L’Assemblée nationale s’est elle aussi illustrée. L’alcoolisme y est devenu un phénomène récurrent. Le JDD s’en est fait l’écho, c’est dire. Une parlementaire Renaissance a confié que la buvette allait devenir un problème. « Certains commandent des coupettes dès 11 heures. D’autres sont au rhum à 16 heures. J’ai vu un député, a-t-elle dit, se faire ramasser par les serveurs tellement il était mal. » Eloquente image de dignité offerte par la République. Et l’alcoolisation semble frapper tous les rangs de l’Assemblée. A la buvette ou dans les jardins, c’est « alcool à gogo jusqu’à trois heures du matin ». Notamment à l’occasion des débats sur la réforme des retraites. Si les français vont finir par trinquer, en attendant leurs députés s’enivrent. C’est au moins l’occasion pour Guy Carlier sur Sud Radio de gloser à propos de l’inouïe pancarte de la gargote de l’Assemblée : rupture de stock de Get27 ! Et pour nous de rire un peu aux dépends de ces coûteux poivrots. De tels dérèglements font immanquablement penser aux déboires de l’Empire Romain qui l’ont mené à sa chute.
Ce n’est pas pour le plaisir de citer ce journal, mais l’Obs a ouvert ses colonnes à Vincent Jauver, auteur des Voraces les élites et l’argent sous Macron. Ses multiples enquêtes sont incendiaires pour la Haute Fonction Publique. Résumons : jamais autant de hauts fonctionnaires n’ont pantouflé à prix d’or dans le privé, jamais autant de ministres n’ont été multimillionnaires, jamais autant de responsables politiques, et non des moindres, ne sont devenus lobbyistes ou avocats d’affaires. La situation sous Macron a clairement dégénéré. Les comportements se sont délités à vitesse grand v. Le pouvoir n’a jamais été aussi corrompu et n’a jamais autant couru après l’argent. Jamais autant ils n’ont dissimulé leurs véritables émoluments et leurs conflits d’intérêts. Au bout du compte, laissera-t-on ces voleurs continuer à nous dépouiller ? Eux qui ont volontairement endetté la France par leurs choix déplorables. Le problème est là. Pourtant, il suffirait d’un mot à leur dire : dehors ! Comme le récapitule si justement le collectif Syndicat GJ : « Depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, c’est la décadence des institutions françaises, la destruction des services publics, la disparition des libertés fondamentales et des droits élémentaires, ce sont les manipulations de masse, les violences d’Etat… »
Mais si la décadence est au final une chute, c’est sur un dernier exemple que nous allons mesurer à quel point nous sommes près de cette chute. Un exemple a priori anodin mais lourd de sens. Il tient à la place que nous nous octroyons dans la nature. Ces dernières années, nous avons souvent entendu des voix s’élever pour défendre bec et ongles nos amis les animaux. Vous me direz, à juste titre. Je n’en disconviens pas. Mais attendez. Ce qui est important, c’est de savoir d’où venaient ces cris d’orfraie. Ils venaient de ceux-là mêmes qui plus tard seront prêts à enfermer l’humanité toute entière pendant le covid puis à la marquer au fer rouge de nanoparticules lipidiques, comme du bétail. Voilà qui sont ces soi-disant défenseurs des animaux.
Les nazis aussi vouaient un culte au règne animal. Dès 33, dès leur arrivée au pouvoir, avant même de promulguer les lois bestiales de Nuremberg, ils légiférèrent sur les droits des animaux avec des lois très en avance sur leur temps, des lois qui ne déplairaient pas à nos actuels amis des bêtes : interdiction de la vivisection et de la maltraitance des animaux domestiques, encadrement de l’usage d’animaux pour la recherche médicale. Dix ans plus tard, ils gazaient les inutiles d’entre les hommes, d’abord les handicapés puis les juifs, les tziganes, les opposants, bref une bonne partie de l’humanité qui leur déplaisait. Dix ans plus tard, sous la houlette de respectés Mengele, ils eurent moins de scrupules à torturer des êtres humains, à leur infliger mille sévices et à leur inoculer toutes sortes de substances au nom de la science médicale, ce jusqu’à la mort. Ils montrèrent en définitive qu’on peut aimer le règne animal tout en haïssant bien des représentants du genre humain.
Aujourd’hui la plupart de ceux qui ont manifesté publiquement des attentions pour les animaux et font aussi partie de ceux qui pensent que l’homme n’est qu’un animal parmi d’autres, un parmi les mammifères, la plupart n’ont pas levé le petit doigt contre la maltraitance faite à l’espèce humaine en 2020. Ceux-là ne valent guère mieux que ces décadents de nazis, amoureux des bêtes. Peut-être parce qu’eux-mêmes participent de la même décadence, ne sachant plus quelle place accorder à l’homme, ne sachant plus qui au juste est l’homme.¾
Photo d'illustration : Les romains de la décadence par Thomas Couture