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Ascenseur pour l’échafaud

Le 29/01/2025

Dans Actualités

Malgré le tumulte de l’actualité qui ne manque pas d’interpeler l’observateur le moins perspicace, il n’en demeure pas moins que le grand public dort toujours du sommeil du juste. Du juste ? C’est à voir. En effet, comment continuer de dormir bien au chaud dans ses certitudes conformistes, de se draper dans son idéologie bien-pensante, alors qu’une tempête d’événements vient bousculer, que dis-je, emporter par bourrasques successives ces certitudes. Je dois reconnaître, est-ce dû à mon tempérament, que je reste coi devant la moutonnerie de mes concitoyens. Beaucoup d’entre nous ont l’impression que rien ne les fera douter. Mêmes les preuves les plus accablantes, comme la hargne de nos censeurs, ne semblent les ébranler. Que faut-il de plus à nos concitoyens pour réaliser que ces détenteurs du pouvoir ont les pires intentions à leur égard ?

Eh bien, ce plus est peut-être en train de se produire. A savoir l’incitation qui est exercée sur la population pour qu’elle se suicide dans un dernier élan sacrificiel. Alors, est-ce que cette incitation grossière et obscène fera dessiller les yeux les plus fermés ? That is the question.

Deux intervenants dans les mainstream ont sonné la charge. D’abord, le très aristocratique Geoffroy de Lagasnerie qui a été galamment invité par la très gauchiste France Inter pour évoquer la façon de réformer notre société. Avec un large sourire, ce BHL en T-shirt a soutenu qu’ « abolir la notion de crime est la condition pour forger une nouvelle vision du monde ». Qu’en de jolis termes ces choses-là sont dites ! Mais n’est-ce pas déjà ce que nous vivons, lorsque chaque jour les juges exonèrent les coupables et relativisent leurs crimes ? Bref, ce philosophe qui n’a sûrement pas la conscience tranquille s’est dit qu’abolir le crime était la solution à ses turpitudes et à celles de ses camarades gauchistes. Evidemment France Inter ou Libé, repaires de dépravés, se sont empressés de lui donner la parole. Oyez, oyez, braves gens, ce sera bientôt open bar. Tout sera autorisé, et bien sûr le crime. Quelle idée lumineuse ! J’aurais aimé y avoir pensé le premier. Plutôt que de vouloir dépénaliser la seule pédophilie comme en 70, abolissons carrément la notion de crime !

Mais est-ce bien là où veut en venir le plumitif ? Le fait de vouloir abolir la notion de crime n’est-il pas plutôt destiné à faire le jeu de l’effondrement de notre société, au bénéfice de la caste qui le laisse s’exprimer dans ce but ? Je ne veux pas savoir si ce personnage est complice malgré lui ou pas. Et je ne veux pas savoir non plus quel capharnaüm abrite son cerveau malade.

En fait, à y regarder de plus près, ce n’est pas du tout ce qui se cache derrière une telle pornographie. L’idée derrière est, comme il le revendique, de « centrer la justice sur le soin et la prévention ». Alors, ne le voyez-vous pas venir avec ses gros sabots ? Il veut accoutumer la masse à l’idée d’avoir à vivre dans un monde à la Minority report. Chacun se verra surveillé et interné avant même que ne germe dans son esprit l’idée de commettre un crime. Car les mots soin et prévention cachent les réalités internement et surveillance. Et celui qui propose un tel paradis est un pur produit de la gauche bien-pensante. Après avoir réclamé la censure de leurs adversaires, les mêmes en sont à imaginer nous reclure. Ils rêvent d’une sorte d’Union soviétique de l’ère numérique, d’un goulag généralisé, digital et psychiatrisé. Et c’est bien ce que promeut l’aristo d’ultragauche en se répandant avec son air d’ado attardé sur les médias prostitués. Il est connu pour agacer fortement le milieu universitaire par son radicalisme. Il joue en effet la provoc à merveille. Toutefois ça se veut révolutionnaire et en vérité ça sert la soupe à Davos. La philosophie française, elle aussi vérolée, a ce même visage grêlé. Mais qu’attendre d’autre d’un philosophe de salon canal LFI ? Immigrationniste forcené, sorte de Stéphane Hessel du pauvre, le type s’inscrit, sans le dire, dans la droite ligne de Davos. Il coche toutes les cases du vendu d’extrême-gauche à la doxa. Pour lui, Soros est une idole, tout milliardaire qu’il soit ! Une des rares voix de la gauche encore fréquentable, Marcel Gauchet, parle à son sujet d’une « bêtise rétrograde d’une extrême-gauche en délire ». Son compte est bon. Au suivant.

Mais il y a plus écœurant encore dans la fange des idées criminelles de la caste pour en finir avec nous. Il s’agit de notre suicide programmé. Et celui qui se prête à cette monstruosité, le second de ces intervenants, est un habitué des plateaux, André Comte-Sponville. C à vous a ouvert ses portes sans hésitation à ce philosophe des ténèbres. A quel point est-il en service commandé, je ne sais. Récemment il y est allé de sa ritournelle : « cette assemblée pourra obtenir, a-t-il dit en substance, une majorité sur la question de la fin de vie, car chacun votera en conscience… Cependant, il ne faut pas limiter cette loi aux seuls malades en phase terminale, car cela exclurait tous les malades d’Alzheimer. »

Plutôt que de dénoncer les politiques mortifères de santé publique, l’énergumène, pourtant bien vieux lui-même, vient sur une antenne de service public aussi corrompue que lui, dire qu’une loi sur la fin de vie s’impose (comme si c’était la priorité des priorités dans une France en charpie) et qu’elle devrait toucher le plus largement possible la population. Surtout, insiste-t-il, qu’on n’oublie pas les vieillards malades mais aussi les Alzheimer ; pourquoi pas les handicapés tant qu’il y est ! Ce type est répugnant. Excusez ce cri du cœur après le haut-le-cœur qu’a suscité en moi le bonhomme. Ce n’est en rien un philosophe, mais un abject rabatteur. Georges Renard-Kuzmanovic, venu pourtant de la gauche extrême, a réagi lui aussi : « C’est le nihilisme d’une partie de l’Occident qui sombre dans la passion de la mort ». Et de rappeler que nous sommes en plein Soleil Vert, film ô combien prémonitoire. Ou comment éradiquer les vieux, les malades… et bientôt les inutiles. Ah les fameux inutiles, que nous serions tous, plus ou moins, si chers à son alter ego Harari ! Comte-Sponville a même dépassé le stade de l’eugénisme bon teint. Quelle honte pour sa discipline ! Je n’ai pas de mots assez durs pour dire combien il me révulse. Il ose aussi en appeler, et avec véhémence, à la conscience du législateur qui devrait, selon lui, ouvrir le plus largement possible l’éligibilité à recevoir la mort. Que cache cette obsession à vouloir que l’Etat s’immisce jusque dans la mort ? S’immiscer dans notre vie comme le fait ce Moloch ne suffit-il pas à Comte-Sponville ?

Un personnage d’Alexandre Dumas s’écrie un jour, euphorique : Fusiller ! Pendre ! On va donc en finir avec toutes ces morts de cannibales ; il va donc y avoir une mort douce, facile, instantanée ! Une mort telle que les vieillards, qui seront dégoûtés de la vie et qui voudront en finir en philosophes et en sages, la préfèreront à une mort naturelle ! Ce personnage, c’est le citoyen Guillotin ! La révolution va débuter. Le brave a dépensé des mille et des cents pour fabriquer une machine à couper les têtes et compte la proposer à l’Assemblée nationale. Tout comme Comte-Sponville qui entend faire amender la loi sur la fin de vie par la même Assemblée. Loi de mort programmée, loi de suicide encouragé, loi si immonde qu’elle dépasse l’entendement. Car, derrière elle, ce sera l’émergence d’un service public de la mort qui n’aura rien d’humaniste. Comte-Sponville, le Guillotin des temps nouveaux, agit, je suppose, pour le bien de l’humanité. C’est du moins l’impression qu’il veut donner. C’est fou comme les mondialistes sont tous de grands amis du genre humain ! Leurs actes même les plus mortifères prennent toujours comme prétexte un hypothétique intérêt général.

Mais voyez comme son prétexte ne tient pas la route. Le philosophe à la triste mine nous dit qu’il veut maitriser sa façon de mourir. Soit. C’est son droit. Mais pourquoi vouloir promouvoir le suicide assisté par une institution, qui plus est médicale. Depuis longtemps les personnes lasses de vivre savent comment le faire sans attendre qu’un médecin leur procure un produit létal. Elles ouvrent leur armoire à pharmacie et y trouvent de quoi en finir avec la vie. Elles n’ont que faire d’un médecin prescripteur de mort. Et puis « la main qui soigne ne peut pas être la main qui tue ! » Qu’elles prennent leur décision en leur for intérieur, si vraiment elles y aspirent, mais loin de toute influence et de toute autorité pernicieuse !

Alors, à tous ceux qui continuent de sommeiller, que penserez-vous lorsqu’on viendra vous chercher pour vous dire que votre temps est écoulé et que vous devez en finir avec la vie, quand bien même vous avez encore la soif de vivre. Bon sang, où est passé votre instinct vital ? Préfèrerez-vous encore et toujours faire confiance à la parole de vos bourreaux, lorsque vous monterez à l’échafaud ?¾

 

Photo d’illustration : Aux pieds de l’échafaud © Alamy