Mais il y a plus écœurant encore dans la fange des idées criminelles de la caste pour en finir avec nous. Il s’agit de notre suicide programmé. Et celui qui se prête à cette monstruosité, le second de ces intervenants, est un habitué des plateaux, André Comte-Sponville. C à vous a ouvert ses portes sans hésitation à ce philosophe des ténèbres. A quel point est-il en service commandé, je ne sais. Récemment il y est allé de sa ritournelle : « cette assemblée pourra obtenir, a-t-il dit en substance, une majorité sur la question de la fin de vie, car chacun votera en conscience… Cependant, il ne faut pas limiter cette loi aux seuls malades en phase terminale, car cela exclurait tous les malades d’Alzheimer. »
Plutôt que de dénoncer les politiques mortifères de santé publique, l’énergumène, pourtant bien vieux lui-même, vient sur une antenne de service public aussi corrompue que lui, dire qu’une loi sur la fin de vie s’impose (comme si c’était la priorité des priorités dans une France en charpie) et qu’elle devrait toucher le plus largement possible la population. Surtout, insiste-t-il, qu’on n’oublie pas les vieillards malades mais aussi les Alzheimer ; pourquoi pas les handicapés tant qu’il y est ! Ce type est répugnant. Excusez ce cri du cœur après le haut-le-cœur qu’a suscité en moi le bonhomme. Ce n’est en rien un philosophe, mais un abject rabatteur. Georges Renard-Kuzmanovic, venu pourtant de la gauche extrême, a réagi lui aussi : « C’est le nihilisme d’une partie de l’Occident qui sombre dans la passion de la mort ». Et de rappeler que nous sommes en plein Soleil Vert, film ô combien prémonitoire. Ou comment éradiquer les vieux, les malades… et bientôt les inutiles. Ah les fameux inutiles, que nous serions tous, plus ou moins, si chers à son alter ego Harari ! Comte-Sponville a même dépassé le stade de l’eugénisme bon teint. Quelle honte pour sa discipline ! Je n’ai pas de mots assez durs pour dire combien il me révulse. Il ose aussi en appeler, et avec véhémence, à la conscience du législateur qui devrait, selon lui, ouvrir le plus largement possible l’éligibilité à recevoir la mort. Que cache cette obsession à vouloir que l’Etat s’immisce jusque dans la mort ? S’immiscer dans notre vie comme le fait ce Moloch ne suffit-il pas à Comte-Sponville ?
Un personnage d’Alexandre Dumas s’écrie un jour, euphorique : Fusiller ! Pendre ! On va donc en finir avec toutes ces morts de cannibales ; il va donc y avoir une mort douce, facile, instantanée ! Une mort telle que les vieillards, qui seront dégoûtés de la vie et qui voudront en finir en philosophes et en sages, la préfèreront à une mort naturelle ! Ce personnage, c’est le citoyen Guillotin ! La révolution va débuter. Le brave a dépensé des mille et des cents pour fabriquer une machine à couper les têtes et compte la proposer à l’Assemblée nationale. Tout comme Comte-Sponville qui entend faire amender la loi sur la fin de vie par la même Assemblée. Loi de mort programmée, loi de suicide encouragé, loi si immonde qu’elle dépasse l’entendement. Car, derrière elle, ce sera l’émergence d’un service public de la mort qui n’aura rien d’humaniste. Comte-Sponville, le Guillotin des temps nouveaux, agit, je suppose, pour le bien de l’humanité. C’est du moins l’impression qu’il veut donner. C’est fou comme les mondialistes sont tous de grands amis du genre humain ! Leurs actes même les plus mortifères prennent toujours comme prétexte un hypothétique intérêt général.
Mais voyez comme son prétexte ne tient pas la route. Le philosophe à la triste mine nous dit qu’il veut maitriser sa façon de mourir. Soit. C’est son droit. Mais pourquoi vouloir promouvoir le suicide assisté par une institution, qui plus est médicale. Depuis longtemps les personnes lasses de vivre savent comment le faire sans attendre qu’un médecin leur procure un produit létal. Elles ouvrent leur armoire à pharmacie et y trouvent de quoi en finir avec la vie. Elles n’ont que faire d’un médecin prescripteur de mort. Et puis « la main qui soigne ne peut pas être la main qui tue ! » Qu’elles prennent leur décision en leur for intérieur, si vraiment elles y aspirent, mais loin de toute influence et de toute autorité pernicieuse !
Alors, à tous ceux qui continuent de sommeiller, que penserez-vous lorsqu’on viendra vous chercher pour vous dire que votre temps est écoulé et que vous devez en finir avec la vie, quand bien même vous avez encore la soif de vivre. Bon sang, où est passé votre instinct vital ? Préfèrerez-vous encore et toujours faire confiance à la parole de vos bourreaux, lorsque vous monterez à l’échafaud ?¾
Photo d’illustration : Aux pieds de l’échafaud © Alamy