Quand sonneront les trompettes

Ce récit biblique n’a pas manqué de marquer les esprits. Or, à l’époque actuelle que d’aucuns qualifient d’apocalyptique, de nouveaux trompettistes se sont fait remarquer aux Etats-Unis. Il s’agit des frères Brunson, Loy, Raland, Deron et Gaynor. Cette formation a fait ses débuts auprès du grand public dans le Tonight Show de Johnny Carson, ce qui ne les rajeunit pas. Mais, récemment, ils sont sortis de leur zone de confort, la musique. Leur attention s’est portée sur l’élection de 2020 ainsi que sur les affirmations de certains membres du Congrès qui alléguèrent qu’elle avait été frauduleuse. Une demande d’enquête avait ensuite été déposée par Ted Cruz ainsi que 154 membres du Congrès. Ils arguèrent que le directeur du renseignement, un certain John Ratcliffe, à la tête de 17 agences de renseignements, avait déclaré à maintes reprises qu’il y avait eu ingérence chinoise.

Or le fait que le Congrès et le vice-président Pence aient néanmoins validé l’élection a scandalisé les frères Brunson. Comment ces membres, s’ils avaient été intègres, avaient-ils pu avaliser l’élection sans se poser davantage de questions, contrairement à l’obligation que leur en fait la Constitution ? Ce fut un choc pour nos quatre musiciens. Un choc et une indignation à devoir constater la collusion de beaucoup de parlementaires. Ne se résolvant pas à ce qu’une telle forfaiture demeure impunie, ces vertueux citoyens ne restèrent pas inactifs et lancèrent une procédure judiciaire pour mettre directement en cause les coupables.

C’est ainsi que les frères Loy et Raland intentèrent une poursuite qui atterrit à la Cour Suprême des Etats-Unis (SCOTUS) contre Joe Biden (POTUS), la vice-présidente Kamala Harris, l’ancien vice-président Mike Pence et 385 membres du Congrès (291 de la Chambre et 94 du Sénat) pour avoir certifié, le 6 janvier 2021, les résultats de l’élection présidentielle, en dépit des preuves de fraude. Ce 6 janvier 2021, seuls 147 républicains s’étaient opposés à la certification. Raland opta pour la voie accélérée de la Cour Suprême afin que son affaire soit entendue dans les meilleurs délais. De plus, quatre juges sur les neuf siégeant à la Cour suffisaient.

La question posée à SCOTUS n’était pas celle de la validité de l’élection présidentielle de 2020, mais le fait qu’en violant leur serment de défendre la Constitution parce qu’ils refusaient d’enquêter sur la possibilité d’une ingérence étrangère, les accusés s’étaient eux-mêmes invalidés pour occuper leurs fonctions actuelles.

Les défendeurs, regrettait Raland, ont délibérément refusé d’enquêter sur ces preuves. C’est pourquoi leur attitude revient à un acte de guerre contre la Constitution. Il déclara que, s’il gagnait son procès, il demanderait la destitution de tous les accusés. Qu’ils fassent l’objet d’une enquête pour trahison et que le président Trump soit finalement investi. La plus haute juridiction du pays devait donc incessamment se pencher sur la plainte des Brunson Brothers.

Le 9 janvier 2023, l’information tomba. Les frères Brunson étaient déboutés de leur demande. Si le verdict est une incontestable déception, une de plus, il ne nous étonne pas outre mesure. Les institutions américaines sont tout aussi vérolées que les nôtres. La Cour Suprême ne fait malheureusement pas exception à la règle.

Toutefois, ce moment de déception passé, où l’on a cru que les trompettes des frères Brunson pourraient déclencher la clameur du peuple pour faire chuter les murailles qui protègent le Deep State, après ce désarroi il faut s’interroger sur le symbole biblique.

Les trompettes viendront bien de quelques grands hérauts, décidés à imposer la vérité que ce soit sur la fraude électorale, comme avec les Brunson, ou que ce soit sur la toxicité des prétendus vaccins. Des plaintes commencent d’ailleurs à remonter en Justice, à Marseille pour ne prendre que l’exemple français.

Devant l’hécatombe qui apparait de plus en plus à la télévision, je pense à tous ces athlètes qui s’effondrent en direct à l’écran, en particulier au décès du joueur Damar Hanlin auquel ont assisté les américains et qui les a grandement émus, il arrivera un jour où toutes les élucubrations médiatiques pour les expliquer ne passeront plus. L’obscénité écœurera chacun d’entre nous. Les médias auront beau couvrir le crime encore et encore, les journalistes pourront même mourir à l’antenne en prétextant des causes surréalistes dans un ultime souffle, ils ne pourront que constater leur absence totale d’emprise sur le peuple. De même que les trompettes de Jéricho ont donné le la pour que le peuple hébreu d’une seule voix clame sa volonté, de même d’autres voix viendront à la suite des frères Brunson trompeter leur colère.

Métaphoriquement, la clameur a fait vibrer puis s’ébouler la muraille, comme le chant d’une cantatrice ferait entrer en résonance un verre de cristal et le briserait par le seul timbre de sa voix. De même, ce phénomène de résonance pourrait se produire, si l’opinion publique finissait par s’insurger après le cas de trop qui incarnerait à lui seul ses souffrances. Alors, pourrait s’élever, du fin fond des cœurs, face au crime révélé, une clameur si phénoménale qu’elle emporterait tout sur son passage.

Peut-être bien que les trompettes des Brunson n’ont pas eu l’effet dévastateur escompté, à l’égal de celles de Jéricho. Mais arrivera bien une autre plainte qui fera jurisprudence et déclenchera cette fois un tollé mondial que les médias ne pourront plus étouffer en sales complices qu’ils sont. Ils s’effondreront à leur tour dans le même fracas que les murs de Jéricho et ne préserveront plus la cité damnée, qui n’aura comme échappatoire que le jugement dernier.¾

Photo d'illustration : Les frères Brunson