988 et un autre contre le vol UTA772 à destination de Paris en 1989. Deux attentats qui provoquèrent la mort de 429 passagers et membres d’équipage. Certains ont la mémoire courte, voire pas de mémoire du tout. Kadhafi protecteur des peuples ?... laissez-moi rire. Qu’il ait voulu émanciper son pays sur le plan monétaire en le soustrayant à l’influence du dollar, comme certains commentaires l’affirment, pourquoi pas. Et que ce geste lui ait valu une exécution en règle par l’oligarchie, c’est possible. Toutefois il faudra en apporter les preuves circonstanciées. Et quoiqu’il en soit, cela ne le classera jamais à mes yeux au rang de bienfaiteur du genre humain.
Voilà le danger. A force de détester, à juste titre, les dirigeants aux ordres du système mondialiste, beaucoup en viennent à blanchir les régimes les plus corrompus, les plus sanguinaires et les plus totalitaires de la planète. Dans un immense fourre-tout, ils rangent tyrans communistes, potentats théocratiques liberticides et dictateurs en tous genres, et pensent pouvoir les exonérer de leurs crimes pour mieux accuser les mondialistes des leurs, au seul fait que ces despotes s’opposent à l’occident. Ainsi les BRICS et les pays, qui vont s’y agréger, représentent tellement pour eux cette alliance, qui va nous sauver en mettant à bas le système financier sous contrôle globaliste, qu’ils sont prêts à fermer les yeux sur les torts, la cruauté et la menace réelle de ces régimes politiques, de la Russie à l’Iran en passant par l’Arabie Saoudite et la Chine.
Nous nous sommes alliés à l’URSS de Staline durant la seconde guerre mondiale. Il le fallait, mais fallait-il pour autant lui tresser des couronnes ? A aucun moment. C’est le peuple russe qu’il fallait louer parce qu’il se sacrifiait à coup de millions d’êtres humains. Pas Staline le boucher.
Pour tous les amnésiques de gauche ou de droite, qui, au prétexte de combattre le totalitarisme de Davos, sont prêts à diner avec le diable, qu’il soit communiste ou islamiste, examinons le cas de deux dictateurs qui ont eu leur heure de gloire et ont réussi à conserver leur auréole malgré leurs actes.